Emile Zola - L'Assommoir, scène du repas
Commentaire de texte : Emile Zola - L'Assommoir, scène du repas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Joris Nadj • 15 Novembre 2016 • Commentaire de texte • 1 082 Mots (5 Pages) • 6 109 Vues
Lecture analytique - Emile Zola, L'Assommoir
Emile Zola est un célèbre écrivain français du XIXème siècle, né en 1840 et mort en 1902. Il est le chef de file du mouvement littéraire naturaliste, qui attribue à la littérature un rôle scientifique. L'Assommoir est le septième tomes de la série des Rougons-Macquart. Il s'intéresse dans cette série à l'hérédité et dresse le portrait de toute une famille. Dans l'Assommoir, il s'intéresse tout particulièrement à Gervaise et au milieu ouvrier du quartier de Goutte-d'Or. Cet extrait se situe au milieu du roman, au moment où Gervaise est au sommet de son ascension sociale. Cette dernière organise un dîner pour ses amis. En quoi le repas nous présente-t-il les personnages ainsi que leur milieu de vie ? Nous allons montrer que ce repas est un festin, ensuite qu'il nous permet de mieux connaître les personnages, et enfin que ces personnages sont le reflet de la société de l'époque.
Cet extrait s'attarde sur la dégustation de l'oie.
C' est un mets délicat à l'époque. En effet, la viande était rare et chère.
Zola évoque la volaille de façon précise et cite pratiquement tous les morceaux ( << le blanc, l'aile, la carcasse, les os, le cou, la peau, la cuisse, le pilon, le croupion >> ).
D'habitude, les ouvriers se nourrissaient essentiellement de pain, ce jour-là, cette nourriture triviale est bannie. Les convives mangent << sans pain >>. La comparaison << comme un dessert >> évoque la gourmandise, ainsi que quelque chose de délicieux.
Les verbes employés sont liés à une notion de plaisir ( << aimait, adorait... >> ). Ils sont à l'imparfait, ce qui montre que le repas dure et que tous les convives en profitent un maximum.
Cette nourriture, habituellement rare, est présentée ici comme étant en abondance, à tel point que les participants ont une indigestion.
La quantité est évoquée par les adjectifs, comme << gros morceaux >>, par les adverbes tels que << s'emplissait trop >> et << trop manger >>..
La quantité de nourriture avalée est marquée par les hyperboles : << s'enfourrer jusqu'aux oreilles >>, << il pétait dans leur peau >>, << ils avaient des faces pareilles à des derrières >>, << en aurait bouffé toute la nuit >>, ce vocabulaire familier voire vulgaire nous donne une image dégradante de la nourriture.
Les caractéristiques des personnages se dévoilent à travers leur façon de manger.
En effet, ce festin construit les personnages du roman.
On découvre le caractère des convives. Gervaise est gourmande, Zola insiste sur ce fait par une phrase longue : << Gervaise, énorme, tassée sur les coudes, mangeait de gros morceaux de blanc, ne parlant pas, de peur de perdre une bouchée, et elle était seulement un peu honteuse devant Goujet, ennuyée de se montrer ainsi [...] >>. Le champ lexical de la gourmandise est présent, comme le montre l'expression << gloutonne comme une chatte >> la redondance de gourmande avec gourmandise. Gervaise, malgré qu'elle soit gourmande, est aussi généreuse : elle reste << si gentille et si bonne >>, s'occupe du père Bru pour << lui passer quelque chose de délicat sur son assiette >>.
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