Les derniers jours de l’URSS, L’Histoire, n°369

Amaury Chloé

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Fiche de lecture : Les derniers jours de l’URSS, L’Histoire, n°369

pages 1, 5, 40-81

Introduction :

  Les derniers jours de l’URSS est le titre du magazine n°369 publié en novembre 2011 de la revue mensuelle « L’Histoire ». C’est un numéro avec un dossier spécial sur l’URSS constitué de plusieurs articles reconstituant la chute de l’Union Soviétique vingt ans plus tard. Ces articles ont été écrits par différents auteurs tels que des écrivains, des journalistes, des historiens…

L'URSS (Union des républiques socialistes soviétiques) était un État fédéral transcontinental à régime communiste. Cette fédération a existé de sa proclamation le 30 décembre 1922 à sa dissolution le 25 décembre 1991. Elle était le plus vaste État au monde, et s'étendait de la mer Baltique et de la mer Noire à l'océan Pacifique, soit toute la partie nord-est de l'Eurasie. Ainsi, dans sa chute disparaît à la fois le dernier des grands empires multinationaux et la dernière idéologie du XXe siècle, le communisme. Elle possédait une des plus grandes puissances militaires au monde et paraissait intouchable. Mais cela ne l’empêchera pas de traverser une crise socio-économique dont elle ne sortira jamais à cause de son système. Son idéologie l’amènera à sa chute.

Contenu :

Comment l’URSS, une grande puissance, a-t-elle chuté ?

I - L’ère Brejnev (1964-1985)

1 – une période de stagnation

  Dans la première moitié des années 1970, l’URSS semble au sommet de sa puissance. Cependant, sans que les dirigeants ne s’en rendent compte, une triple crise s'est développée au cœur même du système soviétique : une crise politico-idéologique, une crise économique, et une crise démographique. De plus, sous la rigidité apparente du système, une transformation profonde de la société soviétique a eu lieu.

Léonid Brejnev devient premier secrétaire du Parti  en 1964. Il mène une politique conservatrice théorisée par le « socialisme développé » et représente « l’homme fort » de la nouvelle équipe au pouvoir. Mais son arrivé n’arrêtera pas la crise politique. En effet, aucun projet de la nouvelle réforme n’apparaît, les dirigeants sont très âgés (l’âge moyen des dirigeants est de 70 ans), la politique est trop conservatrice face à une population de plus en plus jeune et la corruption n’a jamais été aussi élevé. L’URSS doit évoluer et passer d’un modèle de développement extensif à un modèle intensif, mais elle est incapable de faire ce passage.

De 1950 à 1985, l’URSS connaît une forte régression économique : son taux annuel de croissance chute de 7,2 % à 0,6 %. Mais un de ses points faibles est surtout l’agriculture. Depuis la politique stalinienne, il y a une rupture entre l’homme et sa terre dût à sa surexploitation. Ainsi, à la mort de Brejnev, l’agriculture est un secteur sinistré et coûte de plus en plus cher à la collectivité. Les problèmes économiques de l’Union Soviétique commencent à se manifester dans la vie quotidienne des Soviétiques avec des magasins d’alimentations vides, des produits manufacturés de mauvaise qualité, l’attente de plusieurs années pour l’achat d’une automobile de mauvaise qualité (la Jigouli), etc. Le ralentissement de la croissance démographique est l’une des premières causes de la régression économique. Il est du à une forte baisse du taux de natalité et à une hausse du taux de mortalité. L’alcoolisme, la mortalité infantile, le délabrement du système de santé, le nombre d’avortements plus élevé que le nombre de naissances construisent une croissance démographique très faible. Alors que dans le même territoire, les populations non slaves connaissent une croissance démographique beaucoup plus rapide. Ces évolutions démographiques divergentes s’imposent dans la seconde moitié des années 1980 et amènent à des sociétés différentes au sein de l’Union soviétique. Une société nouvelle urbaine apparaît également suite à l’urbanisation. On l’appelle la société civile. Cette nouvelle société est éduquée et diplômée mais elle reste exclue de l’idéologie et n’est pas reconnue.

Conscient du danger, le régime contre attaque et met à l’honneur une démocratie socialiste. Elle recrute des membres pour le PCUS (Parti Communiste de l’Union Soviétique) et tente de renouveler ses anciens membres. Mais cette restauration est conservatrice et la nomenklatura (personnes privilégiés) s’installe. Ainsi, Le système reste essentiellement  inchangé durant la politique de Brejnev et ne s’adapte pas face aux crises qu’elle traverse. Cette période sera qualifié peu après de zastoï, « période de stagnation » par Mikhaïl Gorbatchev.

2 – le rôle des dissidents politiques

  Apparue dans les années 1960, la dissidence de Russie est le résultat d’une évolution sociale qui commence après la mort de Staline en 1953. Des intellectuels, des écrivains, des scientifiques, mais aussi des ouvriers et des jeunes dénoncent sans relâche les violations des droits de l’homme en URSS et réclament le respect absolu des lois soviétiques et des pactes internationaux, la transparence et la non-violence. Certains d’entre eux quittent l’URSS suite aux répressions  et informe les occidentaux grâce à leurs écrits, tout en revoyant clandestinement en URSS une partie. Ils ont contribué à modifier l’image de l’URSS à l’étranger et à faire évoluer les mentalités d’une partie des soviétiques.

L’Archipel du Goulag, publié en 1973 par Alexandre  Soljenistsyne, marque un tournant irréversible dans la perception de l’URSS par l’Occident. Le livre remet en question le système soviétique, son histoire et ses principes et lance un mouvement contestataire et résistant. D’autres auteurs dévoilent également les réalités cachées  par le régime comme Andreï Siniavsky (Une voix dans le cœur), Victor Nekrassov (Carnets d’un badaud), Vladimir Maximov (Adieu de nulle part)… Des radios qui émettent depuis l’Ouest, des programmes en russe pour les auditoires soviétiques, permettent de diffuser les écrits des dissidents. Elles diffusent une information non censurée sur ce qui se passe de part et d’autre du Rideau de fer.

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