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La généalogie de la morale, premier traité

Fiche de lecture : La généalogie de la morale, premier traité. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Octobre 2023  •  Fiche de lecture  •  3 262 Mots (14 Pages)  •  154 Vues

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Fiche de lecture :

La généalogie de la morale Nietzsche

Vocabulaire à connaître pour comprendre :

généalogie de la morale/ des valeurs = il s'agit de remonter directement à l'origine de la création des valeurs et de comprendre pourquoi elles ont été instaurées, à quelles fins, déceler les peurs qui les ont inspirées et faire le grand tri pour garder celles qui vont dans le sens de notre propre puissance, de notre propre réalisation afin de nous débarrasser de toutes les autres.

nihilisme = Idéologie qui rejette toute croyance ; qui refuse toute contrainte sociale. « Dieu est mort, rien ne vaut, donc tout est permis. » Idéal du néant, les hommes désirent le néant (ex : pour mettre fin à la torture de notre existence) mais c’est le néant qui désire ne eux, ou plus exactement la fiction, la chimère de l’idole moral

nihilisme passif et actif (théorisé par Nietzsche) :

nihilisme passif : il dévalorise ce qui est, au profit de ce qui « devrait » être. C’est un nihilisme de critique du monde réel (nihilisme de Schopenhauer). Ne rien vouloir est la définition même du nihilisme passif.

nihilisme actif : c’est un bon nihilisme. Il met à terre ce qui tombe. Il accélère la chute de ce qui est en train de mourir. Et ainsi, il aide à la renaissance de ce qui est sain.

arbitrairement = qui résulte d’un libre choix et ne répond à aucune nécessité logique

sporadique = de manière irrégulière

fonction du sacerdotal = rendre communes les décisions prises par les puissants et de les faire accepter comme faits irrévocables - de là le pouvoir des prêtres

ressentiment = forme de réaction illusoire et haineuse à une situation qu’on juge « humiliante », ce qui suppose une vanité incommensurable, une volonté de puissance aveugle et hallucinée, qui cherche alors à tout prix, malgré tout, la satisfaction, quitte à forger, par son imagination maladive, les fictions et les mensonges les plus aberrants pour y parvenir (en particulier la morale)

Le contexte en quelques mots :

écrit en 20 jours dans le courant de juillet 1887 en Suisse

complément à son autre ouvrage Par-delà bien et mal

Cerner la morale selon Nietzsche ? (introduction)

présuppose tout d’abord l’idée de morale comme unité finale

la morale veut rendre meilleur

cette entreprise philosophique de la généalogie de la morale consiste à construire cette cohérence invisible en analysant inventions rhétoriques (ex : langage, jugement, cris de ralliement etc…) et mœurs dominantes

ce qu’écrit Nietzsche ne sont pas des phénomènes moraux donnés mais des interprétations de phénomènes

morale = maladie qui rend l’homme moralisé. L’homme est un animal, la morale s’empare alors de ses valeurs posées en premier par les vivants barbares, elle modifie la conscience et l’interprétation de leurs actes avec des notions inouïes (faute, pêché, libre arbitre) en inventant des passions inconnues ( pitié, mauvaise conscience, ressentiment, vengeance… sur leur forme morale).

il critique les valeurs morales comme grandeur installée sur le déni de ses origines

Thèses principales que soutient Nietzsche dans cet ouvrage :

les valeurs morales peuvent être expliquées psychologiquement ;

existe dans l'histoire deux types opposés de morale, celle des forts et celles des faibles.

la morale des esclaves a fini par triompher ;

la morale des faibles est ennemie de l'épanouissement de l'humanité,

la haine de soi et les conflits émotionnels qu'entretient la morale des faibles sont pour Nietzsche une maladie provoquant plus de souffrances que la cure que la morale prétend apporter, et ces souffrances conduisent à la négation de soi et au nihilisme ;

cette morale est toujours la nôtre de nos jours.

Avant-propos :

(1) « Nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, nous les hommes de la connaissance, et nous sommes nous-mêmes inconnus à nous-mêmes. »

Cela s’explique par le fait qu’ils ne se soient jamais cherchés, car comme il le dit lui-même « C’est à juste titre qu’on a dit « là où est votre trésor, là aussi est votre cœur » ; notre trésor à nous est là où se trouvent les ruches de la connaissance »

« Nous demeurons nécessairement étrangers à nous même, nous ne nous comprenons pas, nous ne pouvons pas éviter les quiproquos sur nous mêmes, pour nous vaut de toute éternité cette phrase : « chacun est pour soi-même le plus lointain », nous ne sommes pas pour nous des « hommes de la connaissance » ».

(2) Pour Nietzsche un philosophe est une personne dont les idées naissent en eux, « non pas isolément, arbitrairement, sporadiquement, mais d’une racine commune, d’une volonté foncière de la connaissance, s’imposant en profondeur, parlant d’une manière de plus en plus déterminée, exigeant des choses de plus en plus déterminées. »

(3) Nietzsche se questionne « Dans quelles conditions l’homme s’est-il inventé ces jugements de valeur de bien et de mal ? Et quelle valeur ces jugements ont ils eux-mêmes ? Ont-ils inhibé ou favorisé jusqu’à présent le développement de l’homme ? Sont-ils un signe de détresse, d’appauvrissement, de dégénérescence de la vie ? Ou au contraire sont-ce la plénitude, la force, la volonté de la vie, son courage, son assurance, son avenir, qui se montrent en eux ? »

« Oh ! Que nous sommes heureux nous les hommes de la connaissance, pour peu que nous sachions au moins nous taire assez longtemps… »

(5) Nietzsche traite avec ironie la position de Schopenhauer sur la morale : Schopenhauer fonde sa morale sur la pitié. « Il s’agissait en particulier de la valeur du « non-égoïste », des instincts de pitié, de déni, de sacrifice de soi, des instincts que Schopenhauer avait si longtemps auréolés, divinisés et projetés dans l’au delà, jusqu’à demeurer finalement

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