Analyse de la nouvelle : Les muets d'Albert Camus
Commentaires Composés : Analyse de la nouvelle : Les muets d'Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar zik5288 • 12 Novembre 2014 • 1 065 Mots (5 Pages) • 13 259 Vues
Analyse de la nouvelle : Les muets
L’après-guerre est une période grandement marquée par les œuvres philosophiques de Camus et de Sartre. Célèbre pour son écriture, mais aussi pour son engagement et son humanisme, Camus n'a cessé de s'interroger sur la condition humaine, tout en se faisant entendre lorsqu'une cause le révoltait. Née de la confusion des guerres mondiales, la réflexion de Camus est grandement caractérisée par le courant littéraire de l’existentialisme, qu’il développera vers une philosophie de l’absurde. Cette profondeur d’esprit sur l’existentialisme s’observe pleinement dans Les Muets, qui est une œuvre dans laquelle un ouvrier et ses collègues prendront très mal la coupure de salaire imposée par leur patron. La nouvelle représente le cycle de l’absurde et de la révolte présent dans les œuvres de Camus. En effet, d’une part, la première étape débute par le cycle de l’absurde, qui sera observé dans une prise de conscience du non-sens de la vie chez le personnage principal. D’autre part, la deuxième étape est le cycle de la révolte, dans lequel les personnages s’entraident leur permettant de donner un sens à leur vie.
Premièrement, le premier thème de cette nouvelle est celui de l’absurde. Dans la philosophie existentialiste de l’écrivain algérien, l’absurde représente le sentiment d’être inconnu à ce monde. Ce sentiment provient d’un éveil, que la vie ne mène nulle part, qu’elle n’a pas de but. L’absurde est alors ce sentiment de ‘’nausée’’ qui naît en l’homme lorsque celui-ci remet la réalité de la vie en question. Lorsque ce sentiment atteint l’homme, la nature et les animaux deviennent également absurdes, créant une séparation entre l’homme et le monde. L’homme se sent alors comme un inconnu dans ce monde ainsi que dans son propre corps, il s’agit d’une crise existentielle. D’une part, ce sentiment de nausée se fait ressentir chez le personnage principal, Yvars, qui se questionne indirectement sur le but de sa vie. Ce questionnement devient beaucoup plus prononcé lorsque son patron impose une baisse de salaire :
Il était difficile d’avoir la bouche fermée, de ne pas pouvoir la bouche fermée, de ne pas pouvoir discuter et de reprendre la même route, tous les matins, avec une fatigue qui s’accumule, pour recevoir, à la fin de la semaine, seulement ce qu’on veut bien vous donner, et qui suffit de moins en moins. (Muets,p.64)
Il est alors évident qu’Yvars réalise l’absurdité de la vie, car face à une baisse de salaire, il voit bien que ses efforts ne mènent à rien. En effet, on le remarque lorsqu’il mentionne que se lever le matin est de plus en plus difficile. D’autre part, celui-ci est dans une crise existentielle, puisqu’il croit qu’à seulement trente ans, le souffle d’une personne fléchit et qu’à quarante ans on se prépare déjà à mourir ou à s’allonger comme il l’affirme. (Muets, p.62) Il est donc clair qu’il ressent l’absurde puisqu’il ne voit que la mort dans le futur. En effet, celui qui réalise que la vie ne mène à rien ne verra que la mort dans son futur. De plus, il y a également le fait que la mer lui est maintenant absurde, il ne veut plus la regarder : <<Les matins où il regagnait son travail, au contraire,
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