Extrait de la la préface du Cabinet des Antiques, Balzac, 1839

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Extrait de la la préface du Cabinet des Antiques, Balzac, 1839

Le fait vrai qui a servi à l’auteur dans la composition du Cabinets des Antiques  a eu quelque chose d’horrible. Le jeune homme a paru en cour d’assises, a été condamné, a été marqué ; mais il s’est présenté dans une autre circonstance, à peu près semblable, des détails moins dramatiques, peut-être, mais qui peignaient mieux la vie de province. Ainsi le commencement d’un fait et la fin d’un autre ont composé ce tout. Cette manière de procéder doit être celle d’un historien des mœurs : sa tâche consiste à fondre les faits analogues dans un seul tableau, n’est-il pas tenu de donner plutôt l’esprit que la lettre des événements, il les synthétise. Souvent, il est nécessaire de prendre plusieurs caractères semblable pour arriver à en composer un seul, de même qu’il se rencontre des originaux où le ridicule abonde si bien, qu’en les dédoublant, ils fournissent deux personnages. […] Sans toutes ces précautions, il n’y aurait plus ni art, ni littérature. Au lieu de composer une histoire, il suffirait, pour obéir à certaines critiques, de se constituer le sténographe de tous les tribunaux de France. Vous auriez alors le vrai dans sa pureté, une horrible histoire que vous laisseriez avant d’avoir achevé le premier volume.                                                                                 (218 mots)

Explications :

Le roman Le Cabinet des Antiques  a en réalité été publié sous le titre Les Rivalités en Province. Il  raconte l’histoire d’un jeune noble Victurnien d’Esgrignon  qui a pour habitude de mentir et de dépenser de grandes sommes d’argent, alors que sa famille désargentée ne peut régler ses dettes. Il va finir par commettre un faux en écriture et s’endetter grandement auprès d’un certain Du Croisier, jaloux de la famille. Victurnien est alors arrêté et  risque  le bagne. Cependant, il est sauvé par les manigances d’un vieux notaire et ami de la famille, Chesnel, qui s’arrange notamment pour obtenir l’appui du juge. Balzac s’est inspiré d’un fait divers réel dans lequel le jeune homme  n’a pas eu autant de chance que le personnage du roman puisqu’il a été condamné.

1. Faites la contraction du texte ci-dessus en 49 à 59 mots. / 10 points

2. Essai :  Selon vous, le réalisme se réduit-il à une simple description du réel ?/ 10 points.

Vous répondrez à cette problématique sous forme d’un essai en vous appuyant sur les documents vus en classe, le texte ci -dessus ainsi que vos connaissances personnelles.

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