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Voltaire, de son vrai nom François-Marie AROUET

Fiche : Voltaire, de son vrai nom François-Marie AROUET. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  13 Avril 2016  •  Fiche  •  1 846 Mots (8 Pages)  •  1 586 Vues

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I) Une vie tumultueuse

1) De la jeunesse mouvementée au rêve anglais

Voltaire, de son vrai nom François-Marie AROUET, est né le dimanche 21 novembre 1694 à Paris dans de bien mauvaises conditions puisqu’il manqua de mourir à la naissance (« Je suis né tué », affirmera-t-il lui-même par la suite à ce propos). Il est issu d’une famille native de Vendée, avec un grand-père marchand de draps et de soie, un père notaire royal au Châtelet et une mère qui meurt alors qu’il n’a que sept ans. Très tôt, il rejette son père car ce dernier est janséniste (les biographes de Voltaire tel André Goldzink ont souvent mis en exergue le fait que, sur les quelques 15000 lettres rédigées par Voltaire au cours de sa vie, aucune n’est adressée à son père). Celui-ci lui offre pourtant le meilleur des enseignements possibles en le plaçant chez les Jésuites, à Louis-le-Grand. Dans ce collège fameux, le jeune garçon côtoie entre autres les frères d’Argenson, fils de ministre et futurs ministres de Louis XV. Parallèlement, c’est un élève brillant qui, grâce à cette éducation, acquiert très tôt le goût des belles lettres, du théâtre, de la rhétorique (ce qui influencera incontestablement son style), un modernisme intellectuel appuyé par un humanisme très respectueux des traditions, ainsi que la connaissance des latins et des classiques français du XVIIème siècle. Ceci lui vaut de fréquenter par la suite les milieux littéraires et libertins ainsi que les salons dans lesquels il brille déjà par son esprit et son impertinence.

En 1716, ses pamphlets contre le Régent lui causent une première incarcération à la Bastille qui durera un an. Libéré le 14 avril 1717, il entreprend alors un double baptême : tout d’abord, le petit Arouet prend le nom de Voltaire, anagramme de AROVET L(e). I(eune) (graphie identique du « U » et du « V » puis du « I » et du « J ») et se fait même appeler Monsieur de Voltaire. En marge de cette identité, il s’inventera tout au long de sa vie une pléthore d’autres identités postiches (comme Docteur Akakia, Docteur Obern ou encore Ecrelinf, concentration graphique de la célèbre formule « Ecrasons l’infâme ») qui ont souvent trahi sa constante difficulté à se trouver et à se fixer ou des principes moraux qu’il défendait et auxquels il tenait (par exemple, Ecrelinf est un pseudonyme qui transcrit son amour de la justice et de la tolérance).

Simultanément, il inaugure en 1718 sa carrière publique avec sa première tragédie, Œdipe. L’année 1718 marque donc un tournant dans la vie de Voltaire.

Toutefois, à la suite d’une altercation avec le chevalier de Rohan, le jeune auteur est de nouveau incarcéré à la Bastille le 18 avril 1726 et doit alors renoncer à son ambition de se faire une place à Versailles.

En tant que partisan du rapprochement franco-anglais, il quitte la France dès sa libération pour se rendre en Angleterre où il reste trente mois. Il y apprend la langue anglaise qui, selon lui, est une langue énergique et passionnée, celle de la liberté et de la tolérance, et surtout celle de la philosophie et de la science modernes, de Locke et Newton par exemple, qui rendent chimériques les philosophies de Platon et de Descartes ainsi que l’esprit du christianisme qu’il juge antirationnel, antinaturel et antisocial puisqu’il porte atteinte à la morale, à la raison, au progrès de la civilisation et engendre le fanatisme (pour lui, il ne doit pas y avoir d’intermédiaire entre Dieu et les hommes pour lesquels Dieu est garanti par l’évidence et la certitude).

Ces trente mois passés en Angleterre génèrent un réel enthousiasme chez l’écrivain qui, durant cette période, pense et rédige en anglais et découvre avec émerveillement le libéralisme et la tolérance. C’est d’ailleurs là-bas qu’il forme le projet des futures Lettres philosophiques (également appelées Lettres anglaises), premier grand livre de Voltaire, ironique et mordant, qu’il publiera en France en 1734. Cette œuvre, qui ne tarit pas d’éloges sur l’organisation sociale et politique de l’Angleterre, présente en même temps une critique implicite de la France de Louis XV. Pour cela, le livre est condamné par le Parlement puis saisi et brûlé.

2) De Cirey à Berlin : la Cour des Grands

Voltaire, menacé d’arrestation, est contraint de fuir. Il se réfugie donc à Cirey, près de la frontière lorraine, chez la Marquise du Châtelet, femme savante rencontrée en 1733 qui devient rapidement sa maîtresse et auprès de laquelle il passe dix années studieuses et heureuses. En effet, Cirey, premier « paradis » voltairien avant Ferney, est un véritable laboratoire d’idées où Voltaire travaille beaucoup pour se donner la culture philosophique, historique et scientifique qui lui manque (allant jusqu’à écrire un Traité de métaphysique en 1735 qu’il ne publiera jamais) et accumule comédies, tragédies (cinq tragédies de 1735 à 1748, dont Pérope et Mahomet), poèmes et satires. Il y met également en chantier un de ses chefs-d’œuvre, Le siècle de Louis XIV , dont la police saisit en 1739 les premiers chapitres à l’impression, ce qui le contraint à se rendre à Bruxelles.

Mais, le 31 mai 1740, Frédéric, qui admire beaucoup Voltaire et correspond avec lui depuis 1736, monte sur le trône de Prusse. Emilie du Châtelet lui est hostile et fait donc en sorte que Voltaire reste auprès d’elle et se réconcilie avec le Cardinal Fleury, ce qui est chose faite en novembre 1740.

Néanmoins, ce dernier décède en 1743 et Voltaire, qui rendait visite à Frédéric II à Berlin, est alors ramené en France et installé à la Cour, sa popularité étant à cette période favorisée par les frères d’Argenson chargés des affaires. Il devient

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