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Commentaire d'un poème d'Arthur Rimbaud: Aube

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Par   •  20 Juin 2014  •  2 226 Mots (9 Pages)  •  2 534 Vues

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Aube Arthur Rimbaud COMMENTAIRE

Introduction

Arthur Rimbaud a écrit tous ses poèmes entre 16 et 21 ans. Pour lui, la poésie est un moyen d’exprimer sa révolte. Rimbaud considérait que le vrai poète est un voyant. La création poétique a été une véritable aventure. Après les poèmes en vers, il compose Les Illuminations (mot anglais qui signifie enluminure mais conserve le sens du mot français : axé sur une autre réalité), qui est un recueil de poèmes en prose.

Au niveau chronologique, « l'Aube » représente le début, le commencement, le moment de la journée donc le sens temporel et dans un sens plus large le début de la vie. « Aube » vient du mot latin « Alba » qui signifie blanche, et qui rappelle l'innocence, la pureté et l'enfance.

Aube

1. J'ai embrassé l'aube d'été.


2. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les


3. camps d'ombre ne quittaient pas la route du bois. J'ai marché, réveillant


4. les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se


5. levèrent sans bruit.


6. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et


7. blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.


8. Je ris au wasserfall qui s'échevela à travers les sapins : à la cime


9. argentée je reconnus la déesse.


10. Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la


11. plaine, où je l'ai dénoncée au coq. A la grand'ville elle fuyait parmi les


12. clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de


13. marbre, je la chassais.


14. En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec


15. ses voiles amassés, et j'ai senti un peu son immense corps. L'aube et


16. l'enfant tombèrent au bas du bois.


17. Au réveil il était midi. 



Arthur Rimbaud

Annonce des axes

I - Le silence, pas de mouvement (l.1 à 3).

II - L’éveil du jour et des animaux par l’auteur (l.3 à 9).

III - La course après le jour (l.10 à 13).

IV - L’auteur attrape le jour … puis se réveille (l.14 à 17).

Etude

I - Le silence, pas de mouvement (l.1 à 3).

- 1ère phrase = conclusion du rêve. 1er sens d’embrasser = prendre dans ses bras. C’est une sorte de cri de victoire après l’exploit du poète.
- Le récit commence à la l.2. La vision du poète s’ouvre à une vie somptueuse : « palais », « pierreries », mais « morte ».
- On sent un calme et un silence omniprésents dans le poème :
 • sons : beaucoup de « é », de « ié » -> sons qui se répondent, en écho
 • rythme calme
 • pas de mouvement (« rien ne bougeait », l.2).




II - L’éveil du jour et des animaux par l’auteur (l.3 à 9).

L’auteur est acteur -> c’est lui qui va éveiller (l.3) les choses et qui fait partir la nuit.
- « Haleines vives et tièdes » = animaux / « pierreries » = rosée ou yeux des animaux / « ailes » = oiseaux ou ailes de la Nuit qui s’en va -> métonymies : ailes, haleines.
- « Frais et blêmes éclats » = lumière qui se lève et qui se voit à travers les arbres (« frais » car il fait froid à l’aube). C’est un oxymore : « blêmes éclats ».
-> Tout dans la nature correspond -> seul le poète comprend ces synesthésies.
- Le poète comprend ainsi par exemple le ‘langage des fleurs’ : « une fleur qui me dit son nom ». Il parle aussi avec les animaux (« coq » à qui il dit que l’aube arrive = contraire).
- Cascade = chevelure de la déesse (personnification avec « s’échevela » qui se dit pour quelqu’un) / « cime argentée » = lumière qu’elle amène avec elle.




III - La course après le jour (l.10 à 13).

C’est le début de la poursuite après l’aube.
- Saisir la déesse = créer le jour (c’est son rêve).
- « Voiles » = chaque minute que le jour gagne sur la nuit. Il lève ces voiles de la nuit.
- Bribes de phrases, sans verbes principaux -> morceaux marquants du rêve.
- Gibier / chasseur -> « elle fuyait » (le poète est près de réaliser son rêve).
- Décors qui se mélangent : « allée », « plaine », « ville ».
- Aube : « clochers », « dômes », différent de lui : « quais ».
- Ville imaginaire -> « quais de marbre » + « clochers » + « dômes » = Venise très certainement.
- « Mendiant » -> il a une quête, il essaie de trouver sa fortune.
- « Chassais » = course ininterrompue.






IV - L’auteur attrape le jour … puis se réveille (l.14 à 17).

- « Bois de lauriers » (l.15) -> Apollon (dieu des arts -dont la poésie-, de la lumière, de la divination, de la médecine ; ˜ connaissance) avait une couronne de lauriers.
- Dans le bois de lauriers, il réussit son rêve / « immense corps » -> absolu, vérité, connaissance.
- Envie de connaissance, de tout savoir. Fin du poème : consécration / chute.
- Etre le créateur (du jour), tout savoir -> impossible, même pour le poète.
- Lorsqu’il la rattrape, c’est le jour -> sa ‘mission’ est terminée, c’est pour cela que le poète « tombe ».
- L’auteur s’est endormi dans un bois et a fait un rêve. Lors de son réveil, il est midi : le jour est donc à son paroxysme et la chaleur est très forte -> raison de son réveil ?
- Poème complexe : « enfant » (l.16) -> il le décrit à la 3ème

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