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Les philosophes des Lumières et le combat contre l'injustice

Analyse sectorielle : Les philosophes des Lumières et le combat contre l'injustice. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2020  •  Analyse sectorielle  •  1 334 Mots (6 Pages)  •  558 Vues

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OBJET D'ETUDE 2 - Les philosophes des Lumières et le combat contre l'injustice

Séquence 1 : L’indignation et le refus :

Séance 1 : Le refus d’une justice de classe :

  • Problématique : Au XVIIe siècle, comment la fable permet-elle de s’opposer à la toute puissance du roi et de dénoncer les injustices sociales ?

Les Animaux malades de la peste

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron
[1],
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets
[2] n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.

Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux
[3],
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.

- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire
[4].
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins
[5],
Au dire de chacun, étaient de petits saints.

L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro
[6] sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc
[7] prouva par sa harangue[8]
Qu'il fallait dévouer
[9] ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille
[10] fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

Jean de LA FONTAINE   (1621-1695)

  1. Questions :
  1. Résumez la situation de départ (vers 1 à 14).

Quel est le champ lexical dominant ? Relevez les termes s’y associant.

- On peut voir dès le départ que c’est une situation chaotique

- C’est le champs lexical de la peur ( terreur,fureur)

  1. Vers 15 à 33. Dans quel objectif les animaux se réunissent-ils ?

Les animaux  tiennent un  conseil et cherchent à déterminer lequel d'entre eux est le plus coupable pour mourir pour sauver le reste de la population de la peste. 

  1. A quel personnage du royaume le lion peut-il être associé?  Quelles règles impose-t-il ? De quels crimes s’accuse-t-il ?

le lion semble être le roi car comme nous l'indique le texte au vers 15, le lion est au centre et il tient conseil. En plus, si l'on observe la répartition de la parole, on voit que le lion domine et qu'il est le premier à prendre la parole au vers 15. D'ailleurs, on voit qu'il sait ce qu'il fait en ménageant son auditoire en s'adressant à eux avec des termes plutôt flatteurs « mes chers amis »  V.15. Il vas aussi parler à la première personne du pluriel pour se mettre au même niveau que le peuple : « ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence.

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