Devoir 4D - Littérature québécoise
Dissertation : Devoir 4D - Littérature québécoise. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vlad02 • 7 Mai 2021 • Dissertation • 1 710 Mots (7 Pages) • 3 391 Vues
Devoir 4D – Dissertation critique
Sujet de dissertation critique
Le Libraire peut être classé parmi les romans dits « picaresques », un sous-genre du roman.
« Au sens large, le picaresque désigne les œuvres où domine le thème du marginal rusé qui, face à une société hostile, a recours à différents masques pour s’adapter aux situations auxquelles sa vie itinérante le confronte. » (Le Dictionnaire du littéraire, p. 457). Hervé Jodoin incarne de la sorte le « picaro » ou l’antihéros par excellence. En considérant cette assertion et l’ensemble du roman, peut-on dire que Jodoin n’est qu’un être désabusé de l’existence ?
Durant les années 1960, la Révolution tranquille a été le début de plusieurs réformes importantes et surtout de la modernisation du Québec sur le plan économique et scolaire. Ce bouleversement a été la réponse d’un peuple qui voulait s’affirmer et trouver sa propre identité, malgré les obstacles causés par l’Église. Gérard Bessette, auteur du livre Le libraire, ainsi que poète, critique et essayiste, transmet au lecteur, de façon sarcastique, l’inaction et l’impuissance du peuple à l’aide du protagoniste du roman, Hervé Jodoin. En considérant cette assertion et l’ensemble du roman, est-il possible de dire que Jodoin n’est qu’un être désabusé de l’existence ? Personne détachée et insensible, mais modeste, le personnage principal peut être désenchanté comme il peut être enthousiaste. Premièrement, le protagoniste est une personne détachée. Il est possible de voir au cours du roman qu’en effet, il est désintéressé de tout ce qui se passe autour de lui. Tout au long de l’histoire, Hervé ne fait qu’émettre des raisonnements vagues sans qu’il affirme fermement son point de vue. Cela peut être vu à l’aide d’un champ lexical contenant plusieurs termes tel que « je n’y peux rien » (p. 25), « peu importe » (p. 22), « je m’en fou » (p. 91) qui se répètent durant le récit. De plus, il préfère ne pas interagir avec les autres et fait en sorte de minimiser ses interactions avec les gens. Aussi, il ne rend pas la parole si la conversation ne l’intéresse pas et répond encore moins « aux matrones qui ont essayé de [lui] tirer les vers du nez » (p. 10) De plus, une des places où il se sent en paix c’est dans une taverne surnommée Chez Trefflé, où il passe ses soirées surtout à cause de la « discrétion du personnel ». En même temps, à la librairie Léon où il travaille comme libraire il peut savourer la paix, puisqu’il n’entre pas en contact avec les vieilles dames qui travaillent à la même place que lui. En effet, ses journées « au bureau » se passent dans une « paix relative », à part les clients qui, de temps en temps, viennent s’en procurer des livres. Également, le protagoniste est désintéressé de tout ce qui se trouve autour de lui. Il est alors possible de voir son manque d’intérêt envers tout. Un bon exemple serait la présentation « du capharnaüm » qui n’a pour lui aucune importance. Son attitude envers la découverte n’est pas du tout comme le souhaiterait le lecteur : « Léon Chicoine me dévisagea avec un air de surprise, d’anxiété même, peut-être plus à cause du ton ennuyé de mes paroles que de leur sens. » (p. 42) Tout au long du roman, il est possible de voir à quel point Hervé est une personne détachée et insensible, en d’autres mots, désabusée de l’existence. Le capharnaüm ne représente à ses yeux qu’une chose qui lui confère un peu d’action dans sa vie au quotidien. En gros, rien ou presque rien l’intéresse. Par ailleurs, Hervé Jodoin est aussi une personne paresseuse. Il est presque toujours fatigué et a l’air d’être à la limite de l’exténuation. Cela peut être aperçu à l’aide d’un enchaînement des phrases courtes comme « Je l’ai pris. Il datait de trois jours. Ça n’avait pas d’importance. » (p. 7) que l’auteur emploie pour faire parvenir au lecteur l’affaiblissement du protagoniste puisque c’est ce dernier qui écrit le journal. Il est alors possible de voir un certain détachement de la part de Hervé. En ce qui concerne son lieu de travail, il ne fait aucun effort afin de satisfaire les clients. Pour lui c’est ennuyant et désagréable de leur donner des indications et des renseignements sur les livres qu’ils veulent acheter. Il se satisfait de leur donner le minimum d’informations afin qu’ils ne reviennent plus une prochaine fois. En d’autres mots, le personnage principal peut être considéré comme un être détaché et insensible qui ne perçoit aucun intérêt pour la vie. |
Deuxièmement, le protagoniste peut être aperçu comme une personne enthousiaste et modeste. Il se satisfait du minimum de choses puisqu’il est un être simple qui ne cherche pas à se mettre en avant. Son enthousiasme peut être vu lorsque Hervé Jodoin choisit d’aller « satisfaire sa soif » Chez Trefflé après une journée au travail. Il a des habitudes qu’il aime respecter soigneusement, à la lettre. Cela peut être remarqué lorsqu’il s’assoit tous les jours à la même place dans la taverne sans être dérangé, lorsqu’il rentre tous les soirs à la même heure chez lui ou le nombre d’heures qu’il passe à boire: « Chez Trefflé, mes habitudes sont solidement établies, classées. » (p. 76) Il n’apprécie pas lorsqu’il est interrompu par quelqu’un ou quelque chose, mais malgré cela, il doit, de temps en temps, entretenir des conversations avec différentes personnes qu’il soit au travail, chez lui ou bien à la taverne. Une chose remarquable c’est la relation « d’amitié » qu’il a avec Mme Bouthiller, la propriétaire de son appartement. De plus, il est possible de voir sa propre initiative lorsqu’il invite gentiment sa logeuse au cinéma, mais en même temps, le lecteur peut remarquer l’intérêt qu’il possède pour cette dame : « [.] j’ai pris la main de ma compagne [.] et je l’ai tenue jusqu’à la fin de la représentation. » (p. 79) Malgré le fait que le protagoniste donne l’impression d’un être isolé qui n’aime qu’être seul et sans être dérangé, entretenir de bonnes relations avec les gens. Le respect qu’il a pour son employeur, Monsieur Léon Chicone, pour le père Manseau, son voisin de table Chez Trefflé à qui il adresse toujours un « bonjour » ainsi que la relation particulière ou bien privée qu’il a avec sa logeuse, Rose Bouthiller, prouve son caractère occasionnellement aimable et agréable. Cela est le contraire d’un être désenchanté. En effet, Hervé Jodoin peut être une personne détachée et insensible dans certains moments, comme il peut être une personne enthousiaste et agréable en d’autres moments. En définitive, malgré l’enthousiasme et la modestie de Hervé Jodoin, son détachement ainsi que son désintérêt envers sa vie sont appuyés par son activité illégale dans la société de l’époque. En effet, il contribue à la propagation des idées censurées par l’Église, en vendant de livres interdits : « il se voyait forcer de débiter les livres du capharnaüm de 75% à 100% plus cher que les autres: leur roulement au ralenti faisait stagner un capital sérieux, « sans parler des autres risques… » (p. 45) En effet, il doit vendre les livres du capharnaüm aux « personnes sérieuses » qui ne représentent aucun risque pour la librairie ainsi que pour lui. De plus, le clergé ne doit pas être au courant de cette activité illégale, car le patron de la librairie, Chicone et le protagoniste, Jodoin, auront des grands ennuis. Également, il fait partie des gens qui croient et qui soutiennent la liberté individuelle ainsi que la liberté de pensée. C’est justement pour cela qu’il vend un livre interdit intitulé « L’Essai sur les moeurs » à un simple collégien. En effet, il est possible de voir sa forte croyance dans la liberté de pensée et il reste indifférent face aux personnes auxquelles il vend des livres prohibés. De plus, il n’hésite pas à induire en erreur M. le Curé, qui apprend la nouvelle assez vite et qui vient lui rendre visite à la librairie. Tout le long de son discours, Jodoin garde son sang-froid : « Durant l’entretien, j’étais demeuré assez calme et, sauf erreur, je n’avais pas manqué de présence d’esprit. » (p. 70) Il est alors possible de voir le désintérêt du protagoniste et le fait qu’il ne s’inquiète pas des possibles répercussions. |
En conclusion, vu sa paresse, son désintérêt en ce qui concerne sa vie ainsi que son insensibilité, Jodoin, le protagoniste de l’histoire, montre qu’il est un être désabusé de l’existence. Pourtant, il ne l’est pas toujours, car il éprouve de temps en temps de l’enthousiasme lorsqu’il accomplit certaines activités telles qu’aller boire Chez Trefflé, somnoler au travail lorsqu’il est assis à ne rien faire ou bien entretenir des relations intimes avec sa propriétaire de logement, Mme Bouthiller. Hervé peut être considéré comme une personne libre dans « un monde » dépourvu de liberté, puisqu’elle est obstruée par l’Église. Il est alors possible de faire le lien avec le texte incendiaire intitulé Refus global, dans lequel les artistes font des pressions et essaient de s’affirmer auprès des pouvoirs politique et religieux de l’époque, exactement comme le personnage principal du livre Le libraire essaye de faire. Il soutient la liberté individuelle et la liberté de pensée et il veut contribuer à l’introduction de celle-ci dans le Québec des années 1960. Il est possible de voir cela tout le long du roman. L’histoire Le libraire, est-elle le début d’une époque de liberté, où l’Église perd son pouvoir sur les gens et sur la société? Stratégies de révision: Afin de bien écrire le texte, j’ai fait attention aux remarques que ma tutrice a faites sur les devoirs passés. Évidemment, j’ai fait attention aux mots que j’ai employés lors de l’écriture de mon texte. Du coup, j’ai fait attention aux anglicismes puisque dans le devoir antérieur j’ai fait l’erreur d’employer un mot traduit de l’anglais. Aussi, j’ai fait attention à l’écriture des déterminants puisque dans le troisième devoir, j’ai commis cette erreur. De plus, j’ai fait attention à la syntaxe du texte afin de bien formuler mes idées et de bien les mettre sur papier. |
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