Corpus Gabrielle Schaff Passé inaperçu
Commentaire d'oeuvre : Corpus Gabrielle Schaff Passé inaperçu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Noé Noé • 10 Mai 2018 • Commentaire d'oeuvre • 1 638 Mots (7 Pages) • 579 Vues
Corpus Gabrielle Schaff Passé inaperçu
Née en 1982 à Nancy, Gabrielle Schaff est une réalisatrice avant d'être une romancière. En 2018, paraît son premier roman Passé inaperçu qui lui permettra d'être éditée. L'étude de cette œuvre s'inscrit dans l'objet d'étude du personnage de roman, du XVII ème siècle à nos jours. Nous nous posons la question de savoir comment s'écrit un roman ? Différents points vont être abordés tel que la romancière et ses personnages, la romancière et le cadre spatio temporel du roman et la romancière et le titre du roman.
Commençons par étudier les personnages du roman.
La narratrice personnage n'a ni nom ni prénom, elle est présentée dans un premier temps comme une étrangère.
En effet, dès le premier extrait (page 43) nous avons un indice « pour une raison qui m'était mystérieuse, mais qui ne l'était pas pour Fahd » (ligne 19). Ici, la narratrice personnage se questionne sur pourquoi les Chibanis ne rentraient pas tous au pays, en l’occurrence : l'Algérie. Puis à la fin du corpus, à la page 232 elle dit « J'ai des images, mais pas d'histoire » (lignes 4-5). Nous pouvons justifier cette interprétation en ayant lu le célèbre roman de Albert Camus intitulé «l’Étranger». La narratrice personnage semble être perdue, elle ne connaît rien de l'histoire qui «l'entoure», elle est donc étrangère à la société ce qui nous fait directement penser à Meursault (personnage principal du roman de Camus). Meursault est un français né en Algérie française et il est considéré comme un étranger car il ne connaît pas vraiment l'histoire et les gens qui l'entourent du moins pas énormément tout comme la narratrice personnage.
Dans un deuxième temps à la page 44, nous découvrons que la narratrice a des grands-parents « Mes grands-parents, originaires de Basse-Yutz à côté de Thionville » (lignes 24-25). Leur identités nous ai donné un peu plus loin dans le texte à la page 50 « Thérèse » (ligne 20) et « Fred » (de son vrai nom Alfred) (ligne 28), ce sont des Malgré-nous effectivement la narratrice dit avoir été choquée de les savoir propriétaires du livre Mein Kampf « Un jour, petite, j'avais découvert Mein Kampf dans leur bibliothèque.J'avais d'abord été scandalisée » (lignes 9-10) hors à cette époque-là il n'y avait pas un foyer sur le territoire allemand sans que ce livre leur soit donné (bien que la partie de la Lorraine où habite ses grands-parents fut annexés et donc devenue allemande).
Nous allons, à présent, parler du personnage de Fahd. Beaucoup d'informations nous sont étrangères à propos de ce personnage : nous ne connaissons pas concrètement les liens qui l'unissent avec la narratrice, sa description physique est absente … Cependant, nous pouvons présumer qu'il habite avec sa famille dans un ancien Sonacotra (qui furent des foyers pour travailleurs dits immigrés). Nous apprenons donc également des éléments sur Fahd grâce à sa famille. Son nom de famille semble être « Nouri » car la narratrice évoque le personnage de Nadir Nouri qui était le père de Fahd car la scène se déroule lors de son enterrement. Ce dernier était un Chibani car on l'évoque comme « travailleur venu d'Afrique du Nord », nous savons également qu'il avait épousé une lorraine du nom d'Evelyne. Ces informations peuvent nous faire émettre la probabilité que Fahd soit né en France. Nous savons également que le grand-père de Fahd s'appelle Medhi et qu'il a été un harki durant la guerre d'Algérie (il avait été engagé dans les rangs français). Nous n'avons pas d'informations sur la sœur de Fahd, hormis le fait qu'elle s'appelle Maya.
Le grand-père de la narratrice est donc Fred ou encore Freddy de son vrai nom Alfred est un Malgré-Nous enrôlés de force dans l'armée allemande pour aller combattre sur le front oriental à l'âge de vingt et un an « Ils avaient été enrôlés de force dans l'armée allemande, elle et Fred » (page 50). Le personnage de Fred est associé au personnage de Meursault dans le roman « l’Étranger » car effectivement Fred était plutôt un bon homme, il évitait de se battre et encore moins de tuer mais sans savoir pourquoi, un jour, par réflexe, il a tiré sur un homme « Il avait tiré, par réflexe, sans même savoir si cet homme l'attaquait » (page 119), on peut parler d'absurdité. Pourquoi tirer sur un homme dont on ne connaît pas l'intention ? C'est ce qu'il s'est passé pour Meursault, il a tiré sur un homme dont il ne connaissait pas réellement l'intention.
Mise à part cette « épisode » inattendu, Fred est présenté comme un bon grand-père qui ne voulait ni guerres ni tueries.
Tout au long des extraits nous pouvons relever plusieurs objets symboliques. Premièrement, le livre Mein Kampf peut être considéré comme un objet qui peut faire basculer le regard de la narratrice sur ses grands-parents lors de sa découverte. « J'avais d'abord été scandalisée de les savoirs propriétaires d'un tel livre ». De plus, il s'agit d'un objet symbolique car il représente les « malgré nous » qui sont les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armé allemande durant la Seconde Guerre Mondiale. Ces derniers avaient pour obligation de posséder un exemplaire de Mein Kampf chez eux. Tout au long de la suite des extraits du roman nous pouvons également relever deux autres objets symboliques : L'agenda et les photos de Fred. L'agenda permet d'effectuer un travail que la narratrice qualifie d' « archéologique » pour retrouver des informations sur son grand-père lors de la guerre. Cependant, ce dernier a déjà répondu à beaucoup de questions qui figurent dans cet agenda. Il a donc plus une valeur matérielle qui historique. Cependant, les photos semblent révéler de nouvelles informations sur la vie de Fred. « Mon grand-père n'a jamais voulu en parler ».
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