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Vitesse et argent

Cours : Vitesse et argent. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2020  •  Cours  •  1 101 Mots (5 Pages)  •  1 245 Vues

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La société moderne connait une accélération du temps qui s’est généralisée à tous les secteurs d’activité professionnelle et sociale. L’univers financier est un domaine d’autant plus emblématique de ce phénomène qu’il a toujours nécessité une prise de décision rapide dans la réalisation de ses transactions. Le corpus proposé à l’étude aborde ainsi le problème du développement des technologies numériques dans l’analyse ultra-rapide des indices boursiers, mettant en évidence une amplification sans précédent de cette dynamique contemporaine. Ce corpus, d’une amplitude chronologique intéressante, est composé de 2 extraits de presse contemporains, l’un d’Edouard Pflimlin et Laurent Checola paru dans Le Monde en 2011 et l’autre de Vittorio De Filippis « 2008, les robots font valser le CAC », paru dans Libération en 2018. Ils sont complétés par l’extrait du roman, L’Argent, d’Emile Zola écrit en 1891 et par une photographie d’une place boursière.

Il s’agira donc de montrer en quoi l’automatisation des transactions financières est un symptôme moderne d’une quête de rapidité dont le résultat est de plus en plus difficile à maîtriser. De fait, si l’accélération du temps gagne les marchés financiers, cette prise de vitesse n’est pas sans risque.

La Bourse est un lieu particulièrement représentatif du rapport au temps de la société capitaliste moderne. En effet, l’essor de l’automatisation des données dans ce secteur participe d’une augmentation sans précédent de la vitesse d’exécution des transactions boursières, ouvrant ainsi la voie à une spéculation sans limites. Les 2 journalistes du Monde nous informent en effet de l’utilisation d’algorithmes complexes permettant d’optimiser les transactions boursières. Cette automatisation s’est considérablement développée à l’échelle mondiale sous l’impulsion des places boursières américaines. Ils rappellent d’ailleurs que 95% ont recours à ces stratégies de trading algorithmiques en 2010. Vittorio De Filippis fait le même constat dans son article. Des machines programmées ont ainsi traitées un peu plus de 60% des volumes sur les marchés financiers en 2018, contre 20% en 2005. La photographie d’une grande place boursière est un autre exemple de cette importance des données numériques affichées lors des séances de cotation.

En effet, les traders de cette place boursière s’affairent devant des écrans qui témoignent de l’automatisation des données indiquant en temps réel l’évolution des cours mondiaux. Ceux-ci concernent des volumes financiers considérables à l’échelle internationale. Dans son roman, Zola décrivait déjà l’ampleur des sommes traitées en bourse à la fin du XIXème

siècle. Pflimlin et Chocela nous alertent sur cette opacité du marché désormais favorisée par le développement des « darks pools », ces plateformes électroniques anonymes situées hors du marché classique, lié aux enjeux financiers considérables générés par l’algotrading. Les volumes ainsi traités s’estiment à plusieurs milliards de dollars. V. De Filippis souligne combien les investisseurs sont de plus en plus dépendants de ces algorithmes permettant d’obtenir chaque jour des bénéfices prodigieux.

C’est pourquoi une véritable compétition s’est engagée entre les différents acteurs financiers, gagnant même les places boursières, comme le constatent les 2 journalistes du Monde. Au prix de centaines de millions de dollars d’investissement, les opérateurs boursiers cherchent à gagner le plus de temps, donc d’argent, possible, allant pour cela jusqu’à louer des serveurs de plus en plus proches du cœur des échanges électroniques. Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, aucun pays ne peut désormais s’affranchir de

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