Acte IV, scène 4, Bérénice, Jean Racine

C'est en 1670 que Racine, rival de Corneille, publie Bérénice, tragédie classique où Titus, fils de l'empereur Vespacien aime Bérénice, reine de Palestine. Devenu empereur à la mort de son père, il voit son amour s'opposer à son devoir d'état puisque le sénat et Rome lui interdisent tout mariage avec une reine étrangère. Titus est donc totalement seul pour la première er dernière fois de la pièce. En quoi est-ce un monologue délibératif ?

Titus, seul est débité, un sentiment douloureux et profond l'envahit quant à sa prise de conscience : un homme marqué par l'incertitude se dessine.

La didascalie initiale "seule" (v.1) présente un personnage autour duquel toute l'attention des spectateurs est centrée. En effet, face à lui même, Titus manifeste une agitation pathétique. L'emploi récurent des points d'exclamation (v.38-52), ainsi des interjections ( "hé bien") laisse entrevoir un profond désarroi qui semble ronger Titus , impuissant, tourmenté face à une situation qui suscite de la compassion. Par ailleurs, cette hésitation se justifie puisque Titus face à son dilemme ne peut que rompre avec Bérénice. Cette dernière est désignée par un lexique affectif "larmes", "charmes", "pleurs" qui manifeste toute la tendresse qu'éprouve l'empereur. De surcroit, la reine est présenté comme un combat à livrer avec celle qu'il aime. En ce sens, Titus désigne par un champs lexical violent : "cruauté", "barbare", "pervers" qui connote les blessures infligées à sa bien aimée. La séparation est donc inévitable. Elle est mise en évidence par la déclaration sous forme négative " je ne veux plus vous voir". La situation apparait clairement paradoxal au v.13 : Titus est partagé entre un sentiment de souffrance et l'amour réciproque éprouvé. Ainsi Titus agité est aussi envahit par une véritable prise de conscience.

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