Quelle image de la femme le rap véhicule-t-il ?
Résumé : Quelle image de la femme le rap véhicule-t-il ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar louloiuii2 • 3 Juin 2024 • Résumé • 1 668 Mots (7 Pages) • 122 Vues
Quelle image de la femme le rap véhicule t-il ?
Depuis ses origines dans les quartiers défavorisés du Bronx aux Etats Unis, jusqu'à son expansion mondiale, le rap s'est imposé comme bien plus qu'un simple style musical. Le hip-hop créé dans les années 70, c’est avant tout « un mouvement socioculturel contestataire », et le rap, une de ses disciplines, n’a jamais été aussi libre et créative qu’aujourd’hui. Le rap est perçu comme un reflet des réalités, des frustrations et des aspirations d'une jeunesse marginalisé. L’image de la femme a joué un rôle complexe et souvent controversé au sein de ce mouvement artistique. Le rap, représentant à la fois la société et un acteur culturel majeur, transmet ainsi une représentation plurielle parfois stéréotypée, parfois révolutionnaire, de la femme. Dans une société extrêmement masculinisée, où l'homme et la femme occupent une position spécifique, il est intéressant de s'interroger sur l’image de la femme que véhicule le rap.. Dans un premier temps nous aborderons la complexité des stéréotypes de genre dans le rap. Puis nous examinerons les mouvements de réappropriation et d'empowerment féminin au sein de cette culture, ouvrant ainsi la voie à une réflexion sur les enjeux contemporains de genre et d'égalité.
Le rap, véritable porte-parole des aspirations et des luttes sociales, à toujours servi d'exutoire puissant, permettant aux artistes d'exprimer leurs réalités. Au fil du temps, l’hyper masculinisation à commencé à s’étendre dans l’industrie. Les messages que les rappeurs voulaient faire passer, qui à l’origine servaient à défendre des causes, ce sont transformé en de vulgaires caricatures de la femme. Les paroles qui raconte la femme dans les textes des rappeurs sont souvent très manichéennes et peu reluisantes. Dans le titre intitulé Dolce Camara,le rappeur Booba cite, « On les aime fraiches, bien michto ». Le terme michto est très réducteur car il décrit une femme opportuniste et qui a besoin non pas de l’homme mais de son argent.
Mais d’où viennent réellement ces clichés ? Sont –ils réellement encrée dans notre société et ne sont ils pas spécifiques au rap ? En effet le rap, comme beaucoup d'autres genres musicaux, a été largement influencé par des normes patriarcales. Historiquement, les femmes ont souvent été réduites à des rôles subordonnés dans de nombreuses sociétés, et ces stéréotypes se sont naturellement reflétés dans la musique. Par ailleurs l’industrie de la musique et les médias sont dominées par des intérêts commerciaux qui favorisent souvent des représentations simplifiées et stéréotypées pour vendre des disques et attirer l'audience. Les images hypersexualisées de femmes attirent l'attention et sont souvent utilisées pour augmenter les ventes et le marketing. Selon Narjès Bahhar ,journaliste et curratrice musical, on retrouve dans le milieu un machisme similaire à celui observé ou vécu dans la société, difficile de s'illustrer sur un terrain "où on a toujours considéré que les hommes étaient plus aptes à rapper". À un tel point que des fans de rap ne peuvent pas supporter une voix féminine même si technique et flow sont meilleurs que beaucoup d'hommes.
La philosophe constate qu'il y a en France "un problème sur des femmes qui s'affirment sur quelque chose de viril". Le rap a quelque chose à voir avec la rage, quelquechose très masculin. Dans notre imaginaire collectif, la colère est réservée aux hommes. D’un autre coté, nous pouvons aussi nous demander si ces roles traditionnels attribués aux femmes peuvent venir de la socialisation des rappeurs. La socialisation correspond au processus permettant de transmettre des valeurs et des normes d’une génération à une autre. L’un des principaux agents de socialisation est la famille. Spontanément, elle est un intermédiaire entre la société et l’individu. Elle tend à reproduire les inégalités sociales en transmettant la culture d’un groupe social. Ainsi, les normes culturelles et les structures familiales peuvent influencer la vision des rappeurs sur les femmes. Dans certaines cultures, les valeurs traditionnelles de la famille et les rôles de genre rigides peuvent être plus prononcés. Les rappeurs peuvent ainsi reproduire dans leurs textes les images et les rôles des femmes qu'ils ont observés dans leur propre famille et leur communauté.
On peut aussi constater une certaine « objectivation » de la femme dans les clips video et les paroles des rappeurs. Les vidéos de rap présentent souvent des femmes dans des tenues très dénudés, en tant qu’accessoires visuels plutôt que représentation visuelle à part entière. Cette représentation contribue à l’objectivation de la femme en se focalisant d’avantage sur son apparence et son corps de la femme plus sur sa personnalité ou son talent. Ce dictat de « l’hyper sexualisation », véhiculé par ce courant offre un model féminin biaisé pour notre génération. Cette usage excessif du corps de la femme et les attributs qui lui sont associés norment parfois une beauté presque inhumaine. Cela peut avoir un impact sur les normes sociales qui influencent nos générations. Par normes sociales, on entend des règles non écrite qui guide les comportements ds individus au sein d’un grp ou d’une société.
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