Biographie de David Olère
Thèse : Biographie de David Olère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar yoyo13 • 9 Juin 2013 • Thèse • 515 Mots (3 Pages) • 1 024 Vues
David Olère naît en janvier 1902 (le 14 ou le 19 janvier selon les sources1,2) dans une famille juive de Varsovie, d'un père médecin et d'une mère sage-femme. Il montre un talent précoce envers la peinture et entre à 13 ans à l'école des Beaux Arts de Varsovie, en dépit de son jeune âge et du numerus clausus à l'encontre des Juifs. Il obtient une bourse et quitte la Pologne pour Berlin, trois ans plus tard. Il y est engagé par Ernst Lubitsch à l'Europäische Film Allianz (Alliance européenne du Film) comme peintre, maquettiste et décorateur de studio.
En 1923, il émigre à Paris, s'installe à Montparnasse, fréquente de nombreux artistes, travaille comme affichiste à Paramount Pictures et enseigne à l'académie de la « Grande Chaumière. » Il épouse en 1930 Juliette Ventura, dont il a un fils, Alexandre. Naturalisé français en 1937 sous le nom de David Olère, il est mobilisé en 1939 au 134e régiment d'infanterie. Après sa démobilisation, il perd son emploi, la Paramount fermant ses portes, et est astreint au statut des Juifs instauré par le régime de Vichy.
Le 20 février 1943, David Olère est arrêté par la police française lors d'une rafle à domicile. Le 2 mars, il est déporté de Drancy vers Auschwitz avec 1000 Juifs, par le convoi no.493. Matricule 106144, il est choisi pour faire partie du Sonderkommando, le « commando spécial » dont le rôle principal est de sortir les corps des chambres à gaz et de récupérer sur leurs cadavres tout objet de valeur avant de les enfourner dans les crématorium, manufacturés par la firme Topf und Söhne. Les membres des Sonderkommandos, bien que relativement mieux traités que les autres prisonniers du camp à cette époque, étaient régulièrement gazés eux-mêmes pour éviter des révélations et témoignages gênants sur la nature de l'extermination menée à Birkenau. L'artiste David Olère échappe à ce sort en calligraphiant des lettres de SS, et en les décorant de dessins. Il retient de nombreux lieux, moments et expériences du camp, confirmés par les divers témoignages qui seront trouvés par la suite (photos de SS, manuscrits enterrés d'autres membres de Sonderkommando, témoignages de survivants). Pratiquant le polonais, le français, l'anglais et l'allemand, il sert également d'interprète aux Allemands qui, sentant la défaite poindre, n'hésitent pas à capter les nouvelles de Londres diffusées par la BBC. Il y apprend la libération de Paris et Strasbourg.
David Olère réussit, comme d'autres membres du dernier groupe de Sonderkommando, à se mêler aux autres prisonniers du camp lors de l'évacuation de Birkenau et Auschwitz le 18 janvier 1945, et part pour une marche de la mort jusqu'au camp autrichien d'Ebensee. Il ne sera libéré par l'armée américaine que le 6 mai. Revenant à Noisy-le-Grand, il ne nourrira plus son art (dessins, peintures et sculptures) que dans une perspective de témoignage. Ce sera son seul moyen de supporter l'horreur vécue et sa seule motivation à survivre.
Ses œuvres sont considérées comme un témoignage visuel de première importance. Il meurt, selon son fils Alexandre, épouvanté par la naissance des thèses négationnistes, qui n'hésitent pas à mettre son propre témoignage en doute.
Œuvres
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