La culture nous rend-elle plus humain ?

La culture nous rend-elle plus humain ?

[Amorce] L’ambition d’invasion et de domination de l’Ukraine par Vladimir Poutine se fait notamment au nom d’une culture héritage du passé russe. Les méthodes pour faire capituler le peuple ukrainien sont nombreuses, l’intimidation va au delà du front puisqu’elle passe par l’annihilation de la culture ukrainienne au bénéfice de la culture russe. L’ONU pointe le doigt sur cette problématique qu’elle qualifie de « destruction délibérée » ce qui va de paire avec les dires du ministre ukrainien de la culture qui qualifie cette stratégie de « génocide culturel » montrant alors toute l’inhumanité des pratiques de guerre russes. Cette guerre se portant sur le champs culturel est l’illustration que la culture peut servir de prétexte à des entreprises et à des fins déshumanisantes.

[sujet] Il est alors légitime de se poser la question suivante : « La culture nous rend-elle plus humain ? »

[déf des termes] Il conviendra alors d’éclairer certains termes relatif à la question posée. Tout d’abord, la culture peut être définie comme désignant à la fois l’action de transformer la nature, c’est-à-dire l’homme et le monde extérieur,  et les résultats de cette action de transformation. La culture est un terme polysémique qui peut alors s’appliquer à plusieurs pratiques : la culture de la terre, la culture physique, et la culture de l’esprit qui peut être perçue comme l’éducation. Mais, il est aussi nécessaire de rappeler que l’on distingue culture humaine, c’est-à-dire tous les produits de l’homme : le socle de connaissance et de savoir faire de l’homme, et les différentes cultures qui varient selon les sociétés. Par ailleurs, le terme culture peut être alors intimement lié au terme humain. Ici l’adjectif humain peut être défini comme un état compréhensif et compatissant, manifeste de la sensibilité qui est alors le propre de l'homme en tant qu’espèce. Ici l’adjectif humain peut renvoyer à l’humanité et derrière le terme plus il y a l’idée de dépassement de l’état premier qui n’est rien d’autre que celui de l’homme. Cette proximité entre la culture et l’humain suscite forcément un lien ici présenté par le verbe rendre que l’on peut comprendre comme remettre une chose entre les mains de celui à qui elle appartient cela signifiant alors que la culture est créée par l’homme pour l’humanité. Mais, au delà de ça il y a l’idée de mener vers un homme augmentée en son humanité.

[pb]  La culture mène t-elle nécessairement à un homme plus humain ?

[plan] Nous verrons que si la culture semble être un spécificité humaine (I), elle ne permet pas d’endiguer toute l’humanité de l’homme (II) . Enfin, nous verrons que la culture qui rendrait l’homme plus humain suppose des conditions précises (III).

I / La culture semble être une spécificité humaine 

Cette spécificité se retrouve tant dans la distinction de l’homme avec l’animal que dans l’utilisation de la culture pour maitriser la nature.

1. [argument] La culture distingue l’homme de l’animal ce qui fait de la culture un propre de l’homme [explication] Protagoras Platon 320c-323a sur le mythe de Prométhée : la justice et la vergogne qui accompagne la tekné permettent alors à l’homme de vivre ce qui explique à la fois la distinction entre l’homme et l’animal et l’expression d’humanité de l’homme [illustration] Marx (1867) Le Capital tome 1, livre 1, 3e section, chap. VII ce qui distinguera toujours l’architecte le plus mauvais de « l’abeille la plus experte » c’est bien la possibilité pour l’homme d’user de son intelligence. (Voir citation) Si les résultats sont similaires, les processus de production, en revanche, sont radicalement différents : l’animal travaille par instinct, commandé par la nature ; l’homme met à distance la nature en exprimant son intelligence et sa volonté. Ainsi, l’homme invente des techniques par son travail (expression de sa culture) qui crée un intermédiaire entre lui et la nature par l’usage de sa raison.
2. [argument] La culture comme permettant la maitrise de la nature  [explication] Le Discours de la Méthode (1637)  Descartes sixième partie « l’homme comme maître et possesseur de la nature » avec l’idée que la nature ramène l’homme à son animalité soumise aux besoins, il voit alors dans la mise en pratique des savoirs de l’homme une manière d’être plus indépendant et des transformer la nature pour subvenir à ses besoins. [illustration] Au XII°s un exple très factuel serait que l’homme est en mesure de transformer une partie d’un marais estuaire pour en faire une exploitation vivrière dite polder : il est alors maître et possesseur de la nature exple qui est tjrs d’actualité puisqu’on le voit en Amazonie avec le défrichement pour l’exploitation de bétail ou des céréales .

=> La culture en tant qu’’ensemble de connaissances mais aussi au sens  de civilisation, est l’expression de ce qu’il y a de plus humain en l’homme

[Tr] Mais peut-on pourtant affirmer que la culture est ce qui rend l’homme plus humain au sens moral ?

II /  La culture ne permet d’endiguer toute l’inhumanité 

1. [argument] la culture peut se retourner contre l’homme [explication] Les Origines du totalitarisme (1951)  Arendt explique : « la scientificité de la propagande totalitaire se caractérise, par l’accent qu’elle met presque exclusivement sur la prophétie scientifique, par opposition à la référence plus traditionnelle au passé ». Il y a là l’idée que la culture sert de propagande dupant les esprits et en pratique, l’idéologie totalitaire condamne des catégories d’hommes, lesquels sont les « ennemis objectifs » du régime. Cela conduisant premièrement à la marginalisation de cette catégorie, à la traiter comme des sous-hommes et conduisant à des génocides. [illustration] Sous Staline, Les Grandes Purges — ou la Grande Terreur — sont une période de répressions politiques massives en URSS de 1936 à 1938 où l’utilisation d’une propagande stalienne a permis de justifié la purge de grande échelle consistant à l'emprisonnement, la torture, la déportation et la peine de mort pour éliminer les opposants politiques réels ou supposés. La culture s’est retournée contre l’homme, elle l’a déshumanisée. Juste une remarque la question d’un génocide ukrainien est pour l’instant étudié même si plaidé par l’Ukraine.  
2. [argument] l’homme se caractérise par sa perfectibilité [explication] L’homme a donc, contrairement à l’animal, la possibilité d’évoluer, d’utiliser sa raison librement, mais une évolution peut être aussi bien une progression qu’une régression. Dans son Discours sur les fondements et l’origine de l’inégalité parmi les hommes, Rousseau nomme cette spécificité humaine « perfectibilité » :cad « la faculté de se perfectionner » grâce à laquelle l’homme, passant de la nature à la culture, devient à la fois autre (différent de l’animal) et pleinement lui-même (un être civilisé)… L’homme peut donc faire un mauvais usage de sa raison. [illustration] L’homme peut créer une division du travail rationnelle car poussant à une maximisation du profit mais inhumaine comme le montre la condition de vie des travailleurs pour la coupe du monde de Football 2022.

=> La culture ne permet pas d’endiguer toute l’inhumanité de l’homme. Elle est censé favoriser l’humanité mais il s’avère qu’une culture détournée peut se dénaturée.

[Tr] On peut alors se poser la question de l’existence de cultures qui poussent à rendre l’homme plus humain, sur les conditions de celles-ci.

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