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Bel ami de Maupasssant

Commentaire de texte : Bel ami de Maupasssant. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  2 071 Mots (9 Pages)  •  496 Vues

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Dans un contexte historique des guerres coloniales en Afrique et politique du début de la IIIème république, on retrouve aussi le monde de la presse, en pleine explosion à cette époque-là.

Cette époque se rattache au mouvement littéraire du réalisme, il est caractérisé par une attitude de l’artiste face au réel, qui vise à représenter le plus fidèlement possible la réalité, entre différentes classes sociales par exemple.

Maupassant, l’auteur, est né le 10 août 1850 d’une famille bourgeoise. Après son enfance normande, il commence des études de droit à Paris et sera mobilisé en 1870 pour participer à la guerre franco-prussienne dont l’absurdité et les horreurs lui inspireront de nombreuses nouvelles dont « Boule de suif ». En 1881, il deviendra envoyé spécial du journal Le Gaulois en Afrique du Nord. En parallèle du journalisme, Maupassant écrit de nombreux romans et nouvelles (« Les Contes de la bécasse », « Une vie » ...) et deviendra un des auteurs les plus célèbres du XIX siècle.  Il décèdera le 6 juillet 1893 de la syphilis, une maladie vénérienne.

Le texte est extrait du roman « Bel-ami », de Guy de Maupassant, sorti le 11 mai 1885. C’est un roman d’apprentissage où nous suivons l’ascension social d’un anti-héros ambitieux, Georges Du Roy, à travers les registres satyrique et ironique.  

Du Roy a « enlevé » Suzanne, fille de M. et Mme. Walter, et sont partis à la campagne en attendant l’accord des parents « forcés » d’accepter le mariage entre Bel-Ami et la jeune femme, riche. Nous étudierons la fin de l’excipit au chapitre X de la deuxième partie : le mariage entre Bel-Ami et Suzanne.

En quoi le triomphe et le désir de Du Roy (Bel-Ami) amène à dénoncer la satire sociale ?

Dans un premier temps, nous verrons le Triomphe de Du Roy. Dans un second temps nous analyserons le désir immortel et l’immoralité du héros et nous finirons dans un troisième temps, par examiner la satire sociale, théâtralisée.

Pour commencer, nous allons voir le triomphe de Du Roy. Pour cela, nous étudierons le mariage comme une consécration, puis son ambition sans limite.

Premièrement, la fin du récit de Bel-Ami se passe dans l’église de la Madeleine pour le mariage tant attendu par la société parisienne. La scène est présentée comme un sacre d’un roi, ici Du Roy. Je cite « il se croyait un roi » l.320, « la tête haute » l.345. Cette comparaison hyperbolique montre bien l’allure que Du Roy prend. Nous pouvons aussi remarquer le champ lexical du roi : « roi » et « défilé » l.320, « peuple » l.321, « saluait » l.322.

De plus, Bel-Ami s’inscrit désormais dans la noblesse par son nom et la particule « du » laissant derrière lui le souvenir de ses origines paysannes qui le trahissaient. Son nom est d’ailleurs un homophone du mot « roi ».

Maupassant insiste aussi sur la géographie parisienne, « Paris » l.351, « Concorde » l.353, « Madeleine » et « Palais Bourbon » l.355, montrant ainsi l’intégration de Du Roy au cœur de la capital et lieux politiques dans le monde parisien, comme s’il déambulait en roi.

Les mouvements lents de Georges ramènent à imaginer un « défilé » l.320 triomphal : « lentement », « d’un pas calme » l.344, « se redressa » l.318.

Enfin, l’auteur multiplie les éléments symboliques de la royauté : la précision « entre deux haies » l.357 fait allusion aux triomphes de l'Antiquité́ romaine, l'attitude « à genoux » l.313 de Du Roy rappelle celle du sacre ; l’« éclatant soleil » l. 358 est symbole du roi et de la réussite ; la réaction de la foule qui le « contemplait », « enviait » l.351 est celle de sujets venus acclamer leur souverain.

Secondement, le « sacre » de Bel-Ami ne lui suffit pas, son ambition sans limite le pousse à aller toujours plus loin, seul.

Du Roy déambule comme un politicien faisant sa campagne politique, amadouant la foule comme une forme de manipulation : « Il serrait des mains, balbutiait des mots qui ne signifiaient rien, saluait, répondait aux compliments » l.321. Cette gradation ascendante montre bel et bien l’envie que Du Roy a, de se faire connaitre, aimer, comme un député ou président fait lors des campagnes électorales. Il utilise même les formules de politesse « vous êtes bien aimable. » l.322, étant souvent pas très sincère.

De plus, Georges Du Roy apparait comme un héros solitaire, face au monde, avançant vers son destin.

Cette opposition avec la foule est marquée par l’important champ lexical de la foule : « l’interminable défilé des assistants » l.320, « peuple venait acclamer » l.321, « autres personnes », « foule » l. 339, « pleine de monde » l.343, « foule amassée » l.349, « foule noire, bruissante » l.350, « peuple de Paris » l.351 et « spectateurs » l.356. Ce champ lexical est accentué par la comparaison « La foule coulait devant lui comme un fleuve » l.340. La comparaison entre la foule et le « fleuve » ainsi que le verbe de mouvement « coulait » s’opposent à la stabilité de Georges du Roy.

En effet, cette opposition entre la foule (ensemble anonyme) et Du Roy permet de le faire ressortir de cet anonymat à tel point que la foule va disparaître : « il ne voyait personne, il ne pensait qu’à lui. » l.347. La tournure restrictive « ne pensait qu’à » accentue l’égocentrisme de Bel-Ami aussi marqué par l’utilisation excessive du pronom personnel « il » montrant que tout est centré sur lui.

Cet excipit semble être ainsi l’incipit d’un autre roman : celui de l’ascension politique de Georges du Roy ; au point qu’il ait la même allure militaire qu’à l’incipit « il allait lentement … fixés » l.344.

En conséquence, cette dernière page ne signifie pas la fin du parcours pour Georges du Roy. L’ambitieux va continuer son ascension comme le montre son regard à la sortie de l’église : « Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés. » l.352. La prolepse du « bond » du portique de la Madeleine au portique du Palais Bourbon (l.356), l’Assemblée nationale française, intensifie l’ambition d’un avenir dans une future carrière politique. Enfin, le personnage se croit roi, devant la foule venant l’acclamer à son mariage comme si c’était son sacre. L’exagération « Peuple de Paris » montre bien l’intégration du personnage dans la société parisienne et sa position de supériorité. Son ambition ne s’arrêtera pas là, symbolisant ainsi le désir perpétuellement insatisfait du héros. Du Roy connait un autre désir qui lui amène beaucoup de réussite et d’opportunisme mais aussi énormément d’immoralité.

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