Critique du conformisme dans Rhinocéros d’Eugène Ionesco
Dissertation : Critique du conformisme dans Rhinocéros d’Eugène Ionesco. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Willy007killer • 15 Septembre 2018 • Dissertation • 970 Mots (4 Pages) • 4 784 Vues
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, on commence à questionner les valeurs et le sens de l’existence des humains après avoir causé autant d’horreur et de ravage. Certaines personnes, dont des artistes, vont utiliser la tragédie de cette guerre comme inspiration afin de démontrer l’absurdité de la condition humaine, surtout ceux vivant dans le conformisme, ce qui amènera à la création du théâtre de l’absurde. En 1959, Eugène Ionesco utilise le théâtre de l’absurde avec sa pièce Rhinocéros afin de critiquer le monde conformiste dans lequel il vit en l’opposant à une vision d’un monde résistant. Nous verrons dans un premier temps comment sa critique des conformistes est représentée dans Rhinocéros à partir de l’absence de sens critique présentée par ceux-ci et ensuite, par le doute et le questionnement des conformistes par les résistants.
Dans la pièce de théâtre, Ionesco critique le conformisme qu’il oppose à la résistance en montrant que comparé aux résistants, les conformistes présentent une absence de sens critique. Ce manque de sens critique est démontré par le fait que les conformistes suivent aveuglément la majorité sans poser de questions. Dans la pièce, il est possible de remarquer que les personnages plus conformistes ont tendance à croire tout ce qu’on leur raconte, que ce soit par le biais des journaux pour ou par le biais des paroles d’une personne. Au début de l’acte II, deux personnages de la pièce, Dudard et Botard discutent à propos du journal et de sa véracité, Botard ne croit pas aux mots du journal, mais Dudard lui y croît : « C’est écrit sur le journal, c’est clair, vous ne pouvez le nier. » ou « C’est écrit puisque c’est écrit […] », dit-il (Ionesco, 2006, p.63). Alors que la population de rhinocéros continue d’augmenter à mesure que l’histoire continue, les personnages conformistes vont commencer à se transformer eux aussi en rhinocéros parce qu’ils suivent ce que les autres font, même si ce n’est peut-être pas la meilleure chose à faire, ils le font tout de même afin de suivre la majorité, car ils n’ont aucun sens critique. Prenons l’exemple du personnage Jean, un être très conformiste : à la fin de l’acte II, lorsque le personnage principal de la pièce, Bérenger, vient lui rendre visite, Jean est souffrant et tient des propos effrayants. Il préconise un retour à l’état animal en disant « Je vous dis que ce n’est pas si mal que ça! Après tout, les rhinocéros sont des créatures comme nous, qui ont droit à la vie au même titre que nous! » (Ionesco, 2006, p.104) impliquant qu’il serait prêt à en devenir un pour suivre ceux qui se sont transformés. Il commence même à critiquer l’espèce humaine : « L’humanisme est périmé! […] » (Ionesco, 2006, p.106) Ainsi, il est possible de penser qu’il veut changer de camp, car être un humain est maintenant « périmé ». Ionesco critique les conformistes et leur absence de sens critique aussi par le fait qu’ils s’opposent à toute critique sur eux et sont contre toute idée, comportement ou personne n’adhérant pas à leurs convictions. Dans Rhinocéros, les personnages conformistes ne voudront jamais écouter ce que les personnages résistants ont à dire, car ils sont tellement persuadés qu’ils ont raison qu’ils deviendront furieux envers ceux qui ne croient pas en eux, comme l’illustre le moment
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