Biographie de François-René De Chateaubriand
Dissertations Gratuits : Biographie de François-René De Chateaubriand. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar p61420 • 18 Avril 2015 • 635 Mots (3 Pages) • 843 Vues
François-René de Chateaubriand (1768-1848)
François-René de Chateaubriand, aristocrate breton élevé près du port de Saint-Malo, a ressenti dès son plus jeune âge l’appel du large. Ayant dans sa jeunesse lu beaucoup de livres sur l’Amérique, il s’embarque au début de la tourmente révolutionnaire pour le Nouveau Monde. Sous prétexte d’exploration (rechercher le fameux « passage du Nord-Ouest », croyance commune à l’époque en l’existence d’un passage maritime entre l’Atlantique et le Pacifique par le Grand Nord), il cherche avant tout à s’éloigner (provisoirement) de la France. Mais il veut également échapper aux pesanteurs sociales, découvrir un autre univers, explorer l’inexploré, ressentir des sensations inédites, et amasser enfin suffisamment d’expériences pour donner naissance à une littérature encore inédite, créer une page nouvelle dans les lettres françaises.
Parti le 8 avril 1791 de Saint-Malo, il débarque le 10 juillet de la même année à Baltimore. Il suit l’Hudson jusqu’à Niagara, descend l’Ohio jusqu’au Mississipi, passe en Floride, avant de remonter au Nord et de reprendre le bateau à Philadelphie le 26 novembre 1791 pour la France. On a beaucoup contesté la réalité de ce trajet : certains mettent en doute le fait qu’il ait bien vu tous les lieux dont il parle (par exemple la Floride) et pensent que son témoignage doit autant à ses lectures qu’à sa présence sur les lieux. Néanmoins il a énormément écrit durant cette expédition, et de tous ces textes, le grand « manuscrit américain », sortiront quelques-unes de ses pages les plus célèbres : Atala (1801), René (1802), Les Natchez (1826), Voyage en Amérique (1827) dont certaines descriptions se retrouveront dans les Mémoires d’Outre-Tombe.
Chateaubriand n’explore pas le pays comme voyageur ou géographe : pas d’indications pratiques, pas de cartes, pas de tableau plus ou moins réaliste des mœurs de la nouvelle société en train de naître. Il voit ce continent en tant qu’artiste et poète. Il s’enfonce dans les forêts, descend les fleuves au milieu des indiens, rêve d’une vie sauvage au sein d’une nature grandiose, est en quête de solitude. L’exploration du Nouveau Monde est pour lui également une exploration du Moi, la recherche d’un ailleurs impossible, d’une indépendance qui s’affranchirait des règles sociales. Il identifie les peuples indiens à des hommes proches de la terre primitive mais déjà contaminés par la civilisation mercantile qui s’annonce et par là même condamnés. Se confondent, dans Atala notamment, ses observations réelles et le mythe du « bon sauvage », campé par Montaigne et Rousseau. Il mélange également une société pittoresque, exotique, et une passion impossible du fait des interdits sociaux, religieux, psychologiques, propres à chaque protagoniste. Tout cela dans des décors majestueux, étranges pour des européens, monumentaux, fabuleux. Ce mélange de tragique romantique et de paysages sublimes, illustré par une iconographie superbe (on peut évoquer par exemple la célèbre toile de Girodet : « Les Funérailles d’Atala ») lui assure un succès immense durant tout le siècle.
Si Chateaubriand a tellement marqué ses contemporains, c’est peut-être par l’union d’une nouvelle compréhension du monde et d’un style exceptionnel. C’est ce qu’exprime
...