L'amour des trois oranges, opéra
Compte rendu : L'amour des trois oranges, opéra. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar framboise33 • 28 Mars 2023 • Compte rendu • 835 Mots (4 Pages) • 360 Vues
« L’amour des trois oranges », opéra à Nancy
Ce conte de bouffonnerie rythmé par la composition de Prokofiev est un opéra qui vise à faire rêver le spectateur par ses personnages féériques et sa loufoquerie à la manière d’une commedia dell’arte. L’Opéra national de Lorraine fait revivre ce conte farfelu et fantastique de Carlo Gozzi, qui plaira autant aux plus grands qu’aux plus jeunes.
L’ouverture de la pièce d’opéra est pour le moins étonnante car elle se fait par le Chœur qui commente l’action et ce qui va s’y passer. Il nous accueille et présente ce que l’on y retrouvera tel du comique, du lyrisme et des éléments modernes comme des armes. Ces éléments de modernité ne sont pas les seuls à casser le quatrième mur, nous faisant entrer dans une mise abyme même du théâtre ; l’on peut noter la présence d’une boite à pharmacie, d’un panneau de sortie de secours illuminé par un néon et même d’un déchirement du décor à la Truman Show. Quand bien même, la mise en scène de Anna Bernreitner est magnifique. Le mécanisme de plaque tournante, certes assez courant dans l’opéra, est appréciable et utile tout en apportant un certain dynamisme. Elle permet notamment un changement de décor rapide et attrayant pour le spectateur. Les comédiens sur scène se déplacent sur cette sorte de carrousel géant à la manière d’une scénette dans une boule en verre de Noël. De plus, l’on a une belle occupation de l’espace sur plusieurs niveaux d’espaces, permettant un jeu dynamique et vertical.
Le livret revisite la commedia dell’arte qui peint donc un début d’intrigue presque semblable (du moins pour le premier acte) au « Malade Imaginaire », avec des personnages attachants et drôles. L’on peut retrouver des personnages types tel le roi qui se fait du souci pour son fils malade, le prince lui-même qui à l’aide de son bouffon nommé Troufalldino, devenant par la suite son compagnon va l’aider dans sa quête de rétablissement puis celle des trois oranges. L’on peut cependant trouver qu’il manque de personnage-type, compensé malgré tout par des personnages pour le moins fascinant et inattendu comme Pantalon, le vieil avare et bras-droit du roi ou bien encore la cuisinière jouée par un homme. Cet opéra respecte assez bien le thème médiéval avec notamment la présence d’un château sur scène qui peut faire penser pour les plus jeunes au château de Peach de l’univers de Mario, des princesses en détresse qu’il faut sauver…
Que serait une pièce de théâtre sans ses acteurs, comédiens et leurs costumes ? Nous avons dans ce conte fabuleux des personnages hauts en couleurs et c’est peu dire, ceux-ci sont démarqués par leur comique et leur gestuelle unique comme celle de Troufalldino, mais aussi démarqués par leurs costumes imposants et farfelus. Ces costumes peuvent faire penser au très célèbre récit de Lewis Caroll, « Alice au Pays des merveilles ». Les costumes accompagnés du maquillage marquent bien le côté burlesque avec ses couleurs flashy. Ceux-ci sont très voyants avec des couleurs qui nous éblouissent, mais aussi encombrants comme la tenue, vous verrez, de la cuisinière. L’on pourrait s’interroger néanmoins et s’offusquer de certains costumes qui sont soit encombrants pour l’acteur même, ce qui pourrait gêner celui-ci ou celle-ci sur son jeu, l’on peut penser ici à Patrick Bolleire (la cuisinière). Aussi, l’on retrouve pour certains des costumes non d’opéra mais de cirque, de cabaret, mais qui cependant peuvent permettre au spectateur situé plus loin de la scène d’identifier plus facilement qui est qui. L’on peut citer le magicien et sa cape fait de cotillons de toutes les couleurs ou encore deux méchants Clarisse et Léandre habillés tous deux de vert (couleur qui, au théâtre porte malheur). Ce qui est dommage cependant sont les costumes du chœur qui introduisent la pièce et jouent tout au long de celle-ci par extension, en fond en hauteur, leurs costumes sont assez fades et modernes contrastant à l’univers fantastique se trouvant au premier plan de la scène.
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