Prochain épisode : l'importance de l'écriture.

Thème de l’écriture :

L’écrivain, au moment d’écrire son roman d’espionnage, est dans un hôpital psychiatrique. Il entreprend d’écrire un roman pour ne pas devenir fou.  En effet, l’écriture est pour lui un moment de bonheur, court, mais intense. L’écriture transporte l’auteur dans une dimension esthétique, hors de sa réalité, dans laquelle nous pouvons décider du sort de nos personnages ainsi que le déroulement de l’histoire. C’est ce qu’il dit à la page 43 du roman Prochain épisode : « Et j’envoie mon chargé de pouvoir en Volvo dans le col des Mosses, je l’aide à se rendre... ».  L’auteur réussit au début de son roman d’espionnage de se dégager de sa réalité. Par contre, ce n’est que pour un bref moment, car on voit très vite apparaitre des difficultés à l’espion qui ressemblent étrangement à ceux de l’écrivain. Il le dit lui-même à ce moment : « Je n’écris pas, je suis écrit. (…) Ce qui attend H. de Heutz dans ce bois romantique qui entoure le Château de Coppet me sera bientôt communiqué quand ma main, engagée dans un processus d’accélération de l’histoire, se lancera sur des mots qui me précèdent. » (PE, p.85-86). L’impression que le roman d’espion me donne est qu’il ressemble à un journal intime. L’écrivain passe par son personnage d’espion pour déclarer ce qu’il ressent, et ce contre son gré. C’est pour ça que plus le roman avance dans son histoire, plus on a l’impression que l’écrivain perd le contrôle du pouvoir qu’il a sur son roman et se morfond à son personnage principal. Comme il dit : « (…) je perçois mon livre à venir comme prédit et marqué d’avance (…). » (PE, p.88) Finalement, l’écriture permet à l’auteur de s’adresser à une personne importante pour lui. Précisément, cette personne est celle qu’il aime et intitulée K dans le récit d’espionnage. Donc, l’écriture remplace l’amour de sa vie qui est devenue inaccessible suite à son incarcération dans un hôpital psychiatrique. C’est dans l’extrait suivant que l’écrivain précise le tout : « Écrire est un grand amour. Écrire, c’était t’écrire; et maintenant je t’ai perdu, si je continue d’agglutiner les mots avec une persévérance mécanique, c’est qu’en mon for intérieur j’espère que ma dérive noématique, que je destine à des interlocuteurs innés, se rendra jusqu’à toi. » (PE, p.66).

...