Explication texte : ode à la boue de Francis Ponge

1 Introduction :

Auteur : Francis Ponge

Naissance : née à 1899 mort en 1988 – Auteur contemporain

L’auteur :

Francis Ponge est un auteur contemporain (XX ième siècle) issue d’une famille bourgeoise, il a suivi des études de droits et de philosophie à la sorbonne de 1917 à 1918. Il est à la fois  essayiste, écrivain, poète, professeur, journaliste.

Francis Ponge est devenu célèbre par la publication de son recueil « Le Parti pris des choses » publié en 1962 mais écris en 1942

Ses ses engagements :

Courant littéraire : Francis Ponge fréquente le groupe surréaliste, sans adhérer pleinement à ce mouvement. Selon Francis Ponge, le rôle du poète ne consiste aucunement à étaler des sentiments "inspirés" par une "muse" mais à atteindre une expression adéquate (pour l'auteur et pour le lecteur) de l'objet dont il est question, Il s’intéresse aux objets, c’est-à-dire tout ce qui ne paraît pas faire l’objet d’un Poème comme le pain, une huître, une orange, un cageot pour chercher à montrer la beauté de ce qui paraît insignifiant.

Genre : Poème

Situation du poème dans l’œuvre : « Ode inachevée à La boue » se trouve dans le recueil « pièce » publié en 1962 mais écris en 1942. Son titre montre que l’on y retrouve son projet poétique, puisque une  « Ode » est un genre poétique antique, destiné à célébrer un héro, ici la «boue », habituellement un objet repoussant.

La problématique :  Nous allons découvrir comment à travers cette ode à la boue, Francis Ponge affirme sa conception de la poésie et de la beauté

Structure du texte :

• 1er Mouvement (L1 à L6) : => Le Poète constate et déplore la façon dont on méprise la boue

• 2 ième Mouvement L7 à L14) : => Le Poète déclare son amour à la boue et la célèbre

• 3 ième  Mouvement : L15 à 21) : => Le poète décrit comment la pluie aide la boue à se protéger des menaces humaines en utilisant la personnification

• 4 ième  Mouvement : L22 -23) : => Le poète reconnait qu’il est parfois incommodé par la boue.

PREMIER MOUVEMENT  (L1 à L6) : => Le Poète constate et déplore la façon dont on méprise la boue

• Le titre « ode » : genre poétique antique destiné à célébrer un héro, ici la «boue », objet repoussant
• « La boue plait aux nobles parce-que constamment méprisée » : double paradoxe : Boue=> nobles et Plait=> méprisée. => affirmation : utilisation du présent
• « Notre esprit la honnit (honnir=mépriser) » : utilisation de nous : l’auteur s’inclus dedans
• « nos pieds et nos routes l’écrase » Gradation : esprit / pied / route
• L2/L3 : opposition=> utilisation de elle pour la boue et on pour les gens (sauf lui)
• L4 : Personnification=>les gens parlent mal de la boue, ils l’humilie, la méprise
• L5-L7 : Phrase rhétorique : le poète se désolidarise des autres, phrase exclamative

Deuxième MOUVEMENT : (L7 à L14) : Le Poète déclare son amour à la boue et la célèbre

• L7-L8 : Phrase rhétorique : le poète se désolidarise des autres, phrase exclamative
• Le deuxième temps du poème correspond exactement à son titre « Ode », le poète célèbre la beauté de la boue : « tu es si belle », « Je t’aime »
• L7 : Opposition : « Je» s’oppose à « on »
• L7 : Personnification : la boue = personne féminine à laquelle le poète déclare son amour « Je t’aime »
• L7 : Chiasme : « boue » et « méprisée »,
• L7 : « mépris » :opposition entre le poète et les hommes
• L8 : « de mon écrit … détracteurs»=>  apostrophe, le poète dit à la boue de se défendre

L8 : « Au sens propre» mon=possessif opposition à « tes détracteurs », propre= jeu de mot

• L8 : « tu es si belle » => adverbe instensif « si », adjectif mélioratif « belle » => vue du poète
• L9 : « Ailes bleues »=> métaphore de l'oiseau => animal aérien # boue => terrien et « bleues »=couleur de l’idéal
• L10 : « Quand les lointain… funèbre » : arrivée progressive de l’orage
• L11 : « pluie battante » => violence
• L11 : « soudain bientôt »=> adverbe rapidité
• L11 « le sol fonde la boue » : terre métamorphosée en boue avec l’eau de pluie. « fonde » :création de la beauté : la boue
• L12 : « Azur » => Élévation poétique commune à Baudelaire : le ciel (figure masculine) s’agenouille devant la boue (figure féminine)
• Pur, adore agenouillé : champ lexical religieux : posture de la prière, dimension sacrée
• L12 : « Ce corps Limoneux » => Personnification de la boue
• L12 -L13  : allitération en R => trop roué de charettes
• L13 : « Charrette » => réf au moyen âge = humain soumis à la torture
• L13 : « dans de longs intervalles » => temps entre moyen âge et époque du poète
• L13 -L14 : « pourtant, d'une sarcelle à son gué opiniâtre la constance et la liberté guident nos pas. » => Pourtant adverbe adversatif qui éclaire, liberté de la boue = sarcelle s'envolant

Troisième MOUVEMENT : (L15 à Fin) : Le poète décrit comment la pluie aide la boue à se protéger des menaces humaines en utilisant la personnification.

• L15-L16 : vocabulaire recherché, mélioratif  => « amène » agréable ; « sente poudrée »: sente= sentier, « sente poudrée »: jeu de mot avec la poudre du maquillage, sente =sentir  « intensions plasticienne : interventions de l’homme pour éliminer la boue.
• L16 : « fine fleur » : => ce qu’il y a de mieux pour la boue (liquide)
• L16 : « atteintes du pied » => personnes qui marchent dans la boue
• L17-L18 : « La plus alerte à gicler au visage de ses contempteurs »=> elle se défend (gicler) en éclaboussant
• L18-L19 : « Elle interdit l’approche de son centre, oblige à des détours, voire à des échasses»=> la pluie élargit et approfondit les flaques de boue pour la protéger
• L20 : « Personnification » :=> inhospitalière, jalouse, privée d’affection
• L21 :Métaphore : => « si vous lui faites la moindre avance, elle s’attache à vous » : si vous marcher dedans elle bous salit