Comment Pierre de Ronsard et Pétrarque présentent-ils le sentiment amoureux dans leurs sonnets ?
Commentaire de texte : Comment Pierre de Ronsard et Pétrarque présentent-ils le sentiment amoureux dans leurs sonnets ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Loukary • 11 Novembre 2020 • Commentaire de texte • 675 Mots (3 Pages) • 1 389 Vues
Analyse de poèmes français
Comment les poètes présentent-ils le sentiment amoureux dans leurs sonnets ?
Pierre de Ronsard et Pétrarque sont des poètes du XVI et du XIV siècle qui expriment le sentiment amoureux dans leurs sonnets « Amours diverses » et « Canzonière ». Mais comment présentent-t-ils ce sentiment ?
Dans un premier temps, nous remarquons que Ronsard et Pétrarque présentent le sentiment amoureux comme un sentiment ambivalent, c’est-à-dire qu’il est à la fois source de contemplation et à la fois source de souffrance. On observe dans le sonnet de Pétrarque une antithèse dans les vers 6 et 7 : « Jouir dans le feu, parce qu’il scintille / Affrontant l’autre effet, d’être brûlé ». L’utilisation de cette figure de style met en valeur l’idée de contradiction et de combat intérieur. En effet, Pétrarque exprime tout d’abord son sentiment de fascination et d’admiration envers sa bien-aimée en utilisant le verbe « scintiller » et donc souligne ce sentiment de bonheur et d’euphorie car il jouit dans le feu, c’est-à-dire qu’il est attiré par sa splendeur et ne peut plus s’en détacher. Ensuite, le poète utilise les verbes « Affronter » et « être brûlé ». Il suggère que le sentiment amoureux est une source de souffrance car il ne peut s’en détacher et devient tellement obsédé qu’il peut en subir les conséquences, comme par exemple une rupture ou des disputes, d’où le combat intérieur entre l’amour et la raison. Chez Ronsard, ce sentiment est moins prononcé. Pourtant, il utilise une métaphore au vers 14 : « Et la fleur de chardon m’est une belle rose ». Du fait de ce procédé, Ronsard exprime la contradiction en la contemplation et la beauté de « la belle rose » mais de la souffrance de « la fleur de chardon » de cet amour impossible.
Dans un second temps, nous constatons que les deux poètes suggèrent que le sentiment amoureux est un sentiment isolant, de solitude. En effet, Ronsard et Pétrarque utilisent tous les deux des pronoms indéfinis qui désignent des groupes de personnes floues, qui ne sont pas amoureuses et qui ne peuvent comprendre les amoureux : « (c)hacun »(v.1), « (c)eux »(v.5) et « (c)hacun »(v.9) dans le sonnet de Ronsard et les pronoms « (c)ertains »(v.1), « (d)’autres »(v.3) et « (d)’autres »(v.5) dans celui de Pétrarque. L’emploi de ces pronoms indéfinis attire l’attention du lecteur sur le fait que le poète amoureux est seul contre les autres et ce sentiment ne se partage avec personne d’autre que lui-même. De ce fait, Ronsard et Pétrarque parlent des autres dans les deux premiers quatrains pour enfin parler d’eux à la fin du sonnet.
Dans un dernier temps, nous observons que Ronsard et Pétrarque expriment le sentiment amoureux sous la forme d’un sentiment de folie. Ainsi, pour traduire ce sentiment à travers les deux sonnets, Pétrarque et Ronsard utilisent des procédés bien particuliers. Nous remarquons que le champ lexical de la lumière est utilisé dans le sonnet de Pétrarque pour mettre exprimer le fait que l’amour est un sentiment de bonheur et de joie « soleil » (v.2), « scintille » (v.6), « éclat » (v.9). Néanmoins, nous remarquons une gradation de ce champ lexical qui devient de plus en plus douloureux c’est-à-dire que le sentiment amoureux devient peu à peu un sentiment de souffrance : « brûlé » (v.7), « bûcher » (v.14). Pourtant, Pétrarque utilise le verbe « savoir » (v.14), c’est-à-dire au dernier vers du sonnet, pour mettre en évidence le fait qu’il connaît parfaitement les risques de l’amour. En effet, il sait qu’il « risque le bûcher » (v.14), mais préfère sombrer dans la folie et aimer jusque devenir fou et en subir les conséquences. On retrouve également ce sentiment de folie dans le sonnet de Ronsard, avec les vers 3 et 13 : « Je suis devenu fol, mon esprit n’est plus mien / Je suis aveugle et fol : un jour m’est une nuit »
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