Commentaire composé, le père Goriot, Honoré de Balzac
Commentaire de texte : Commentaire composé, le père Goriot, Honoré de Balzac. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lap123123 • 4 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 1 019 Mots (5 Pages) • 7 218 Vues
Commentaire composé
Écrivain français du 19e siècle, Honoré de Balzac transmet à la société un chef-d’œuvre grandiose. Rassemblés dans la Comédie humaine, ses quelque 90 romans se divisent en trois parties, soit les études de mœurs, les études philosophiques et les études analytiques. C’est en 1835 avec le roman le Père Goriot que ce précurseur du courant réaliste à l’idée d’assembler ses romans. C’est d’ailleurs dans ce dernier que l’on retrouve l’extrait « Je veux les voir ». Cet extrait, qui donne une illusion du réel, sans embellissement, montre la souffrance d’un père passionné pour ses filles. Balzac présente alors d’un côté l’amour éternel du père Goriot face à ses filles et de l’autre côté, les tourments que cette passion exagérée lui apporte.
Le père Goriot porte en lui un amour très particulier pour ses deux chéries, Anastasie et Delphine. Cette passion est démesurée, car tout au long de sa vie, le paternel donne tout pour ses filles, en s’oubliant lui-même. L’importance qu’il accorde à ces deux dernières est bien illustrée par le champ lexical de la paternité utilisé : « Mes filles […] » (ligne 1); « les pères […] » (ligne 3); « la paternité […] » (ligne 4); « les enfants […] » (ligne 4); « […] leurs pères » (ligne 5). En fait, le bonheur de celles-ci est tout ce qui lui importe. Jean-Joachim Goriot accorde une trop grande importance à la paternité, car selon lui c’est ce qui domine le monde. Une figure d’insistance montre bien cette idée : « La société, le monde roulent sur la paternité, tout croule si les enfants n’aiment pas leurs pères » (lignes 4 et 5). C’est donc une obsession pour cet homme : les enfants et leurs pères doivent s’aimer envers et contre tous.
Puisqu’il affirme que la paternité est plus forte que tout, il est alors persuadé que ses filles viendront à son chevet avant qu’il décède. Le champ lexical de l’attente est alors très présent : « n’importe ce qu’elles me diront […] » (ligne 5); « […] quand elles seront là » (ligne 7). Il ose encore espérer qu’elles viendront adoucir ses souffrances. Avec tout ce qu’il leur a donné tout au long de sa vie afin qu’elles soient heureuses, Goriot désire se faire respecter. Il insiste beaucoup sur le fait que c’est une obligation pour ses filles de venir voir leur père mourir et cela est représenté par une figure d’amplification : « la justice est pour moi, tout est pour moi, la nature, le code civil. » (lignes 2 et 3). Ce denier tente alors d’expliquer qu’il est en droit de les voir avant de mourir. Bref, la passion de cet homme pour ses enfants est tellement grande qu’il les attend jusqu’à son dernier souffle.
L’amour si fort de ce père pour ses enfants apporte par contre son lot de tourments. À force d’aimer autant, de tout donner jusqu’à se ruiner, le père Goriot est finalement méprisé par ses filles. Sachant que ce sont ses dernières heures de vie, Goriot réalise beaucoup de choses. Cette passion démesurée ne lui apporte point l’amour qu’il désire de leur part, mais énormément de regrets : « Tout est de ma faute. » (ligne 21), « Moi seul suis coupable […] » (ligne 30). Les figures d’amplification utilisées montrent donc à quel point il culpabilise. Ses filles le dédaignent, mais par amour il a accepté chaque rare petit moment de bonheur qu’il pouvait avoir avec elles. Une figure d’analogie montre qu’il réalise à quel point cela est malsain : « Je les aime tant, que j’avalais tous les affronts par lesquels elles me vendaient une pauvre petite jouissance honteuse » (lignes 11 et 12). C’est à ce moment qu’il comprend que ce n’est pas en gâtant ses filles comme il l’a toujours fait qu’elles l’aimeraient davantage. Une figure d’opposition est utilisée afin de comparer la dévotion que le père a envers elle avec ce qu’elles font pour lui : « Je leur ai donné ma vie, elles ne me donneront pas une heure aujourd’hui » (lignes 13 et 14). Le Père Goriot ressent alors beaucoup d’amertume.
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