Pensez-vous que ralentir constitue une action décisive pour résister à la société de consommation ?”
TD : Pensez-vous que ralentir constitue une action décisive pour résister à la société de consommation ?”. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marjorie Barbier • 15 Avril 2020 • TD • 2 114 Mots (9 Pages) • 2 754 Vues
La société de consommation fait référence à un système économique basé sur la volonté de toujours jouir des biens et services de consommation. Aujourd'hui, il est impossible d'éviter les publicités : les publicités couvrent nos rues, remplissent nos boites aux lettres physiques ou électroniques. Tout nous invite à consommer, à acheter le dernier téléphone ou vêtement à la mode en nous faisant espérer une vie meilleure. Aussi, faut-il ralentir pour résister à la société de consommation ? S'il est évident que la vitesse à contribuer à un moment à notre bonheur, celle-ci a toutefois cette vitesse de consommation constitue tout de même un piège à notre bonheur. Mais nous devons être conscient que fuir cet engouement est envisageable.
La vitesse est l'héritage de la révolution industrielle. La vitesse permet d'augmenter les possibilités afin que les gens puissent vivre de nombreuses expériences. La vitesse est grisante, elle procure l'ivresse qui nous plaît. Il est fascinant d'aller au-delà des limites que cela implique. La modernité et le progrès technologique modifient notre rapport à l'espace et au temps. La vitesse devient une compétence essentielle. Le phénomène d'accélération augmente dans tous les domaines.
Depuis la première révolution industrielle du XIXe siècle et toutes les innovations technologiques qui ont suivi, la fascination pour la vitesse n'a jamais disparu. À mesure que les résultats augmentent, l'intensité semble augmenter. Le terme « révolution industrielle» fait référence à une série de phénomènes qui ont accompagné la transformation du monde moderne, notamment par le développement des technologies de production et des méthodes de communication. La première révolution industrielle est apparue pour la première fois en Grande-Bretagne en 1750 et a impliqué la mécanisation et le développement d'usines. Elle arrive ensuite en France en 1830. Grâce à la machine, on travaille plus vite, donc on produit plus. En utilisant la machine à vapeur inventée par l'Anglais James Watt en 1769, nous avons réussi à augmenter le rendement et donc la consommation.
Cette révolution va également bouleverser les moyens de transport. Avant le développement de la technologie dite du voyage rapide (le train en est le premier exemple), le concept de vitesse n'était pas envisagé dans la société. En équipant la machine à vapeur avec des roues, la machine à vapeur peut être transformée en locomotive afin qu'elle puisse voyager plus loin, mais plus important encore, elle peut voyager plus rapidement. En conséquence, le concept de voyage est modifié et le concept de vitesse apparaît dans le paysage. C’est ainsi que Victor Hugo, dans une lettre à son épouse datée de 1837, lui décrit lui décrit les conséquences de ce moyen de transport sur le voyage et les possibles qu’il décuple.
Entre 1970 et 2000, la troisième révolution industrielle est apparue sur la côte ouest des États-Unis et du Japon grâce au nucléaire. Il apporte de nouveaux matériaux, qui participent à la diffusion mondiale de nouvelles méthodes de transmission telles que les télécommunications, les ordinateurs et Internet. La vitesse a gagné un nouveau domaine, à savoir la communication entre les hommes. La quatrième révolution industrielle s'est développée plus rapidement et plus largement que toutes les autres révolutions. Elle est liée à la numérisation et au développement continu d'Internet. Ce qui ressort de ce bref aperçu, c'est qu'à partir de maintenant, la vitesse est partout. Mais si, pour nos sociétés modernes, vitesse rime avant tout avec progrès, l’urgence générée dans notre quotidien n’est pas sans modifier nos comportements. L'urbaniste et philosophe Paul Virilio s'intéresse donc beaucoup à l'impact de la vitesse sur la construction sociale. Il crée ensuite une nouvelle discipline, la dermatologie, qui consiste à étudier le rôle joué par la vitesse dans nos sociétés.
Par conséquent, entraîné par diverses innovations, le concept de vitesse est devenu le cœur de notre société. Pour Milan Kundera, elle est même « la forme d’extase dont la révolution technique a fait cadeau à l’homme ».
Bien que les progrès devraient faciliter la vie des hommes et leur permettre de passer plus de temps avec eux-mêmes, leurs proches, leurs loisirs, il n’en est finalement rien. En fait, nous évoluons dans une société capitaliste où la consommation est primordiale, et nous surconsommons le temps qui nous est donné comme tout autre produit acheté dans un supermarché. Alors que la consommation devrait d'abord être un moyen de satisfaire ses besoins essentiels (se nourrir, s'éduquer, se loger, se soigner), elle est devenue un moyen de socialisation matérialiste, individualiste.
D'abord, celle-ci pousse au conformisme et au rejet de la différence. En effet, l'ordre marchand conduit à vouloir tous nous ressembler physiquement en établissant des modes vestimentaires et des canons de beauté; ainsi, il faut porter tel type de chaussures ou d'habits cette saison; dans le cas contraire, on risque d'être rejeté(e) du groupe; de même pour le physique, de nos jours, on aura tendance à nous reprocher des kilos en trop alors que la rondeur était un gage de beauté pour les femmes et un symbole de richesse pour les hommes jusqu'au début du XXème siècle.
Ensuite, la société de consommation nous manipule en inventant toutes sortes de techniques légales ou illégales afin de nous pousser à dépenser de l'argent. Dans le cas de techniques illégales, l'obsolescence programmée que certaines entreprises tentent de mettre en place et qui consiste à prévoir dans la conception même d'un produit, sa fin de vie afin que le consommateur soit forcé de le remplacer en en achetant un nouveau. Comme décrit par l'auteur Aubert, Culte de l’urgence nous sommes actuellement dans une économie à « flux tendu », c’est-à-dire un produit à durée éphémère. L’entreprise s'efforce de comprimer le plus possible cycle de conception et la durée de vie d’un produit de consommation dont il faut assurer la rentabilité immédiate et la rotation rapide. En ce qui concerne les techniques légales, la mise en place de "soldes", "d'ouvertures exceptionnelles", de nouvelles fêtes importées d'autres pays comme Halloween. Comme le décrit Zola dans Au Bonheur des Dames, à savoir les centres commerciaux pour acheter des produits dont ils n'ont pas forcément besoin. Annie Ernaux parle même d'une "dictature douce" dans son ouvrage "Les Années".
Enfin, la société de consommation
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