Exemple de traitement d'un corpus

Question sur corpus p. 243

Ce corpus est composé de trois textes, le premier est un extrait de « les caractères » de La Bruyère écrit en 1688 , le deuxième extrait est une pièce de théâtre : « le neveu de Rameau » écrite par Diderot de 1762 à 1777 et le troisième est un extrait de « éléments de philosophie » dont l'auteur est Alain et qui a été écrit en 1916. Il s'agit ainsi d'un corpus diachronique traitant de différents conceptions et moyens de parvenir au bonheur.

Tout d'abord les textes étant diachroniques le bonheur ne sera pas exprimé de la même façon selon les époques. Ainsi pour la Bruyère, les hommes ne connaissent pas souvent le bonheur. Diderot soutient cette thèse dans le dialogue du neveu de Rameau qui exprime au philosophe sa vision de la vertu du bonheur et de la philosophie. En s'exprimant par : « Vous croyez que le même bonheur est fait pour tous » cette question rhétorique montre une différence dans les formes de bonheur selon la classe sociale ou les idéologies. La Bruyère nous indique que « l'homme qui dit qu'il n'est pas né heureux pourrait du moins le devenir par le bonheur de ses amis ou de ses proches » jugement 22 (IV) ou le conditionnel prouvant une possibilité de bonheur est immédiatement contredit par « l'envie lui ôte cette dernière ressource ». L'envie d’être heureux est présentée aussi dans l'extrait de « Éléments de philosophie ». Néanmoins l'extrait nous indique que : « le bonheur n'est pas une chose que l'on poursuit mais une chose que l'on a ». Alain utilise cette définition du bonheur amenée par un présent de vérité générale pour donner un certain résumé à l'idée générale de cet extrait qu'il démontrera par la suite. A la fin de son extrait il indique dans une dernière phrase courte en opposition avec les autres phrases du textes , beaucoup plus longes, une sorte de morale : « chacun fait son bonheur ». La conception du bonheur est ainsi personnelle et intérieure à la personne. Alain bannit le bonheur matériel, à la différence de Diderot qui, à travers le neveu de Rameau, ne base sa conception du bonheur qu'essentiellement sur une vision gourmande dans une perspective de richesse matérielle. Celle-ci est représentée dans le texte par une accumulation : « boire du bon vin, se gorger de mets délicats, se rouler sur de jolie femmes, se reposer dans des lits bien mollets » l.16-17. Dans la suite de l'extrait il soutiendra au philosophe que tout le reste pour lui n'est que vanité. Ces accumulations de « vanité » pour des valeurs morales et civiques qui paraissent évidentes ce qui prouve un certain égoïsme dans sa conception du bonheur.  A la différence de la Bruyère qui exprime clairement qu'un homme peut parvenir au bonheur avec celui de ses proches.

Ainsi la conception du bonheur est différente selon les auteurs. Pour la bruyère le bonheur naît avec celui de ses proches, Diderot à travers le personnage du neveu de Rameau prêche un bonheur gourmand et égoïste alors que plus généralement pour Alain la conception du bonheur est personnelle et ne peut être comprise que par la personne concernée.

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