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Baudelaire, dans l’appendice aux Fleurs du mal, écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Etes-vous d’accord avec lui ?

Dissertation : Baudelaire, dans l’appendice aux Fleurs du mal, écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Etes-vous d’accord avec lui ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  7 Mai 2021  •  Dissertation  •  2 417 Mots (10 Pages)  •  2 813 Vues

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Baudelaire, dans l’appendice aux Fleurs du mal, écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Etes-vous d’accord avec lui ?

Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté, en vous appuyant sur votre lecture du recueil Les Fleurs du mal de Baudelaire et sur les autres textes étudiés dans le cadre du parcours « Alchimie poétique : la boue et l’or ».

En 1857 Charles Baudelaire publie le recueil de poésies Les Fleurs Du Mal. Le recueil choque et Baudelaire est conduit en justice. De 1861 à 1868, l'ouvrage est réédité dans trois versions successives, enrichies de nouveaux poèmes. Les poésies contenues dans ce recueil traitent de deux grands thèmes, le Spleen et l’Idéal. Dans le titre du recueil ces deux idées sont déjà en opposition, l’image de la fleur correspond à l’idéal et le mal au spleen. Il y a donc une alchimie poétique ou une bipolarité frappante dans les thèmes des poèmes. Aussi, Baudelaire, dans l’appendice aux Fleurs Du Mal, écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Etes-vous d’accord avec lui ?

Dans l’appendice des Fleurs Du Mal, les mots écrits par Baudelaire sont contradictoires : La boue étant quelque chose de commun, d’impropre, d’impure tandis que l’or est rare, pur et précieux. Aussi, avec les mots « j’en ai fait », Baudelaire dit qu’il a transformée la boue donnée en or précieux. Seulement, dans les nombreux poèmes de Baudelaire, on peut y retrouver une fascination pour la laideur. Cela nous amène donc à nous demander : Dans l’appendice du célèbre recueil Les Fleurs Du Mal, Baudelaire nous dit qu’avec une des matières les plus communes qui lui est donnée comme de la boue, il peut en faire quelque chose de hors du commun, le transformer en quelque chose de pur et d’aussi précieux que de l’or. Êtes-vous d’accord avec l’auteur ?

Oui, je suis d’accord avec l’auteur car on retrouve des sujets de poèmes qui n’ont rien à faire ensemble mais, qui grâce à l’écriture de Baudelaire, deviennent sensés, précieux. Oui, car Baudelaire fait de nombreuses fois allusion à de la boue dans ses poèmes et pourtant, ces poèmes sont magnifiques. Et enfin, oui car la boue que Baudelaire peut procurer est en réalité très précieuse et peut émerveiller, fasciner.

Baudelaire dans Les Fleurs Du Mal fusionne de nombreuses choses totalement différentes et banales pour en faire quelque chose de précieux, d’intéressant. Cela commence avec le titre du recueil mais aussi avec des œuvres telles que « Hymnes à la beauté » ou le poème de la partie « Au Lecteur ».

En effet, Le titre du recueil est Les Fleurs Du Mal. Si on analyse celui-ci, on y trouve une opposition frappante entre les fleurs et le mal. En effet, les fleurs sont souvent jolies, éphémères lors de certaines saisons, on peut les observer par milliers, mais lors d’autres, aucune n’est en vue. Cependant le mal est répandu, banalisé et est toute l’année de sortie. Donc, si on mélange des fleurs avec du mal, cela donne quelque chose de rare que nous pouvons observer toutes l’année. Baudelaire nous offre ici une opportunité : il transformé deux choses pour le moins anodines en un magnifique titre de recueil. Aussi, il se peut que Baudelaire ait créé les fleurs du mal ou alors qu’il s’en serve comme ingrédient. Tout comme le poème « Alchimie de la douleur » où Baudelaire écrit les mots « Par toi je change l’or en fer » Ici, on retrouve l’or et le fer étant assez commun peut aussi se rapprocher de la boue. Dans ce poème Baudelaire l’affirme une nouvelle fois, il peut changer le banal en or.

Aussi dans le poème « Hymne à la beauté », l’auteur réussi à transformer la mort en beauté : on retrouve des mots de mort tels que « crime, morts, meurtre… » Or, le poème ne parle pas seulement de mort. Il nous parle d’une femme aussi, de lumière, de vie mais surtout de mort. « L’éphémère vole vers toi, chandelle, crépite, flambe » vers 17-18. Mais, cette mort de ce pauvre insecte est vite oubliée, effacée par le vers 19 ou il y est écrit « l’amoureux pantelant incliné sur sa belle ». Ce poème renvoie une image de mort mais, il se change en amour pour faire disparaître cette mort et cette atmosphère morbide et en faire ressortir la beauté de la femme mentionnée. Le poème se termine sur la présentation des qualités de cette femme «Si ton œil, ton souris, ton pied m’ouvrent la porte d’un infini que j’aime » Pour encore accentuer sur sa beauté il implore « Ô Beauté ! » deux fois, la nomme « Beauté » et la qualifie de Sirène ou d’Ange. Ici encore Baudelaire a pris un commun, la mort et l’a transformé en précieux, en amour.

Encore une fois, dans le poème écrit dans la partie « Au lecteur » du roman, Baudelaire parle de sujets totalement différents qui ensemble deviennent sensés : L’ennui et les péchés. Dans ce poème, Baudelaire parle de l’ennui en le comparant à tout : Aux animaux, aux vices humaines, au Diable. Jusqu’à la fin du poème on ne sait pas de quoi ce poème est le sujet. La misère de monde, la misère du pauvre, d’une prostituée, les péchés… Baudelaire fait d’ailleurs allusion à « c’est Satan Trismégiste qui berce longuement notre esprit enchanté, et le riche métal de notre volonté est tout vaporisé par ce savant alchimiste ». Baudelaire est au poète ce que Trismégiste est au dieu : un grand alchimiste, bien que Baudelaire le soit seulement avec les mots, vers et rimes. Dans ce quatrain, le poète mélange l’esprit avec enchanté et le riche métal avec notre volonté. Ces quatre images peuvent être des ingrédients de cuisine pour Baudelaire. Baudelaire a d’ailleurs aussi de nombreux poèmes en référence à la boue.

Dans Les Fleurs Du Mal, Baudelaire a écrit de nombreux poèmes avec les références de la boue. Déjà dans la citation « Tu m’as donné de ta boue et j’en ai fait de l’or » mais aussi dans les poèmes « Moesta et errabunda », « Les sept vieillards » et d’autres encore comme « Brume et pluie ».

Encore une fois, je suis d’accord avec la phrase de Baudelaire « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or » car, encore une fois, tout simplement, Baudelaire nous montre qu’il a raison. Dans le poème « Moesta et errabunda », traduit par triste et vagabonde, Baudelaire s’adresse à une « Agathe » qui veut affreusement s’échapper de la vie qu’elle mène ici, s’échapper de sa ville nommée par Baudelaire « immonde cité ». Baudelaire dans ce poème utilise le mot boue pour décrire la vie misérable vécue ici : « Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs !». Dans ce poème Baudelaire décrit surtout la cité comme

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