Extrait scène 16, acte III, le mariage de Figaro
Commentaire d'oeuvre : Extrait scène 16, acte III, le mariage de Figaro. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar quentin2107099 • 26 Décembre 2023 • Commentaire d'oeuvre • 1 639 Mots (7 Pages) • 429 Vues
Le mariage de Figaro extrait scène 16 de l’acte III analyse littérale
Suite du Barbier de Séville de Beaumarchais, La folle journée ou Le mariage de Figaro présente en un seul jour les rebondissements avant le mariage de Figaro et de sa promise Suzanne
Près de Séville, Figaro, devenu concierge du château du Comte Almaviva, veut épouser Suzanne, la camériste de la Comtesse Almaviva (la Rosine du Barbier de Séville).
Ils font face à de nombreux difficultés : Figaro doit rembourser à Marceline, ancienne intendante de Bartholo une somme d’argent ou sinon l’épouser. Or Figaro n’a pas d’argent. Quant au Comte, il veut empêcher le mariage de Suzanne car malgré ses promesses d’abolir le droit de cuissage, il compte malgré tout le maintenir pour Suzanne. Pour cela, il organise un procès pour entériner l’accord de mariage entre Marceline et Figaro.
Nouvelle révélation, au début de cette scène 16 de l’acte III Figaro s’avère être le fils, enlevé enfant par des bohémiens ,de Marceline et de Bartholo,( une spatule sur son bras droit vient le prouver) . Le mariage avec sa mère, ne peut donc se conclure. Bartholo, père naturel de Figaro, refuse d’épouser son ancienne maîtresse. Marceline dénonce donc ici de la condition des femmes .
Analyse litterale
BARTHOLO.
Des fautes si connues ! une jeunesse déplorable.
Bartholo se dédouane de toute responsabilité masculine arguant de la banalité de cet abus des femmes : Des fautes si connues, si fréquent chez la gent masculine et de la jeunesse misérable de ceux qui ne sont pas nantis ou nobles :déplorable.
MARCELINE, s'échauffant par degrés.
La didascalie montre que Marceline s’indigne et s’emporte en voyant le cynisme et l’immoralité de Bartholo, on imagine qu’elle s’agite sur scène.
MARCELINE Oui, déplorable, et plus qu'on ne croit !
Elle reprend les paroles de Bartholo par une amplification montrant la polysémie de déplorable ; elle prépare sa diatribe en faisant allusion à sa propre erreur pour mieux incriminer Bartholo.
Je n'entends pas nier mes fautes ; ce jour les a trop bien prouvées !
La concession de Marceline n’est accordée que pour mieux souligner l’attitude de Bartholo, elle emploie le passé composé (a trop bien prouvées ) en référence au refus de l’épouser qu’il vient de manifester. Sa sincérité lui rallie la sympathie de l’auditoire (Je n'entends pas nier) elle ne rejette pas toute la faute sur lui mais c’est pour mieux défendre sa cause puis celle des femmes.
mais qu'il est dur de les expier après trente ans d'une vie modeste !
Cette exclamation use d’un champ lexical de la moralité, expier, pour mieux montrer le désarroi de Marceline et mettre en avant les difficultés de sa vie : dur répond à modeste, ce sont les conditions de vie après l’abandon de Bartholo.
J'étais née, moi, pour être sage, et je la suis devenue sitôt qu'on m'a permis d'user de ma raison.
Dans ce parallèle : sage, raison, Marceline montre la détresse et la naïveté des jeunes filles peu éduquées livrées à elles-mêmes et aux prédateurs masculins et qui poutant étaient animées de bonnes intentions. Elle défend ainsi la condition de la femme.
Mais dans l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins, où les séducteurs nous assiègent pendant que la misère nous poignarde, que peut opposer une enfant à tant d'ennemis rassemblés ?
La périphrase qui désigne l’inexpérience de la jeunesse et sa propension aux rêves (l'âge des illusions, de l'inexpérience et des besoins,) Marceline met encore l’accent sur les abus des hommes qui profitent de leur inconscience. La gent masculine est alors présentée comme un agresseur avec un vocabulaire guerrier : assiègent, poignarde, ennemis rassemblés. Elle insiste aussi sur le nombre des assaillants : rassemblés, tant d'ennemis., en utilisant une amplification hyperbolique . A cela elle oppose la candeur de la jeune fille désignée comme une enfantsans défense.
Ce pamphlet met en avant les critiques contre l’attitude des hommes et sert bien sûr la cause des femmes livrées à elles-mêmes et qui n’ont aucune arme pour se défendre contre les coups de poignards conjugués de la misère et des assauts des hommes profitant de l’ignorance et de l’ingénuité de ces jeunes filles .
Tel nous juge ici sévèrement, qui, peut-être, en sa vie a perdu dix infortunées !
Une exclamation qui souligne l’hypocrisie masculine avec le parallèle entre la condamnation masculine par ceux qui ont eux-mêmes accompli les forfaits. Elle insiste ( infortunées) en reprenant un terme qui désigne le désarroi et le malheur féminin.
FIGARO. Les plus coupables sont les moins généreux ; c'est la règle.
Figaro abonde dans le sens de sa mère en érigeant le précepte en vérité universelle avec un présent de vérité générale : sont les moins généreux ; c'est la règle . L’insistance est aussi marquée par les superlatifs en parallèle: le plus, le moins avec le champ lexical de l’injustice et de l’immoralité :coupables. moins généreux
MARCELINE, vivement.
Marceline surenchérit dans la défense de la cause féminine : la didascalie vivement montre son emportement .
Hommes plus qu'ingrats, qui flétrissez par le mépris les jouets de vos passions, vos victimes !
Cette apostrophe avec son amplification s’adresse à tous les hommes . Le vocabulaire péjoratif : ingrats, flétrissez mépris, jouets dénonce l’attitude hautement condamnable des hommes leur injustice et leur cruauté .Pour eux les jeunes filles ne sont qu’un jouet qu’il méprisent après les avoir séduites. ( l’ambiguité du mot jouet au sans de joujou pour enfant et aussi victime expiatoire.)
C'est vous qu'il faut punir des erreurs de notre jeunesse ; vous et vos magistrats, si vains du droit de nous juger, et qui nous laissent enlever, par leur coupable négligence, tout honnête moyen de subsister.
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