Étude du Discours Sur La Misère de Victor Hugo
Documents Gratuits : Étude du Discours Sur La Misère de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar littbac • 23 Juin 2014 • 1 496 Mots (6 Pages) • 4 349 Vues
Victor Hugo (1802 1885)
« Détruire la misère »
Discours à l’Assemblée nationale législative du 9 juillet 1849
Lecture analytique :
de « Eh bien, messieurs, je dis… » à « faites des lois contre la misère ! »
Introduction :
Homme de lettres mais aussi homme politique, Victor Hugo a souvent mis son engagement au service des plus démunis. S’il évoque les « misérables », paysans et ouvriers, dans son roman éponyme, il n’hésite pas à défendre leur cause au sein de l’Assemblée elle-même, notamment dans ce discours virulent prononcé le 9 juillet 1849.
Il s’agira donc d’analyser quelle stratégie argumentative Hugo met en place pour condamner une politique sociale désastreuse et œuvrer en faveur de l’abolition de la misère.
I – Un discours politique accusateur :
A –Discours et dialogisme :
Victor Hugo s’appuie sur un dialogisme [fait de présenter un dialogue comme une réflexion] :
- apostrophe « messieurs » renchérie par l’interjection « Eh bien »
- présence des marques de la 1ère personne : anaphore du groupe « je dis » L 1 à 4 ; redondance de la 1ère personne qui souligne la position particulière de Hugo, L 5 « que je m’en sens, moi ». Cette redondance met en lumière son implication.
- Expression « cette assemblée » (anaphore L 12 et 14). Le singulier collectif assemblée désigne le groupe de ses interlocuteurs et le démonstratif « cette » semble les montrer du doigt.
- Hugo exhibe son implication en recourant aux termes « complice et solidaire » pour souligner son engagement. Même remarque avec l’expression « je suis pénétré » L 9
- Présence des marques de la 2ème pers : « Vous n’avez » et « Vous venez »: anaphores L17 à 32 « Vous le voyez, messieurs » L 33/ Votre générosité/ votre sagesse. « Vous n’avez rien fait » répété 7 fois
- Présence également de la 1ère pers pluriel qui vise à réunir dans un même élan Hugo et ses interlocuteurs : L 24-25 « nos campagnes » « nos villes ».
Par ce dialogisme, Hugo vise à impliquer ses interlocuteurs, à emporter leur adhésion.
Parallélismes de construction et anaphores témoignent de la façon dont Hugo cherche à marquer les esprits (nécessité de se répéter à l’oral pour être bien entendu).
B – Un discours politique accusateur :
Ce discours est un discours politique ainsi qu’en témoigne la présence des termes appartenant au champ lexical de la politique : la société / pays civilisé / conscience de la société / cette assemblée / l’ordre moral / le peuple / souffrance publique / esprit de révolution / anarchie
Il s’agit pour Hugo de dénoncer la façon dont la société et le monde politique de cette première moitié du XIX° oublient les plus démunis. Il condamne cette situation en recourant notamment à des phrases négatives comme « ce sont là des choses qui ne doivent pas être » L 1/ « pour que de telles choses ne soient pas » L 4.
Son discours accusateur est un réquisitoire indigné ainsi que le signifient les nombreuses exclamations.
- hyperbole : « pas seulement des torts envers l’homme, que ce sont des crimes envers Dieu » L 6 et 7. Cette hyperbole désigne implicitement les interlocuteurs de Hugo comme des criminels et surtout comme de mauvais chrétiens
- Anaphore de « vous n’avez rien fait » : exhibe la négligence des politiques
Cette accusation vise à réveiller ou à éveiller les consciences. Hugo exhorte le monde politique à changer, à achever ce que l’esprit révolutionnaire a entamé.
II – Un Plaidoyer en faveur de l’abolition de la misère :
L’enjeu de ce discours est l’éradication de la misère ainsi que le souligne la gradation de la L 14 et 15 : « pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère ». Cet objectif est reformulé à la fin du passage : « faites maintenant des lois contre la misère ».
A - L’exhortation à l’abolition de la misère
Hugo n’est pas tourné vers le passé, il se présente comme un homme d’avenir, de progrès.
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