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Caligula, Camus

Dissertation : Caligula, Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2021  •  Dissertation  •  785 Mots (4 Pages)  •  654 Vues

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Sujet 1:

La révolte camusienne s' incarne chez plusieurs personnages dans la pièce.

Comparez les révoltes de Caligula et de Scipion en vous appuyant sur un point de convergence ou de divergence (à votre guise).

D’une part, les personnages de Caligula et de Scipion divergent quant à leur révolte contre l’absurdité de la vie puisque les valeurs sur lesquelles ils basent cette révolte et les moyens qu’ils utilisent pour se révolter s’opposent. D’un côté, Caligula possède des valeurs très représentatives du nihilisme : « Je crois que toutes les actions sont équivalentes », (Acte III, scène VI). On voit dans cette réplique une généralisation qui met en lumière le fait que, pour Caligula, il n’y a pas d’actions supérieures à d’autres, et qui le mène à la passion de l’impossible. Il s’agit de sa quête, exprimée par la métaphore de la recherche de la lune, (Acte I, scène IV). En effet, Caligula vient de constater l’absurdité de la vie après la mort de sa soeur Drusilla. « Les hommes meurent et ils ne sont pas heureux. » (Acte. I, sc. IV) Dans cette réplique, il met en relief l'absurdité du monde et de la condition humaine. Il désire alors devenir professeur de l’absurde et veut montrer la vérité à son peuple. Sa façon d’y arriver est de détruire des vies, des institutions, de faire des exécutions, en s’assurant que son idéologie domine. Le fait que, selon lui, toutes les actions soient égales, et cela sans exception, l’amène à aller au bout de sa logique, donc là où la liberté n’a pas de frontières. Ainsi, il montre qu’il détient une certaine puissance : « Non Scipion, c’est la vertu d’un empereur. Je viens de comprendre enfin l’utilité du pouvoir. Il donne ses chances à l’impossible. Aujourd’hui, et pour tout le temps à venir, la liberté n’a plus de frontières », (Acte I, scène IX). On voit dans l’antithèse suivante son ambition d’avoir un pouvoir illimité, égal à celui des dieux : « Je veux mener le ciel à la mer, confondre laideur et beauté, faire jaillir le rire de la souffrance», (Acte I, scène XI).  Donc, Caligula mène sa quête en se révoltant contre l’ordre du monde et de la société. Il veut combattre le non-sens universel, mais finalement il choisit d’y collaborer. C’est ainsi que Caligula cherche le bonheur : en négligeant le sens de la vie et même en niant l’homme et le reste du monde, puisqu’il effectue sa quête de manière solitaire et se concentre sur ses propres caprices et sur sa propre liberté. De l’autre côté, Scipion, même s’il se révolte contre l’absurdité de la condition humaine, possède des valeurs représentatives de l’humanisme, contrairement à Caligula. Il incarne plutôt la dimension dionysiaque de la vie. Scipion mène sa révolte mentalement. Il fuit dans ses profondes réflexions, dans son âme et son art. En effet, il qualifie Caligula de danger pour les autres. Pour lui, Caligula possède un lyrisme inhumain puisque sa quête est solitaire, qu’il menace le sens de la vie et nie l’homme ainsi que le monde. Scipion se montre très humaniste puisqu’il désire mettre fin à la quête de Caligula en le quittant. « Je vais te laisser, en effet, car je crois que je t’ai compris. Ni pour toi, ni pour moi, qui te ressemble tant, il n’y a plus d’issue. »  De plus, la répétition « C’est cela le blasphème, Caius », « Tu as blasphémé, Caius » « Et c’est cela le blasphème, Caius », (Acte III, scène II) insiste sur le fait que Scipion trouve chez Caligula un côté grotesque. On peut aussi le voir dans l’hyperbole « […] un jour, autour de toi, des légions de dieux humains se lèvent, implacables à leur tour, et noient dans le sang ta divinité d’un moment.»  Bref, Caligula et Scipion sont deux personnages qui s’opposent, puisqu’ils incarnent des valeurs différentes, mènent leur révolte et essaient de déchiffrer la vie différemment. Leurs points de vue divergents sont soulignés par l’antithèse formulée par Caligula, qui affirme à Scipion qu’il est « pur dans le bien », alors que Caligula emploie l’expression « pur dans le mal », (Acte II, scène 14) pour se définir lui-même.

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