Voltaire, poème sur la catastrope
Thèse : Voltaire, poème sur la catastrope. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mokito24 • 3 Février 2017 • Thèse • 421 Mots (2 Pages) • 766 Vues
Pour une définition de la catastrophe
Le poème de Voltaire insiste surtout sur la dimension dramatique du tremblement de terre de Lisbonne. Pour cela, il utilise divers procédés. Il développe un champ lexical abondant sur l’affectivité douloureuse et s’attarde particulièrement sur les sentiments que cette situation inspire à travers une série d’adjectifs : malheureux, déplorable, affreuses, malheureuses, infortunés, lamentables. Certains, présentés en chiasme (malheureux/déplorable) ou mis en valeur à la césure, prennent une certaine ampleur que viennent souligner d’autres termes forts (douleurs, horreur).
La catastrophe se lit aussi à travers les dégâts matériels causés par le séisme : le tableau est sombre avec des « ruines », des « cendres » et même des « marbres rompus ». Mais ce sont surtout les conséquences sur la population qui retiennent l’attention de Voltaire : corps déchiquetés (déchirés, dispersés, rompus, sanglants), victimes innocentes (enfants, sein maternel), et leur nombre effrayant (cent-mille), d’autant que le choix du présent permet d’actualiser ce tableau et lui confère un puissant réalisme.
En même temps que ce réalisme saisissant, Voltaire n’hésite pas à recourir au grossissement épique avec des accumulations, des pluriels, les hyperboles (l’horreur des tourments, assemblage effroyable), mais aussi des métaphores éloquentes (que la terre dévore). Ce procédé renvoie à la thématique de l’apocalypse qui évoque un désastre gigantesque et même un dieu vengeur châtiant des coupables, d’autant que le tableau dépeint par le poète joue sur le thème du chaos, mêle souffrances, dégâts matériels et indignation de l’artiste. On rappelle que les procédés stylistiques ne sont qu’une méthode d’analyse et n’ont pas à figurer dans la synthèse rédigée.
Les causes des catastrophes
Voltaire s’interroge lui aussi sur le sens de tels phénomènes, en particulier dans la seconde partie de l’extrait. Si le tableau épique et horrible des effets du tremblement de terre est l’occasion pour lui de crier son horreur et son indignation (ma plainte est légitime), le philosophe n’en reste pas là.
Il saisit cette occasion pour prendre violemment à parti les philosophes optimistes à travers des invectives ciblées (accourez, contemplez) et il n’hésite pas à les qualifier d’optimistes béats (philosophes trompés qui criez « tout est bien »). Ce texte est donc l’occasion pour Voltaire de remettre en cause les philosophies inadaptées à la condition réelle des hommes et en particulier la philosophie de Leibnitz.
Il refuse l’interprétation selon laquelle le tremblement de terre serait une vengeance divine imposée aux hommes et il lui oppose des arguments logiques : 1) les victimes sont des enfants qui n’ont commis aucun crime, 2) Lisbonne n’est pas plus coupable que Londres ou Paris.
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