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La Peste, p.91 depuis « La cathédrale » jusqu’à « à genoux »

Commentaire de texte : La Peste, p.91 depuis « La cathédrale » jusqu’à « à genoux ». Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  452 Vues

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Commentaire de texte TD1 : La Peste, p.91 depuis « La cathédrale » jusqu’à « à genoux »

La Peste est un roman d’Albert Camus paru en 1947, deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Écrivain du XXe siècle, période marquée par les guerres mondiales, Camus évoque dans ses œuvres l’absurdité du monde et le besoin de révolte qui en découle pour l’humanité. Il définit ainsi deux cycles : tout d’abord celui de l’Absurde puis celui de la Révolte auquel appartient l’œuvre soumise à notre étude. Le cycle de l’Absurde prend sa source dans les évènements tragiques qui secouent le monde et rythment fatalement la vie. Ainsi, les hommes ne peuvent donner un sens à leur existence. Une fois jetés dans l’Absurde, les hommes n’ont d’autres choix que de réagir individuellement ou collectivement : c’est la naissance du cycle de la révolte. Dans cet extrait, le narrateur décrit le quotidien des oranais plongés dans la fatalité de l’épidémie, se tournant alors vers la foi et la prière. En effet, le père Paneloux, prêtre catholique et personnage secondaire de l’histoire, est invité à prendre la parole lors de la semaine de prière contre la peste. Il y présente ce fléau comme une punition du ciel. En quoi la vision du prêtre renvoie-t-elle au cycle de la Révolte ?

Nous analyserons tout d’abord le caractère lyrique des descriptions puis nous montrerons les transformations de la ville. Enfin nous confronterons les deux conceptions du monde présentes dans l’extrait, celle du narrateur et celle du père Paneloux.

L’extrait débute par une description de la cathédrale, monument central et imposant de la ville d’Oran. Elle est présentée dans ses moindres détails, « le porche » qui abrite la végétation, « la nef » qui constitue l’espace de rassemblement des fidèles ainsi que « le parvis et les derniers escaliers ». Le narrateur fait une description picturale de la cathédrale qui traduit l’importance de ce lieu.

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Le lecteur découvre ensuite un paysage idyllique et exotique, à travers « les jardins de palmiers et de grenadiers qui s’étendent devant le porche », qui rappelle un véritable éden. C’est par le biais de ce tableau esthétique et paisible que Camus va introduire la maladie, « le ciel s’était assombrit », « la pluie tombait à verse ». Ces deux expressions marquent une rupture dans la description. La cathédrale qui est un lieu habituellement solennel avec son « odeur d’encens », est dès lors altérée par la présence inhabituelle des nombreux habitants qui y recherchent alors un refuge à la fois par ce temps et cette tragédie. Le changement d’atmosphère s’opère brusquement dans la ville et les habitants ne semblent pas s’y être préparés. Tout comme la guerre qui s’abat sur des jeunes hommes inconscients qui devront pourtant s’enrôler en 1914.

Le père Paneloux fait alors son entrée et est décrit comme un personnage non imposant par son physique, « de taille moyenne », « trapu » mais qui compense ce manque de charisme par un discours imposant. Il ne se démarque pas réellement de la foule si ce n’est par sa position dans l’église, « monta en chaire » et sa description physique est volontairement abstraite « on ne vit de lui qu’une forme épaisse et noire ». Seule sa prise de parole face au public de fidèles lui confère une légitimité dans la tragédie que connaît la ville. Il devient alors un personnage puissant, investi d’une mission majeure, « voix forte, passionnée, qui portait loin ». Cette posture lui permet de menacer les Oranais en s’appuyant sur un argument d’autorité, la colère de Dieu. L’homme d’église qui devrait apparaître comme bienveillant et véhiculé des propos apaisants, se transforme en annonciateur de malheur. Il ne ménage pas les habitants qu’il accuse d’être responsables de l’expansion de l’épidémie.

Camus dresse un portrait lyrique à la fois de la ville, à travers l’esthétique du cadre et du paysage, mais également du père Paneloux, dont les sentiments et les émotions prennent le dessus sur tout autre aspect de son personnage. L’épidémie qui s’installe peu à peu va, quant à elle, transformer le quotidien des habitants.

Nous observons une transformation de la ville au fur et à mesure que l’épidémie se répand. Les effets de la tragédie sont progressivement visibles « pendant toute la la semaine ».

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Des expressions temporelles, « les premiers jours », et des adverbes de quantité, « beaucoup d’habitants » illustrent ces étapes d’avancée de l’épidémie. Les oranais restent encore réticents à entrer dans la cathédrale et à prier. Ils prennent part aux prières avec une certaine distante et sont passifs. « Peu à peu », ceux qui n’étaient venus que pour écouter, participent discrètement à la prière en « mêlant une voix timide aux répons de l’assistance ». Leur investissement n’est donc toujours pas ferme. Enfin, « le dimanche », grand jour du seigneur où se déroule la plus importante messe « un peuple considérable envahit la nef ». La rue n'est plus le lieu pour écouter de manière clandestine les prières mais l’endroit obligatoire, n’ayant plus de places au sein de la cathédrale. Ce monument devient un lieu très fréquenté pour la spiritualité qu’il permet de vivre.

Les habitants, coupés du reste du monde en raison de l’épidémie, n’ont d’autre alternative que se replier sur leur croyance qui jusqu’ici était fébrile. La foi semble être devenue leur seul recours face à une situation insurmontable. Camus utilise une hyperbole « marée d’invocations et de prières » pour évoquer l’importance du retour de la religion dans la vie des habitants. Cependant, le choix d’un retour à Dieu ne se fait ici pas nécessairement de manière fervente. Face à l’absurdité et la gravité de la situation, les habitants semblent avoir recours à cette

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