Commentaire "l'arrivée de Mlle de Chartes à la Cour"

Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves. Lecture analytique n°1.

• travers cette arrivée à la Cour, comment le caractère exceptionnel de Mlle de Chartres est-il mis en avant ?

I. Le portrait d'une « beauté parfaite »

A. Mlle de Chartres : le portrait de LA beauté

Il ne s'agit pas tant du portrait physique détaillé du personnage mais de la correspondance du personnage avec la notion même de beauté. C'est pourquoi :

- portrait physique vague : utilisation de termes abstraits : « éclat » (l.24) ; « grâce »(l.25) et

• charme »(l.25). Les quelques éléments de description physique ne permettent pas au lecteur de s'imaginer avec précision le personnage mais plutôt de le faire correspondre aux canons de beauté de l'époque : « La blancheur de son teint »(l.23-24) ; « cheveux blonds »(l.24) et « tous ses traits étaient réguliers »(l.24-25).

Les quelques éléments de description physique montrent sa beauté incontestable : « beauté » et

• belle » apparaissent sept fois dans le passage. Pour valoriser son personnage, le narrateur utilise des procédés d'insistance et d'amplification : « beauté parfaite »(l.2)= hyperbole ; « Elle donna de l'admiration »(l.2) et « un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle » (l.24) « plein de grâce et de charmes »(l.25) = expressions laudatives.

Pour valoriser encore plus Mlle de Chartres, le narrateur met également en avant son caractère hors du commun et ceci dès son apparition (toute la première phrase) : Mlle de Chartres est une beauté supérieure aux autres.

B. Un portrait valorisé par le regard des autres

-champ lexical de la vision : « les yeux »(l.1) ; le verbe voir (l.3 et 24).

Dès les premiers mots de l'extrait, l'héroïne est l'objet d'un spectacle pour toute la Cour : « tout le

monde « (l.1), « on »(l. 1 et 2) + admiration générale : « admiration »(l. 2).

• le narrateur fait ressentir la beauté de l'héroïne à travers le regard porté sur elle par la Cour, notamment par le vidame de Chartres : l. 22-23.

II. Une éducation originale qui a pour but la vertu

A. Mme de Chartres : une mère exceptionnelle pour son époque et son milieu

• Rôle important de la mère : sujet de presque tous les verbes : « elle avait donné ses soins »(l.7) ; « elle ne travailla pas seulement »(l.7) ; « elle faisait »(l.10) ; « ne trouvait »(l.21). Elle a une très grande influence sur sa fille : « sous la conduite de »(l.4-5).
• Une mère différente des autres : elle est distinguée de « La plupart des mères »(l.8-9) car elle a « une opinion opposée »(l.10) aux autres en matière d'éducation (le simple fait de ne pas déléguer l'éducation de sa fille à un précepteur la distingue des autres mères). Et, contrairement à l'ensemble des aristocrates, « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la Cour »(l.6), temps consacré « à l'éducation de sa fille »(l.7).

B. Une éducation basée sur la vertu

Le mot « vertu » est présent tout au long du texte : l. 5, 8, 15, 16. et est lié à des valeurs positives :

« tranquillité »(l.14), « honnête »(l.14) ; « d'éclat et d'élévation »(l.15)

La vertu doit prémunir Mlle de Chartres des dangers de la « galanterie »(l.9). Pour cela, Mme de Chartres veille à lui rendre la vertu « aimable »(l.8) [cf. valeurs positives] et insiste sur la dangerosité des hommes grâce à l'énumération suivante : « le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité » (l.12-13) : la même chose est répétée trois fois → procédé d'insistance → accentue le danger.

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