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Commentaire du roman De L'étranger D'Albert Camus

Dissertation : Commentaire du roman De L'étranger D'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  14 Mai 2014  •  1 946 Mots (8 Pages)  •  1 760 Vues

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Introduction 

     Ce texte est un extrait du roman L'Etranger de Albert Camus, grand écrivain du XXème siècle, qui, avec L'Etranger en 1942, accède à la célébrité. Il met en scène Meursault, le personnage principal accablé par son quotidien, refusant de jouer le jeu du conformisme social, il vit au jour le jour.

     L'Etranger retrace une partie de la vie de cet employé de bureau qui tient une sorte de journal de bord dans lequel le lecteur plonge dans le quotidien de cet individu. Un jeu de circonstance l'amène à tuer un Arabe.

     Depuis le chapitre 3, Meursault et Raymond Sintès sont amis. Meursault a fait un faux témoignage en faveur de Sintès qui a battu sa maîtresse car il l'accusait de l'avoir trompé sans preuve.

     Au chapitre 6, Meursault et Marie sont invités par Sintès à passer une journée à la plage chez des amis, lors d'une balade, il rencontre le frère de la maîtresse -> Sintès est blessé, ils rentrent.

     Sintès et Meursault reviennent à la plage et Raymond donne à Meursault son révolver. Meursault prend le révolver de Sintès et le raccompagne. Puis il repart à la source car il a trop chaud et recroise les deux Arabes.

Problématique : En quoi ce passage constitue-t-il un épisode charnière dans le roman L'étranger de Camus ? 

I - Le Soleil, un actant essentiel

Le Soleil est pour ainsi dire le troisième personnage de cet extrait, il domine le texte et est omniprésent tout a long de cet extrait. Il y a d'ailleurs répétition 5 fois du mot soleil.

A - Le soleil, une présence hostile

Tout au long de l'extrait, la chaleur intense se fait ressentir comme en témoignent les termes :

 « brûlure », « brûlante »

 « un souffle épais et ardent »

 « pleuvoir du feu »

-> Le Soleil est assimilé à un véritable brasier.

De plus, il y a multiplication d'hyperboles épiques. On quitte le réalisme pour glisser vers l'univers du mythe, univers dans lequel les éléments peuvent être dotés d'une puissance, d'une volonté maléfique, d'une pensée propre.

=> Par sa présence doublement hostile, le soleil exerce une emprise à laquelle il est impossible d'échapper. Meursault le dit clairement :

« je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas ». Il ne peut que ressentir ses terribles effets. Pour Meursault, qui est un personnage extrêmement sensoriel, il ne peut que ressentir de façon extrêmement intense cette force qui pèse sur lui.

B - Le soleil, une source de souffrance

Meursault exprime son malaise par les termes tels que « Me faisait mal », « je ne pouvais plus supporter », « m'atteignait », « douloureux ». Ce malaise va d’ailleurs jusqu'à l'idée d'une agression avec trois images qui assimilent l'éclat de la lumière à une « lame », « un glaive » et à « une épée ». Ce caractère agressif de la lumière est renforcé par des verbes qui expriment une action instantanée et brutale : « giclé », « jaillit ».

Cette souffrance devient une véritable torture : « rongeait », « fouillait ».

De plus, il y a la souffrance que produit la sueur : elle est évoquée deux fois directement : « la sueur amassée dans mes sourcils », « J'ai secoué la sueur » et une fois pas le biais d'une métaphore « ce rideau de larme et de sel ».

« J'ai secoué la sueur et le soleil » => Allitération en [s] ; ou harmonie imitative -> Bourdonnement qui traverse les oreilles de Meursault en pleine confusion.

=> Le soleil est une présence douloureuse pour Meursault, qui ne cesse d'exprimer son mal, sa douleur. Ce soleil est la cause d'un aveuglement de Meursault, au sens propre et figuré.

C - La thématique de l'aveuglement (sens propre et figuré)

Les effets nuisibles de la chaleur du soleil, de la lumière et de la sueur se concentrent sur le visage de Meursault.

Les notations descriptives montrent que le visage au complet, dans toutes ses composantes est source de souffrance : Il sent les veines de son front battre « ensemble sous la peau ». Par deux fois encore, il est question de front. Le narrateur évoque également les yeux, les sourcils sont évoqués, les cils, les paupières.

Les sensations visuelles et tactiles en viennent à se doubler d'une sensation auditive pénible : « je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front ».

=> Meursault semble submergé par la souffrance physique que provoque sur lui le soleil, il reconnaît le malaise qu'il ressent et les effets nocifs du soleil. Sa seule envie face à cette présence insupportable est de se débarrasser de sa souffrance en avançant vers la source, source de fraîcheur où se trouve l'Arabe => lieu de tous les dangers

C'est donc de ce besoin irrépressible, de ce geste instinctif que va naître la tragédie.

II - L'engrenage tragique

A - L'harmatia

Harmatia > Terme propre à la tragédie grecque antique, utilisé par Aristote qui en définit le terme dans son ouvrage l'Armétique. L'harmatia est l'erreur que commet le héros et qui déclenche le mécanisme tragique. Cette erreur est souvent un acte irréfléchi.

Ici, l'harmatia est de faire « un pas en avant ». Le soleil est la puissance supérieure qui va pousser le héros à la faute (agent de fatalité), c'est à cause de lui que le héros va commettre l'harmatia.

Il ne s'agit que d'un pas, mais il celui-ci est mis en valeur par la répétition du mot « un pas, un seul pas ».

Alors même qu'il l'accomplit, Meursault sait que ce geste est inadéquat a la situation, il va jusqu'à reconnaître son erreur : « je savais que c'était stupide ».

B - Le mécanisme tragique

Ce pas prend

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