L'étranger
Dissertation : L'étranger. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vanessa Garant • 15 Décembre 2015 • Dissertation • 1 157 Mots (5 Pages) • 691 Vues
Au courant du 20e siècle, le courant littéraire l’existentialisme apparaît. L’écrivain Albert Camus y adhère, mais refuse tout de même qu’on étiquette son écriture à ce courant. Il rédige plusieurs œuvres dont L’étranger, en 1942, qui le rend célèbre. Ce roman raconte l’histoire de Meursault, un homme détaché de la réalité, qui commet un meurtre. En effet, son indifférence le mène à sa perte. Ainsi, il sera question de son détachement à ce qui l’entoure et ce qui lui arrive, pour ensuite se pencher sur les conséquences de son acte sur lui-même soit la perte de sa liberté et de sa propre vie.
Tout d’abord, le personnage principal est indifférent à ce qui l’entoure et ce qui lui arrive. Meursault est un personnage détaché de ses émotions. En effet, celui-ci n’exprime aucune émotion face à la mort de sa mère : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier ».[1] Lors de la mort d’un proche, le processus de deuil s’accompagne souvent de tristesse et parfois même de colère, mais, pour sa part, Meursault ne démontre aucune émotion. Il éprouve même de la difficulté à se remémorer la journée exacte de son décès ce qui traduit une déconnection total avec la réalité, une absence anormale d’émotion pour un évènement qui aurait atteint n’importe qui. Malgré qu’il était proche de sa mère et que son décès changera son quotidien, Meursault semble indifférent et inatteignable. Son manque d’émotion se reflète aussi dans sa façon de prendre ses décisions. Meursault est insouciant des conséquences de ses actions. En effet, Raymond lui demande d’écrire une lettre à sa maîtresse et << il [lui] a demandé si cela [l’] ennuierait de le faire tout de suite et [il a] répondu[t] que non >>[2]. La lettre en question était destinée à la femme qui semblait avoir trompé Raymond et il désirait l’attirer et la punir. Pourtant, Meursault n’a aucun lien dans cette histoire, mais il n’a pas hésité à accomplir cette tâche pour son voisin. Il décide de l’écrire sans penser aux conséquences qui s’y rattachaient. Il peut être vu comme un complice dans la punition de la femme. De plus, il a encore une fois accepté d’aider Raymond dans cette histoire. Il désirait qu’il soit son témoin. Pour Meursault, << cela [lui] était égal, mais [il] ne savai[t] pas ce qu’ [il] devai[t] dire >>[3]. Il allait faire un faux témoignage pour sauver la peau de son voisin. Il ne pensait aucunement aux conséquences de cet acte. Le fait de produire une fausse déclaration peut être lourd de conséquence. Pourtant, il ne montre aucune préoccupation ni émotion. Bref, Meursault est un personnage dénudé d’émotions autant lors de la perte de sa mère que lorsqu’il prend d’importantes décisions.
Par la suite, le meurtre que Meursault a commis a des conséquences importantes dans sa vie. En effet, il a perdu sa liberté à la suite de son indifférence à son acte grave. La conséquence immédiate est qu’il s’est retrouvé en prison et qu’il a perdu la liberté qu’il avait. Il affirme que << ce qui a été le plus dur, c’est qu [’il] avai[t] des pensées d’homme libre >>[4]. En effet, il rêve de se baigner dans la mer, de sentir l’eau sur son corps, de sentir les vagues sous ses pieds. Il sait très bien qu’il est impossible qu’il sorte de la prison et réalise ses fantasmes. Il n’est plus un homme libre de ses actions. Lors de son incarcération, il pose un regard sur lui-même et sur les sensations qu’il a perdues. Il est question d’une focalisation interne puisque nous sommes dans la tête de Meursault. Il nous raconte son point de vue de manière engagée et subjective sur la situation qu’il vit. Son emprisonnement a un impact important sur la vie qu’il ne mènera plus. Les actes de Meursault l’ont conduit à perdre sa propre vie en quelque sorte. Le meurtre qu’il a commis l’a mené à sa condamnation. En effet, à un certain moment, Meursault prend conscience du point de non-retour qu’il a atteint : « J’ai été assailli des souvenirs d’une vie qui ne m’appartenait plus, mais où j’avais trouvé les plus pauvres et les plus tenaces de mes joies : des odeurs d’été, le quartier que j’aimais, un certain ciel du soir, le rire et les robes de Marie ».[5] L’énumération démontre bien le deuil qu’il vit à propos de sa propre vie. Il repasse certains moments de son existence avec un ton de tristesse et de regret. De plus, nous savons que Meursault était un homme très détaché de ses émotions, mais cet extrait démontre qu’il vivait par le biais de ses sensations dont le toucher, la vue et l’odorat. C’est de cette façon qu’il entrait en contact avec lui-même. En outre, la perte de sa vie se manifeste aussi par la perte d’un être cher : « Marie est entrée. Elle avait mis un chapeau et elle était encore belle. Mais je l’aimais mieux avec ses cheveux libres. De l`endroit où j’étais, je devinais le poids léger et je reconnaissais sa lèvre inférieure toujours un peu gonflée ». [6] On sent le désir que Meursault éprouve pour Marie ainsi qu’une certaine inaccessibilité puisqu’il est condamné à vivre sans elle. Bref, son indifférence l’a mené à perdre le contrôle de sa vie.
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