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Montrez que, dans Rhinocéros, Ionesco dénonce le dangereux phénomène de massification.

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Par   •  11 Décembre 2019  •  Dissertation  •  702 Mots (3 Pages)  •  4 285 Vues

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La Seconde Guerre mondiale est sans aucun doute l’un des évènements les plus marquants de l’histoire. Toutes les certitudes et valeurs humanistes se sont effondrées au lendemain de cette guerre. Le théâtre de l’absurde est alors né des mêmes prises de conscience que celles qui ont marqué les existentialistes. La pièce Rhinocéros d’Eugène Ionesco fut représentée pour la première fois en 1959. Ayant connu la montée en puissance des fascistes dans les années 1930, cette pièce se voit être une dénonciation vigoureuse de toutes les formes de totalitarisme, plus particulièrement du dangereux phénomène de massification et ce, autant par le contenu que la forme. Il aborde ce sujet à travers les personnages et le contenu des dialogues.

D’une part, l’auteur dénonce ce phénomène grâce à la forme spécifique du théâtre de l’absurde. Tout d’abord, il utilise le rhinocéros comme image centrale pour représenter ceux qui adhèrent au mouvement fasciste. Il lui attribue les caractères d’une bête brutale et dénuée de raisonnement logique grâce à un champ lexical qualifiant son aspect animal « animal puissant et lourd », « fauve », « périssodactyle », « quadrupède stupide » et « monstruosité ». Ionesco se sert de cette image pour souligner la laideur des fascistes, les rendant inhumains. Il démontre ensuite l’effet de contagion de la rhinocérite par sa progression. Ionesco utilise l’hyperbole pour amplifier son impact, tels que, « Il y a en a tout un troupeau maintenant dans la rue! Une armée de rhinocéros » et « À perte de vue, pas un être humain ». Cette hyperbole met en relief l’aspect tragique du besoin d’appartenance. Le dramaturge profite de la libération de l’imaginaire pour le refléter. Ensuite, Ionesco dépersonnalise ses personnages pour éliminer tout réalisme. Ils ont une identité floue. Ils sont généralement nommés selon leur statut, par exemple, « La Ménagère », « Le vieux monsieur », « Le logicien », les rendant banals. Cette dépersonnalisation est nuancée par l’importance accordée à Bérenger, l’un des seuls désignés par son prénom. Son monologue présente la dualité entre l’individualité et la conformité. D’abord indifférent, il finit par résister, « Je ne vous suivrai pas […] Je reste ce que je suis. Je suis un être humain. » pour ensuite culpabiliser, « Comme j’ai mauvaise conscience, j’aurais dû les suivre à temps. […] Hélas, je suis un monstre ». Il est le seul à s’opposer, au point où il en éprouve un sentiment de culpabilité. Ionesco y démontre un parfait exemple de la massification.

D’autre part, Ionesco dénonce ce phénomène grâce au propos que dégagent les dialogues. Tout d’abord, le manque de contenu démontre l’étroitesse d’esprit des personnages. Les répétitions, tels que « Oh! Un rhinocéros! » et « Oh! Ça alors! », mettent l’emphase sur leur esprit fermé, tous emprunts d’un conformisme frappant. Il emploie aussi une tonalité comique que l’on constate particulièrement lorsque Bérenger partage ses états d’âmes. « Pourtant, je me sens léger, léger, léger! », réplique Jean, en bougeant ses bras comme s’il allait s’envoler. La redondance et l’illogisme amplifient l’absurdité des interactions. Ensuite, il en témoigne par l’incohérence du raisonnement des personnages. Grâce au syllogisme qu’emploie,

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