Selon vous, notre habitat est-il toujours l’exact reflet de nous-mêmes ?

Selon vous, notre habitat est-il toujours l’exact reflet de nous-mêmes ?

La maison est un lieu familier, une habitation pour la vie en famille ou en solitaire. Nous pouvons citer un extrait d’Une chambre à soi, de Virginia Woolf : « Il est indispensable qu’une femme possède quelque argent et une chambre à soi si elle veut écrire une œuvre de fiction ». Cela signifie que la création implique le besoin d’une certaine dépendance et d’un lieu intime. On peut se demander si le logis est, dans tous les cas, un lieu intime et familier et qui nous ressemble. Dans un premier temps nous aborderons la maison comme étant un lieu de vie intime et nous reflétant. Puis, dans un second temps nous verrons que la maison peut également être un lieu Inhospitalier et différent de nous.

Pour commencer, nous allons voir que la maison est un lieu de vie intime. Nous pouvons le voir à travers la biographie de Michel Vergé-Franceschi qui parle de Ninon de Lenclos, une célèbre courtisane qui ne vit que pour les plaisirs du corps humain. Ici, le rôle de la chambre est important car la relation avec chaque homme est différente. On retrouve l’aspect de la chambre intime également dans le tableau de Jean-Honoré Fragonard, nommé Le verrou. Ici, l’artiste représente les prémices d’une relation sexuelle qui va se dérouler dans une chambre. On peut en déduire que la chambre est un lieu intime et personnel car dans cette scène érotique l’homme ferme le verrou de la chambre pour ne laisser personne entrer comme si cette pièce était une âme, intime et personnelle. Dans ce tableau, on retrouve également la pomme qui fait référence au péché. Ainsi, nous pouvons dire que dans une habitation la chambre (et notamment le lit) est liée pièce la plus intime et personnelle ; c’est notre intérieur.

Mais la maison est aussi un lieu de vie familier façonner à notre image, c’est-à-dire un endroit où l’on se retrouve en famille ou entre amis, un endroit que l’on connait par cœur car il nous reflète, il peut être désordonné, rempli de couleur et de vie, mais cet aspect n’est pas toujours joyeux. On peut le voir dans le film Le hérisson, car la concierge qui vit dans sa loge et ne fait que tourner en rond, elle répète les mêmes gestes au quotidien. Ici, le fait de connaitre un lieu par cœur fait référence à de l’ennui. Dans ce film, la concierge est comparée au hérisson, l’animal aux épines, car elle cache son intelligence derrière ses épines, et notamment derrière la porte de sa loge. Autrement dit elle ne se dévoile pas aux autres habitants de l’immeuble ce qu’elle traduit par un intérieur sombre et nonchalant. Cependant, cette tendance va s’inverser lorsque la concierge va se lier d’amitié avec un nouvel habitant de l’immeuble. Les 2 personnages vont apprendre à se connaitre mutuellement lors de rendez-vous dans l’appartement de l’homme. Ici, cet appartement prend le rôle du lieu de vie familier où l’on retrouve ses amis, il est synonyme de rire, d’amusement et de confession. Ce changement s’est traduit par une métamorphose de la loge de la concierge qui à transformer ce lieu sombre en un lieu chaleureux.

Après avoir vu que la maison est un lieu de vie intime et familier, nous allons voir qu’elle peut également faire office de lieu inhospitalier. En effet, la maison peut devenir un lieu de vie peu agréable, notamment pour les mal-logés. Être mal-logés ce n’est pas forcément être sans abris, mais cela peut être vivre dans une maison insalubre ou faute de moyens, dans un petit logis. On retrouve cet exemple dans le film Germinal avec Gérard Depardieu, où les ouvriers vivent à plusieurs dans une petite maison, souvent sans salle de bain. Donc on retrouve le problème du surpeuplement car les enfants dorment à plusieurs dans une même chambre, où il n’y a que 2 lits.  De plus, ils se lavent dans salon, qui est normalement un espace de vie familial, contrairement à la salle de bain, qui est un espace de vie intime. Dans ce film, l’habitation et les conditions de vie des ouvriers font référence à un lieu inhospitalier, qui ne donne pas envie d’y vivre, alors notre habitat n’est pas notre reflet mais le reflet de la situation souvent financière dans laquelle nous nous trouvons. Le logis peut donc être un endroit repoussant et peu accueillant nous en avons eu la preuve lors du confinement lié à la crise sanitaire du COVID-19. En effet, la maison qui est censée être un lieu reposant où l’on retrouve sa famille avec joie est devenue un cauchemar de non-échappatoire et bien souvent de perte d’espoir.

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