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Jean de Sponde - Tout s'enfle contre moy

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Par   •  23 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  1 830 Mots (8 Pages)  •  8 043 Vues

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Jean de Sponde - Tout s’enfle contre moy

Colle

Introduction :

        Essai de quelques poèmes chrétiens de Jean de Sponde est une brève oeuvre poétique  religieuse organisée en trois parties : les « Stances de la Cène », les « Stances de la mort » et enfin douze «Sonnets sur le même sujet». « Tout s’enfle contre moy » est le dernier d’entre eux. Pour clore cet ensemble, le poète opte pour une forme originale du sonnet : à la structure régulière (2 quatrains d’alexandrins construits sur des rimes embrassées A B B A / A B B A, suivis de deux tercets construits sur des rimes suivies et embrassées suivant le schéma C C D E E D) s’ajoute une structure interne en vers rapportés c’est-à-dire que trois développements sont traités parallèlement  dans les différents vers ce qui permet une lecture également verticale du poème. A travers cette structure complexe Jean de Sponde présente l’inquiétude qui l’assaille face aux tentations du mal et affirme avec force sa foi en Dieu.

LECTURE ! 

Le sonnet est une forme qui joue sur les quatrains et les tercets et le plus souvent sur leur opposition.

  • Ici les deux quatrains sont consacrés à la présentation des deux parties adverses. Le premier est dévolue aux puissances tentatrices et le second à la puissance divine.
  • Les deux tercets évoquent le combat que se livrent les puissances adverses. Si le premier insiste sur la dureté du combat, le second affirme avec force la victoire de Dieu.

        Pb :

Développement :

        1ère partie :

        • Le poète présente d’emblée la situation à laquelle il doit faire face : il est en proie a une attaque comme l’indique la préposition «contre» et le verbes «assaillir» et «tenter» v.1. Il nous donne l’idée d’un combat, mais d’un combat inégal puisque sa seule personne (désigné par les pronoms «moi» et «m’») doit faire face à de multiples adversaires comme l’indique le pronom indéfini «tout» et sa reprise anaphorique. De plus, nous remarquons que les pronoms personnels désignant le poète sont en position d’objet «contre moi», «m’assaut», «me tente» ce qui le place en tant que victime face à cette attaque. La violence de celle-ci est transcrite par les verbes utilisés «s’enfle», «m’assaut» et par le rythme ternaire de ce vers qui semble mimer les attaques incessantes.

        Le vers 2 précise à travers une énumération les ennemis évoqués précédemment : ils sont cette fois dénombrés et nommés : le Monde évoque tout ce que présente la vie terrestre, la Chair se rapporte au corps et aux sensation quant à l’Ange révolté, il désigne par une périphrase Satan. Ces trois forces différentes semblent former une sorte de coalition comme l’exprime la polysyndète «Et le Monde, et la Chair et l’Ange révolté» et la reprise inversée du rythme ternaire (vers 1 6-3-3 et vers 2 3-3-6). Ces procédés marquent un sorte de martèlement évoquant les efforts tentés contre le poète. Notons également l’utilisation de majuscules et de l’article définit («le Monde» «la Chair», «l’Ange maléfique») pour présenter les 3 puissances qui en font des sortes d’allégories du mal.

        Le vers 3 présente plus précisément les actions menées par chaque puissance contre le poète et le vers 4 évoque le résultat sur le poète de ces différentes forces. Les vers rapportés mettent en place trois séries verticales : d’une part «monde», «onde», «m’abisme», d’autre part «Chair», «effort», «m’ésbranle» et enfin «Ange révolté», «charme inventé», «m’enchante» :

  • la première série met en place une métaphore maritime évoquant le danger du naufrage qui guète le poète avec «m’abisme».
  • La deuxième insiste sur l’idée d’instabilité avec «m’ésbranle».
  • Et la troisième sur celle de séduction : le «charme inventé» renvoie au artifices utilisés par le malin. Le mot charme a son sens étymologique de chant magique, envoutant (latin : Carmen).

        Nous pouvons percevoir une gradation dans les dangers évoqués : au danger plutôt physique succède un danger plus spirituel qui engage le salut même de l’âme

        Le premier quatrain est donc de l’ordre du constat. Le poète utilise une phrase déclarative ainsi que le présent d'énonciation. Constat de sa faiblesse : il se présente comme un être tourmenté, en proie à des tentations contre lesquels il ne semble pas même pouvoir lutter : le vers 4 reprend la même structure que le vers 1 : des verbes d’action et une première personne en position d’objet. C’est une vision pessimiste de l’homme qui se dégage de cet ensemble. L’homme est un être faible. Vision tout à fait en accord avec la vision calviniste. Cet être faible ne peut combattre seul et nous découvrons au vers 4 que ce poème qui semble au premier abord un confession que l’auteur fait au lecteur a en réalité un autre destinataire dévoilé à travers l’apostrophe «Seigneur». Cette apostrophe donne une autre dimension au poème qui, de la simple confession, devient une véritable prière exprimée dans le quatrain suivant.

        En effet, le deuxième quatrain constitue une sorte d’appel au secours insistant. Au type déclaratif du premier quatrain succède le type interrogatif qui exprime la demande du poète faite à Dieu pour qu’il intervienne et le délivre des forces tentatrices. Nous pouvons noter une grande intimité entre le poète et la divinité marquée par le tutoiement utilisé «me donras-tu», «Ton Temple», «ta sincérité», «ton invincible», «ta voix». Là encore, nous retrouvons des caractéristiques de la religion réformée : l’importance de la prière et la relation directe avec Dieu. Jean de Sponde envisage les aides qui lui sont nécessaires pour lutter contre chacune des forces évoquées précédemment en poursuivant la structure verticale des vers rapportés. «Temple», «Péril», «nef» sont mis en relation avec «abîme», «onde» et «Monde» et en poursuivent la métaphore maritime. «Main» «tomber» «appuy» sont à mettre en relation avec «esbranler», «effort» et «Chair» et enfin «Voix» «enchanté» et «oreille dormante» se rapporte à «m’enchante», «charme», «Ange révolté».  

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