Dissertation sur une oeuvre de Victor Hugo
Note de Recherches : Dissertation sur une oeuvre de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Naerz • 16 Décembre 2014 • 506 Mots (3 Pages) • 1 468 Vues
Victor Hugo, s’il n’est peut-être pas le plus influent, est sans doute le poète leplus productif du XIXesiècle. Son œuvre poétique, composée au long de plus de60 ans, est riche d’une grande variété de thèmes, de sujets, d’ambitions.Lorsque, dans la préface des
Orientales
, il écrit « Tout est sujet, tout relève del’art, tout a droit de cité en poésie », il s’oppose aux critiques qui entendentlégiférer l’art, demander des comptes au poète sur l’objet de sa poésie. Ce sontavant tout des critiques frileux et conservateurs, qui refusent à la poésie d’entrerdans des domaines qu’elle ne traitait pas traditionnellement et entendaient laconfiner dans des frontières connues : poésie bucolique, poésie amoureuse,poésie historique. La critique à laquelle Hugo semble réponde de manièrepréventive dans ce recueil peut se résumer en deux mots : pourquoi l’Orient ?Les sujets nationaux n’offrent-ils pas assez de matière pour qu’on ait besoind’importer d’ailleurs l’étoffe et la couleur ? Notre Antiquité ne présente-t-elle pasassez de légendes pour qu’il faille au poète chercher son inspiration dansl’univers des
Mille et une nuits
? Cette critique, à l’époque de la composition des
Orientales
(1829) pouvait provenir de toute personne s’opposant à l’avènementdu romantisme, à l’entrée dans la littérature d’une forme d’expression nouvelledu moi et du monde. Le plaidoyer d’Hugo est donc avant tout une défense de laliberté du poète.Mais en observant de plus près les termes de ce plaidoyer, on s’aperçoit qu’ils’agit là de plus qu’une simple revendication de liberté. Il s’agit en réalité de ladéfinition d’une nouvelle ambition pour l’art et pour la poésie : celle dereprésenter un instrument de dévoilement du monde. Si « tout est sujet », celasignifie que la poésie, et l’art, sont toujours présents dans la réalité à qui sait lespercevoir. Cela signifie que l’univers entier peut et doit trouver soncorrespondant dans la forme artistique. A partir de là, l’expression « tout a droitde cité en poésie » prend une autre nuance. Prise au pied de la lettre, elle signifieque la poésie est un vaste domaine qui peut accueillir toute réalité. Mais, ens’appuyant sur le début de la citation d’Hugo : « tout relève de l’art », on se voitpoussé à inverser les termes du problème : la poésie a une visée totalisante. Ellene peut pas, selon Hugo, se contenter de l’éphémère ou de l’anecdotique. Il leconfirme plus tard dans sa carrière de poète en développant sa vision de l’artistecomme « mage », comme découvreur de ce que l’humanité ne peut voir sans lui,comme porteur d’une mission ontologique. On peut donc se demander, enétudiant l’évolution de la poésie d’Hugo, s’il est possible d’inverser les termes dela dernière partie de la citation : la poésie a-t-elle droit de cité dans le Tout ? Est-elle, selon Hugo, la seule à pouvoir entrer dans la chasse gardée de Dieu ?
Dans un premier temps, nous analyserons les aspects de la liberté poétiquehugolienne avant d’approfondir la question de l’ambition nouvelle de l’artiste.Enfin, nous nous attacherons à montrer en quoi l’ambition
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