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Lecture analytique du 4ème extrait de La Peste d’Albert Camus (le dénouement)

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Par   •  1 Mai 2014  •  1 558 Mots (7 Pages)  •  3 245 Vues

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Lecture analytique du 4ème extrait de La Peste d’Albert Camus (le dénouement)

Introduction

- Camus est un philosophe et un écrivain né en Algérie en 1913 et mort en 1960. Dans son œuvre, aussi bien

philosophique que littéraire, il a mis en lumière l’absurdité de la condition humaine, c’est à dire l’idée que la vie

humaine n’a pas de sens a priori, que le monde nous est vraiment étranger, et en même temps la nécessité de

la Révolte pour conjurer l’absurde, pour donner nous-mêmes du sens à l’existence.

- La Peste est un roman publié en 1947 et qui s’intègre dans une trilogie constituée aussi d’une pièce de théâtre

(Les Justes) et d’un essai (L’Homme révolté).

- Situation de l’extrait : L’extrait que nous allons étudier est la dernière page du roman. Oran est débarrassée de

la peste. Rieux remonte sur la terrasse du vieil asthmatique, là où il avait longuement parlé avec son ami Tarrou

dans la 4ème partie. Il est seul, sa femme est morte sans qu’il l’ait revue, Tarrou est mort et il contemple la ville

en liesse.

- Lecture du texte

- Problématique : Comme c’est la dernière page du livre nous nous demanderons sur quelle note, sur quel

sentiment et peut-être sur quelle leçon elle nous laisse.

- Plan : Nous verrons d'abord comment le narrateur dépeint un monde heureux, oublieux, indifférent puis

comment Rieux apparaît comme un homme paisible mais pleinement conscient.

Développement

I) Une ville heureuse et oublieuse dans un monde indifférent

1) Une ville heureuse

- Le texte fait bien sentir que la ville célèbre joyeusement la fin de l’épidémie. On observe un champ lexical de la

joie (« réjouissances », « allégresse », « foule en joie ») et un champ lexical de la liberté (« délivrance »,

« libérée », « sans entraves »)

- Dans cette allégresse, toute la ville communie, tous sont rassemblés, ce que montre la métonymie « la ville les

salua par une longue et sourde exclamation ». On nous parle « de la rumeur de la ville », d’une « foule ». Les

habitants ne font plus qu’un. Dans une certaine mesure, Rieux s’inclut dans cette collectivité : « Rieux sentait

qu’il les rejoignait » (ligne 13)

- L’allégresse semble irradier le paysage ce qui se manifeste par l’évocation de lumières, de scintillements dûs

aux effets conjugués des étoiles, des lumières de la ville et d’un feu d’artifice : « le grand ciel froid scintillait au

dessus des maisons », « un noir rougeoiement indiquait l’emplacement des boulevards et des places illuminés »,

« les gerbes multicolores s’élevaient plus nombreuses dans le ciel. Camus parle d’une « nuit maintenant

libérée » : il s’agit là d’une hypallage qui montre bien que le monde ressent ce soulagement.

2) Une ville oublieuse

- Mais cette joie laisse de côté les morts, elle implique un oubli, une négligence, une désinvolture : « Cottard,

Tarrou, ceux et celles que Rieux avait aimés et perdus, tous, morts ou coupables, étaient oubliés.

- Cette joie implique aussi un refoulement, un déni : « cette foule en joie ignorait ….que le bacille de la peste ne

meurt ni ne disparaît jamais »

- D’ailleurs le lecteur sent que cette joie a quelque chose de monstrueux. Les métaphores et les métonymies qui

caractérisent la ville en liesse font penser à une sorte de puissance animale, monstrueuse, presque inquiétante :

« la rumeur de la ville, cependant, battait toujours le pied des terrasses avec un bruit de vagues », « le désir

devenait sans entraves et c’était son grondement qui parvenait jusqu’à Rieux », « la ville les salua par une

longue et sourde exclamation »

3) Un monde indifférent

- Du reste le monde, le paysage, semblent garder une part d’obscurité, de noirceur : Camus nous parle d’un

« noir rougeoiement » et utilise ici un oxymore pour nous faire sentir comment la lumière et la noirceur sont

mêlés. Il évoque plus loin le « port obscur »

- A certains égards, le cosmos semble immuable, presque indifférent au sort des hommes : « cette nuit n’était

pas si différente de celle où Tarrou et lui étaient venus sur cette terrasse pour oublier la peste ».

- Camus nous parle aussi d’un « grand ciel froid », d’étoiles durcissant « comme des silex » : il nous rappelle la

froideur, la dureté du monde, son indifférence peut-être au sort des hommes. Ph. Campet / Lycée Victor Hugo / Marseille

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