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Albert Camus

Dissertation : Albert Camus. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2022  •  Dissertation  •  2 900 Mots (12 Pages)  •  452 Vues

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Exposé Albert CAMUS :

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I/ Une vie simple mais riche en rebondissement :

A/ Origines et enfance :

Albert Camus n'a pas connu son père et a passé son enfance avec sa mère en Algérie. Lucien Auguste Camus, père d'Albert, est né le 28 novembre 1885 à Ouled Fayet dans le département d'Alger, en Algérie. Il faisait partie des premiers arrivants français dans cette colonie annexée à la France en 1834 et départementalisée en 1848. L'arrière- grand- père de Camus, Claude, est né en 1809 (du Bordelais). Il avait un deuxième arrière-grand-père Mathieu Just Cormery (Ardèche), ainsi que sa femme de Veymerange en Lorraine. Malgré toutes ses régions différentes, la famille se croit d'origine alsacienne.

Lucien Camus (père) travaille comme caviste dans un domaine viticole dans le hameau de Saint-Paul (aujourd'hui Chebaita Mokhtar), nommé « le Chapeau du gendarme ». Celui-ci se trouve à 8 km de Mondovi, en langue arabe Dréan, à quelques kilomètres de Bône (Annaba) dans le département de Constantine. Les caves appartiennent à un négociant de vin d'Alger. Lucien épouse le 13 novembre 1909 à Alger (acte de mariage no 932) Catherine Hélène Sintès, née à Birkhadem le 5 novembre 1882, dont la famille est originaire de Minorque en Espagne. En 1910, naît à Alger leur fils aîné Lucien Jean Étienne et, le 7 novembre 1913, leur second fils, Albert. Lucien Auguste Camus est mobilisé comme 2e classe dans le 1er régiment de zouaves en septembre 1914. Albert n'avait alors même pas un an lorsque son père est mortellement blessé à la première bataille de la Marne. Il est atteint à la tête par un éclat d'obus qui le rend aveugle ; il est alors évacué sur l'école du Sacré-Cœur, de Saint-Brieuc, transformée en hôpital auxiliaire. Il succombera à ses blessures moins d'une semaine après le 11 octobre 1914 à l'âge de 28 ans. Orphelins de père pour fait de guerre, les deux frères sont faits pupilles de la Nation. De son père, Camus ne connaîtra que quelques photographies et une anecdote significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale. « Je me suis souvenu dans ces moments d'une histoire que maman me racontait à propos de mon père. Je ne l'avais pas connu. Tout ce que je connaissais de précis sur cet homme, c'était peut-être ce que m'en disait alors maman : il était allé voir exécuter un assassin. Il était malade à l'idée d'y aller. Il l'avait fait cependant et au retour avait vomi une partie de la matinée. »

Sa mère, en partie sourde, ne sait ni lire ni écrire : elle ne comprend un interlocuteur qu'en lisant sur ses lèvres. Avant même le départ de son mari à l'armée, elle s'était installée avec ses enfants chez sa mère à Alger, dans le quartier des pauvres, faisant des ménages pour subvenir aux besoins de sa famille. (Étienne — sourd-muet, qui travaille comme tonnelier — et Joseph), rue

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de Lyon à Belcourt, un quartier populaire d'Alger. Elle y connaît une brève liaison à laquelle s'oppose son frère Etienne.

De 1918 à 1923, Camus fréquente l'école primaire communale du quartier Belcourt, où un instituteur, Louis Germain, discerne les aptitudes du petit Albert et se consacre à lui, remplaçant le père. L'enfant réussit au concours des bourses de l'enseignement secondaire : il entre alors au lycée Mustapha d'Alger. Il obtient son bac en 1932. Il est respecté de ses condisciples à cause de ses multiples talents, qui font oublier sa pauvreté ; on l'appelle affectueusement « le petit Prince » ; avec son professeur Jean Grenier naît une amitié qui durera jusqu'à la mort. Bachelier, Camus commence la classe de lettres supérieures, vivant avec intensité sur tous les plans, lorsqu'il est atteint par la tuberculose : « Une grave maladie m'ôte provisoirement la force de vie qui, en moi, transfigurait tout » (Carnets).

Albert Camus est influencé par son oncle, Gustave Acault, chez qui il effectue de longs séjours. Anarchiste, Acault est aussi voltairien. De plus, il fréquente les loges des francs-maçons. Boucher de métier, c'est un homme cultivé. Il aide son neveu à subvenir à ses besoins et lui fournit une bibliothèque riche et éclectique. Atteint de la tuberculose, cette maladie ne lui permet pas d'accéder à une carrière universitaire. Grâce à des prêts d'honneur, il peut cependant reprendre ses études et s'inscrit à la section de philosophie de l'université d'Alger ; il obtient un diplôme d'études supérieures sur le sujet Néo-platonisme et pensée chrétienne. Mais l'université n'est pas pour lui une tour d'ivoire : il exerce divers métiers, se marie, divorce peu après ; il adhère au parti communiste, puis démissionne lors du pacte entre Staline et Pierre Laval ; il fonde la maison de la culture d'Alger et la troupe « Théâtre du travail ».

C'est donc après une licence de philosophie qu'il devient journaliste engagé (parti communiste et Alger-Républicain), puis fut résistant.

B- Une plume au service de la résistance :

Dans la résistance, on peut parler d'unité au sein de la clandestinité. En effet, à la sortie de la guerre, Albert Camus et Pascal Pia, qui seront respectivement rédacteur en chef et directeur de la publication, veulent pérenniser le journal clandestin "Combat". Ils embauchent ainsi plusieurs journalistes et écrivains et s'installent dans les locaux abandonnés du "Pariser Zeitung". Ils nous transmettent le témoignage lucide d'un journaliste conscient de ses responsabilités sur une époque où il faut à la fois réorganiser la vie quotidienne et dessiner l'avenir de le France et de l'Europe. Camus aborde de multiples sujets : la politique intérieure ; l'épuration ; la politique étrangère ; droits, les devoirs et le rôle d'une nouvelle presse ; la politique coloniale, et en particulier, la nécessité de doter l'Algérie d'un nouveau statut... Sur tous ces points et sur bien d'autres, Camus ne se contente pas d'informer ; il réagit, et sa pensée, avertie, profonde, vigilante, peut éclairer et enrichir notre réflexion d'aujourd'hui. Les articles de Camus à Combat font entendre la voix passionnée d'un écrivain face à l'histoire, d'un homme épris de justice, de liberté, de vérité, obstinément soucieux d'introduire la morale en politique, et d'exiger le respect de la dignité humaine ; une voix qui continue à résonner dans la conscience contemporaine.

Camus a donné plusieurs articles aux numéros clandestins de Combat. Le 21 août 1944, Albert Camus commence son éditorial par "Le combat continue...". Le journal se veut la "voix de la France nouvelle" et refuse d'être apparenté à une couleur politique, une notion chère aux yeux

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d'Albert Camus qui aime le journalisme, qu'il considère comme un combat pour la vérité et un combat pour l'indépendance.

Son éditorial, intitulé « De la Résistance à la Révolution », trace la ligne politique du journal : « En finir avec l'esprit de médiocrité et les puissances d'argent, avec un état social où la classe dirigeante a trahi tous ses devoirs et a manqué à la fois d'intelligence et de cœur. Nous voulons réaliser sans délai une vraie démocratie populaire et ouvrière. »

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