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Cela a-t-il un sens de dire qu'on croit un savoir ?

Cours : Cela a-t-il un sens de dire qu'on croit un savoir ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  20 Novembre 2023  •  Cours  •  1 391 Mots (6 Pages)  •  200 Vues

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Introduction.

Question posée à toute la classe : est-ce que vous croyez, ou est-ce que vous savez, que la terre tourne autour du

soleil ?

Une première réponse de Sofia Cavadini fait tout de suite ressortir la difficulté. Elle affirme qu'elle *croit* seulement que

la terre tourne, parce qu'on lui a transmis à l'école une chose qu'elle n'a pas découverte elle-même, bien que cette

chose soit un *savoir*. Réponse intelligente, mais peut-on formuler exactement les choses ainsi ? Cela a-t-il un sens de

dire qu'on croit un savoir ? Et faut-il vraiment considérer que toutes les choses que nous tenons pour vraies sans les

avoir découvertes ne sont pour nous que des croyances ? Il faudrait dire alors que tout ce qu'on apprend à l'école

n'est que croyance, car tout ce que l'élève apprend a déjà été découvert par d'autres. Pourtant on parle bien

d'apprentissage. Or apprendre, normalement, ce n'est justement pas acquérir une croyance, mais bien un savoir. Une

école qui ne transmet que des croyances n'est pas une école digne de ce nom, surtout si elle les fait passer pour un

savoir.

D'un autre côté, d'autres élèves auraient plutôt dit qu'ils *savent* que la terre tourne autour du soleil, parce que c'est

une pensée *commune*, partagée par tous (ou à peu près). Cette quasi unanimité fait que nous sommes sûrs de la

vérité de cette affirmation. Mais n'y a-t-il pas des erreurs unanimes (au moyen âge, presque tous croyaient que c'est

le soleil qui tourne autour de la terre) ? Quant à la certitude, est-ce équivalent au savoir ? Ne peut-on pas être certain

d'avoir raison parce qu'on croit qu'on sait, alors qu'en fait on n'a qu'une croyance aveugle ? Le rapport entre savoir et

certitude mérite donc d'être examiné de plus près.

Ces remarques suffisent pour comprendre que celui qui se croit plus savant que les hommes du Moyen-Age parce

qu'il sait, lui, que la terre tourne, fait preuve de stupidité. Il se trompe en croyant qu'il le sait (même si ce qu'il croit est

vrai), et il ne se rend pas compte que sa croyance est parfaitement équivalente à celle de l'homme du moyen-âge qui

croyait le contraire sur la foi d'autrui. Dans les deux cas, il s'agit de *connaissance par ouï-dire*. On peut même dire que

l'homme du moyen-âge était moins bête, s'il avait conscience de ne pas savoir mais de croire seulement. La bêtise ici

ne consiste pas à croire, mais à croire qu'on sait, et donc qu'on est savant (nous avons rappelé que science vient

de *scio* : je sais, de sorte que toute science digne de ce nom doit être un savoir, non une simple croyance).

Ce qui fait la différence entre croire et savoir n'est donc pas leur *objet* (dans les deux cas, ce peut être la même

proposition, par exemple "la terre tourne"), mais la manière dont on donne son assentiment à cet objet. Quand je

donne mon assentiment à quelque chose sans comprendre et pouvoir prouver pourquoi cette chose est vraie, ce n'est

qu'une croyance, non un savoir, même si la chose à laquelle je donne mon assentiment se trouve être vraie et avoir

été prouvée par d'autres.

Mais alors, pourquoi l'enseignement dit scientifique ne nous a-t-il transmis, en définitive, que des croyances et non de

véritables connaissances ? Est-ce une fatalité, ou bien est-ce que ça vient d'un défaut dans cet enseignement ?

Plusieurs remarques d'élèves à ce sujet :

-Certains se sont demandé s'il était vraiment possible de savoir quelque chose au sens fort du terme, étant donné

qu'une preuve se fonde toujours sur des principes qui à leur tour auraient besoin de preuve. Peut-on prouver, par

exemple, que 2 et 2 font 4 ? "Prouve ta preuve" !, comme disaient les sceptiques. C'est bien le problème du

scepticisme qui est soulevé ici. Le sceptique remet en cause la possibilité, pour l'homme, de savoir vraiment quelque

chose. Attention à ne pas confondre scepticisme et relativisme. Le sceptique, à la différence du relativiste, se fait une

haute idée du savoir.

-D'autres ont cherché à distinguer, parmi les choses qu'on enseigne à l'école, certaines qui relèvent de la croyance,

d'autres qui relèvent du savoir, d'autres encore qui relèvent du savoir-faire (apprendre à compter est l'exemple qui a

été donné). Mais pourquoi l'école se mêle-t-elle de nous transmettre des croyances ? N'est-ce pas contraire à l'idée

même de laïcité de l'école publique ? En particulier, a été soulevée la difficulté posée par l'enseignement de l'histoire.

On considère généralement l'histoire comme une science.

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