Étude du drame Caligula d'Albert Camus
Mémoire : Étude du drame Caligula d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 6 Octobre 2013 • 1 239 Mots (5 Pages) • 2 744 Vues
Caligula (Camus)
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Caligula est une pièce de théâtre en 4 actes écrite par Albert Camus, entamée en 1938 (le premier manuscrit date de 1939), et publiée pour la première fois en mai 1944 aux éditions Gallimard. La pièce fera par la suite l'objet de nombreuses retouches. Elle fait partie, avec l'Étranger (roman, 1942) et le Mythe de Sisyphe (essai, 1942) de ce que l'auteur a appelé le « cycle de l'absurde ». Certains critiques perçurent la pièce comme existentialiste, courant philosophique auquel Camus se défendit cependant toujours d'appartenir.
Elle met en scène Caligula, empereur romain tyrannique qui agit avec démesure, en quête d'impossible.
Sommaire [masquer]
1 Le Caligula historique
2 Thème
3 Les deux versions du Caligula de Camus
4 Argument
5 Représentations importantes
6 Épilogue
7 Notes et références
8 Voir aussi
8.1 Liens externes
Le Caligula historique[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Caligula.
Fils de Germanicus et d'Agrippine l'Aînée, Caligula est l'arrière-petit-fils de l'empereur Auguste et le petit-neveu de l'empereur Tibère à qui il succède. Camus s'est inspiré de l'œuvre de l'historien latin Suétone, Vie des douze Césars, qui décrit un Caligula devenu soudain tyrannique et lunatique après seulement six mois de règne juste, mais cette version de l'« empereur fou » semble être infirmée par plusieurs auteurs modernes1 qui évoquent un empoisonnement possible, peut-être par Locuste car de nombreux poisons avaient pour premier effet des troubles similaires à une maladie mentale.
Thème[modifier | modifier le code]
Voici le thème de la pièce présenté par l'auteur lui-même (dans l'édition américaine du Théâtre en 1957) :
« Caligula, prince relativement aimable jusque là, s'aperçoit à la mort de Drusilla, sa sœur et sa maîtresse, que « les hommes meurent et [...] ne sont pas heureux ». Dès lors, obsédé par la quête de l'absolu, empoisonné de mépris et d'horreur, il tente d'exercer, par le meurtre et la perversion systématique de toutes les valeurs, une liberté dont il découvrira pour finir qu'elle n'est pas la bonne. Il récuse l'amitié et l'amour, la simple solidarité humaine, le bien et le mal. Il prend au mot ceux qui l'entourent, il les force à la logique, il nivelle tout autour de lui par la force de son refus et par la rage de destruction où l'entraîne sa passion de vivre. »
Mais, en postulant que la vérité est de se révolter contre le destin, son erreur est de nier les hommes. On ne peut tout détruire sans se détruire soi-même. C'est pourquoi Caligula dépeuple le monde autour de lui et, fidèle à sa logique, fait ce qu'il faut pour armer contre lui ceux qui finiront par le tuer. Caligula est l'histoire d'un suicide interféré. C'est l'histoire de l'erreur la plus humainement et la plus tragiquement retranscrite. Être infidèle à l'humain pour cause d'excessive fidélité à soi, Caligula consent à mourir après avoir compris qu'on ne peut se sauver seul et qu'on ne peut être libre contre les autres. Il est cependant utile de remarquer que même à l'heure de sa mort, Caligula niera toujours celle-ci, d'une certaine manière : il s'en rira, s'en « moquera », et hurlera dans ses derniers instants « À l'Histoire, Caligula ! À l'Histoire ! ». C'est à cet instant que la fin du tyran revêtira toute sa dimension ironique tragique.
Les deux versions du Caligula de Camus[modifier | modifier le code]
La version définitive est la version en quatre actes de 1944, d'abord publiée conjointement avec Le Malentendu puis éditée seule la même année.
Il existe une version de 1941 en quatre actes, publiée en 1984, dans les
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