Commentaire sur La Danse D'Esmeralda issu du roman Notre Dame De Paris de Victor Hugo
Documents Gratuits : Commentaire sur La Danse D'Esmeralda issu du roman Notre Dame De Paris de Victor Hugo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Mai 2012 • 1 341 Mots (6 Pages) • 29 854 Vues
Cet extrait du roman de Victor Hugo, Notre dame de Paris, paru en 1831 et dont l’édition moderne par l’éditeur Samuel Sylvestre de Sacy paraît en 1842, constitue un passage caractéristique de l'écriture hugolienne. On y retrouve la formidable force expressive avec laquelle il sait dépeindre une scène, force propre à son esthétisme romanesque.
Il y décrit une scène de rue populaire comme il en existe à l’époque, l’action se déroule sur le parvis de la cathédrale, un des lieux principaux de l’ensemble de l’ouvrage.
Le passage étudié met en scène trois personnages importants.
L’un deux, la Esméralda, occupe une place centrale dans le récit et se retrouve au cœur du dispositif présenté en deux actes, tous les regards sont tournés vers elle.
Le narrateur présente une description précise de la jeune fille et de sa danse et les sentiments éprouvés par Pierre Gringoire, poète et philosophe. Ce dernier laisse transparaître ses émotions et découvre, en même temps que le lecteur, la beauté complexe, mystérieuse et ambiguë de Esméralda.
La première partie du récit renvoie une image positive, lumineuse, une sorte d’illusion tandis que la seconde ramène les spectateurs vers une réalité plus sombre. Le regard du narrateur s’attarde ainsi sur un troisième personnage qui vient renforcer la vision énigmatique du tableau.
La scène se déroule sur le parvis de la cathédrale, dans «un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu », l’auteur crée ainsi des conditions d’observation parfaite et place Esméralda en position centrale par rapport à la foule qui l’encercle.
Tout au long du texte étudié, on retrouve la convergence des regards vers Esméralda et l’attraction que celle-ci exerce sur l’ensemble du public qu’ils soient spectateurs anonymes, personnages « secondaires » comme Pierre Gringoire et Claude Frollo ou même simple lecteur. L’auteur utilise la répétition des adjectifs « tous » et « toutes » pour insister sur cette convergence. « Le cercle des visages de la foule », «les mille visages» semblent absorbés et rien ne paraît pouvoir venir troubler leur concentration, ils regardent «bouches ouvertes», ils sont en contemplation.
L’immobilité des spectateurs dont le «regard était fixe», traduit leur admiration, mais, en même temps, s’oppose à l’agilité de la jeune fille, comme si le public était paralysé par la prestation, observant un spectacle qui lui procure un immense plaisir. L’auteur utilise d’ailleurs des gradations dans la description du mouvement de la danseuse, « elle dansait, elle tournait, elle tourbillonnait » qui produit une amplification et entraîne le lecteur, comme emporté avec les personnages du récit.
L’espace semble clos, confiné dans un cercle protecteur.
Très vite, le lecteur est confronté aux sentiments particuliers de Pierre Gringoire. Dans un premier temps, ce dernier ne peut croire que cette exécution si parfaite de la danse, cette sublime légèreté, relève d’un acte humain. Lors de la première apparition, Pierre Gringoire semble hésiter entre une fée ou un ange. Cette impression d’apparition est renforcée par le rôle important de la lumière et de ses variations tout au long du récit, à travers le champs lexical employé : « Sa rayonnante figure », « éclair », « flamme », « lumière crue et rouge », « reflet », « ombre ».
L’auteur emploie le verbe fort de « fasciné ». Gringoire, présenté comme un « poète ironique », « un philosophe sceptique », ne semble pas être en mesure de juger la situation qu’il observe, comme si quelque chose le dépassait. Il semble tomber à la fois sous le charme directe de la jeune fille et en même temps, être subjugué par une sorte de pouvoir extraordinaire. Il succombe, sans pouvoir agir, à cette beauté singulière qui n’est que douceur, équilibre et harmonie.
L’emploie du mot « vision » accolé à l’adjectif « éblouissante » relève du vocabulaire théologique et évoque l’accès à une représentation divine. La contemplation des spectateurs rejoint ce sentiment.
Cependant, la description physique de la jeune fille se fait tout en contraste, « elle n’était pas grande, mais elle le semblait », « elle était brune, mais on devinait….ce beau reflet doré », « son petit pied aussi était ….. à l’étroit et à l’aise.. »
Le personnage d’Esméralda est donc traversé d’ambiguïté.
Tantôt, comme nous l’avons dit précédemment
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