L'Albatros, Baudelaire
Dissertation : L'Albatros, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar _yoyot_ • 20 Novembre 2020 • Dissertation • 1 430 Mots (6 Pages) • 863 Vues
L’Albatros
Durant le 19 ieme siècle, de nombreux auteurs se sont fait remarquer grâce à leurs magnifiques œuvres, parmi eux Charles Beaudelaire, un célèbre poète français. L’une de ses plus grandes prestations fût un recueil de 210 poèmes qu’il intitula « Les Fleurs Du Mal », contenant notamment L’Albatros. Ce dernier parle de la vie du poète, il est écrit sous la forme de quatre quatrains. Lors de sa création en 1841, Beaudelaire raconte de façon abstraite sa malheureuse existence. Il s’agira donc de découvrir, comment le poète décris sa triste vie à travers son poème ? Dans un premier temps il conviendra de s’interroger sur le fait que ce soit un poème allégorique, en étudiant donc le fonctionnement de l’allégorie et le portrait de l’animal paradoxal de l’albatros. Puis dans un second temps nous observerons la condition tragique du poète, en examinant le récit d’une chute, le registre pathétique et enfin en décomposant le portrait symbolique du poète maudit.
Tout d’abord, ce poème de Beaudelaire est-il un poème allégorique.
Dans cette œuvre l’allégorie fonctionne avec une anecdote puis un symbole.
L’Albatros est un poème court, composé de quatre quatrains dont trois consacrés à l’animal, qui est l’élément comparant de l’histoire. Et d’un dernier consacré, au poète, l’élément comparé. La construction de ce poème est plutôt classique, il est écrit avec des rimes croisées et on y trouve de nombreuses alternances de rimes féminines et masculines comme dans les vers de la première strophe qui se terminent par : « équipage » (vers 1) puis « mers » (vers 2), « voyage » (vers 3) et « amers » (vers 4). Ce poème est donc composé en deux temps, la première partie est symbolisée par une anecdote assez générale, « souvent, pour s’amuser des hommes d’équipage prennent des albatros », qui laisse place ensuite à un moment de discours et de description consacrés à l’albatros. Cette première partie est écrite au présent d’énonciation et de répétition car Beaudelaire raconte les habitudes ainsi les loisirs des marins, ce que nous montre l’anecdote de départ avec « souvent, pour s’amuser » (vers 1). La seconde partie de ce poème est représentée par une morale, consacrée au poète. Celle-ci explicite la valeur allégorique de L’Albatros. Cette seconde partie est, elle, écrite au présent de vérité générale, ici le poète raconte sa propre histoire dernière l’image de l’oiseau, qui évoque l’idée d’un être complètement étranger au monde qui l’entoure.
Ce poème décrit le portrait d’un animal paradoxal.
Effectivement, l’albatros représente un animal contradictoire, à la fois vénéré et exclus. Le poète a choisi d’écrire ce poème en alexandrins, ce nom vient d’une série de récits contant les exploits du roi de Macédoine Alexandre Le Grand, c’est donc un hommage à l’albatros que fait Beaudelaire. Il le considère comme un animal anobli. De plus de nombreuses périphrases avec des métaphores anoblissantes ou des adjectifs superlatifs sont visibles, à l’image de « vastes oiseaux de mers » (vers 2), ou encore « indolents » (vers 3) mais aussi « ces rois de l’azur » (vers 6). Cependant, il est facilement perceptible de voir un changement net d’adjectifs à partir du vers 6. On peut voir par exemple « maladroits et honteux » (vers 6), « piteusement » (vers 7), « naguère si beau, qu’il est comique et laid » (vers 10) ou encore « l’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait » (vers 12). Tous ces éléments dépréciatifs nous font comprendre qu’une fois l’albatros au sol, en bas, il n’est plus qu’un oiseau « gauche et veule » (vers 9) car celui-ci n’est plus dans son royaume, le ciel.
A présent, qu’elles sont les conditions tragiques du poète.
Ce poème raconte le récit d’une chute terrible que connait l’albatros mais aussi Charles Beaudelaire. Dans la partie où l’oiseau est vénéré, nous pouvons observer certains mots tournant autour du champ lexical de l’élévation comme « vastes oiseaux des mers » (vers 2) que l’on peut interpréter en « oiseau des vastes mers », soit le gardien divin des océans. L’élévation et également symbolisée par l’isolement, la solitude, il y a le monde d’en bas et le monde d’en haut mais la communication entre les deux est presque impossible. Mais également d’autres mots autour du champ lexical du sol, soit l’opposé, avec « déposés » et la synecdoque « planches » pour bateau (vers 5). La séparation entre ces deux parties est d’avantage marquée par des éléments poétiques de dramatisation à l’image de « à peine » (vers 5) qui évoque la vitesse de changement entre les deux mondes. On retrouve, au moment de la séparation, une des seules rimes pauvres du poème (vers 6). Ainsi que de nombreux jeux d’opposition avec des antithèses comme « rois » s’opposant à « maladroits et honteux » (vers 6) mais aussi « voyageur ailé » à « gauche et veule » (vers 9) mais encore « naguère si beau » à « comique et laid » (vers 10) ou enfin « infirme » opposé à « volait » (vers 12). Cette chute sous-entend deux sens, un premier sens physique représenté par la chute de l’oiseau. Il tombe de son espace de confort dans lequel il se sent libre, pour arriver dans un milieu le rendant ridicule et vulnérable. Le deuxième sens est celui de la chute existentielle, représentant, elle, la vie tragique du poète. Beaudelaire s’identifie clairement à l’albatros, il fait de l’art sa maison, dans laquelle il se sent libre et majestueux. Il se sépare naturellement du public car leurs cultures sont trop différentes à son goût. Il s’exile donc dans son monde, seul.
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