L'amour et l'amitié dans une si longue lettre de Mariama Bâ
Étude de cas : L'amour et l'amitié dans une si longue lettre de Mariama Bâ. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar 2907 • 20 Mai 2018 • Étude de cas • 1 433 Mots (6 Pages) • 4 526 Vues
I-L’aspect socioculturel
1-L’oralité
Fervent défenseur de la civilisation négro-africaine, la poésie de Senghor est en quelque sorte une grande illustration de ses efforts menés pour la revalorisation de la culture africaine discrédité. Ainsi, Hosties Noires portent les signes d’une littérature inspirée de la tradition orale et particulièrement de la culture sérère. En réalité, Senghor à toujours utilisé l’héritage de l’oralité sénégalaise et africaine en général comme fondement de sa poétique. Il y a des aspects essentiels de l’héritage oral Africain dans la poésie de Senghor. Le rythme traduit la musicalité de ses poèmes. Cette musicalité apparait avec la mention récurrente d’instruments de musique Africain, le tam-tam en particulier, le Sorong, sorte de kora (instrument de musique Peul) qu’on retrouve dans les poèmes: p.65, Prières des tirailleurs sénégalais « guimm pour deux kôras »p.76, Camp, A Abdoulaye Ly est un souvenir des veillées nocturnes en compagnie sa nourrice Nga :
« Les contes des veillées noires les bercent, et les voix graves qui épousent les sentiers du silence
Et les berçeuses doucement, berçeuse sans Tam-Tam et sans battements de mains noires »
Taga de Mbaye Dyôb p.83, (Taga : terme Wolof qui désigne un chant de louange. Senghor y fait l’éloge d’un tirailleur Sénégalais). Chants et danses locaux sont aussi convoqués dans ce recueil. Dans certains de ses poèmes, il reproduit le style du genre oral de sa culture originelle.
Hormis les instruments de musique qui révèlent le style rythmé de sa production. Certains de ses poèmes présentent la même structure que celle d’un chant un refrain. Ainsi, dans Taga de Mbaye Dyôb le nom Dyôb revient comme un leitmotiv pour mettre l’accent sur la personne dont il fait l’éloge :
Mbaye Dyôb! Je veux dire ton nom et ton honneur
Dyôb! Je veux hisser ton nom au haut mât du retour(…)
Dyôb! Qui ne sait remonter ta généalogie et domestiquer le temps noir dont les ancêtres ne sont pas rythmés par la voix du tama(…)
Dyôb ! qui n’est ni capitaine ni aviateur ni cavalier pétaradant, pas seulement du train des équipages
Mais soldat de deuxième classe au quatrième régiment des tirailleurs sénégalais
Dyôb ! je veux chanter ton honneur blanc.[1]
L’interpellation du nom Guelwaar à la p.76 s’inscrit dans ce même sillage. La citation de l’auteur dans la postface d’éthiopiques : « seul le rythme provoque le court circuit poétique et transmue le cuivre en or, la parole en verbe »[2] résume toute l’aspect de ses poèmes qui se caractérisés par les rythmes syncopés et la musicalité
Il y a à priori la présence de certaines figues de style comme l’allitération en ch au verset 8 : « Ils chantaient la nonchalance des chalands sur les canaux de moire et de simarre » et l’assonance en a au verset 10 « Car les poètes chantaient les rêves des clochards sous l’élégance des ponts blanc » (poème liminaire) qui donnent au poème du rythme et de la musicalité. Il y a enfin l’effet de la mesure qui complète le travail du poète avec l’utilisation de structures rythmiques régulières par exemple, l’octosyllabe qui est utilisé régulièrement
En plus l’anaphore présent à chaque strophe confère au poème de la musicalité à travers la répétition d’expressions essentiels comme : « je ne laisserai pas, car les poètes, ils chantaient » ou Pardonne-moi Sira-Badral, Pardonne à ton petit neveu (poème liminaire deuxième) strophe. Le mot « Chantaient » est particulièrement intéressante puisqu’elle souligne la particularité du travail du poème mis en exergue par le travail musical du poète.
Puis dans la deuxième strophe
Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur
Vous tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude
Votre frère d’armes, votre frère de sang[3]
En outre, le premier poème qui ouvre le recueil d’Hosties Noires (Poème liminaire) est une ode (chant lyrique). L’irrégularité de ses strophes écrites en verset et le découpage de la structure grammaticale de la phrase en groupes rythmés confèrent de la musicalité au poème. Cette musicalité est marquée par la respiration lors de la lecture du poème avec le marquage des pauses. D’ailleurs, le verset que le poète a utilisé est très structuré grâce aux répétitions et à la ponctuation. Par ailleurs, la construction syntaxique des phrases repose sur les expansions constantes. La mise en apposition dans le premier verset :
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