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Comment V. Abloh s’est-il hissé jusqu’au poste de directeur artistique de la maison Louis Vuitton ? Quelle était sa vision du monde ? Que va devenir ce mouvement de liberté ?

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Par   •  21 Mai 2023  •  Compte rendu  •  1 299 Mots (6 Pages)  •  360 Vues

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Quelque part entre le noir et le blanc

C’est un originel. Il s’est battu avec l’espoir d’une victoire, et il l’a fait avec tout son corps et toute son âme. On peut le qualifier de fou, d’obsessionnel, mais c’est ce qui le rend vivant. Virgil Abloh court après le temps comme la mode court après V. Abloh. Il est l’une des figures incontournables de la mode ces dernières années. Il a remodelé le mode du luxe selon sa vision, selon ses codes. Il a réussi à s’imposer dans ce domaine très fermé qu’est le monde feutré en jouant avec les frontières entre le luxe et le streetwear.
Animée par cette icône, c’est Lila-May, étudiante en M1 DG, qui a choisi de nous partager sa vie, son œuvre à travers son mémoire.
Comment s’est-il hissé jusqu’au poste de directeur artistique de la maison Louis Vuitton ? Quelle était sa vision du monde ? Que va devenir ce mouvement de liberté ?

En la mémoire de V. Abloh :
 Bonjour Lila-May, peux-tu nous raconter ta rencontre avec Virgil Abloh et son univers ? Quelle première impression t-a-t-il laissé ?
C’était lors de la sortie des ceintures en nylon jaune Off-White qui ont envahi les réseaux sociaux à leurs sorties. C’est à ce moment que j’ai rencontré la marque Off-White, mais ce ne sont pas les ceintures qui m’ont marquée, alors je ne me suis pas plus intéressée à la marque.
J’ai rencontré la marque pour la deuxième fois lors de la collaboration avec Nike « The Ten ». A partir de là, je me suis intéressée plus particulièrement à la marque Off-white et ce qui en découlait. J’ai eu une sensation d’un réel renouveau. Dans la collection « the ten », Virgil Abloh a déconstruit 10 paires emblématiques de Nike. Tout en expliquant son procédé au public fan de sneakers. C’est une collection qui m’a beaucoup marqué. Il a également travaillé des éléments typographiques, comme les textes que l’on retrouve sur les côtés, et factuels comme les zipties, air, et shoeslaces qui leurs donnent un air de prototype.

Toi qui plus tard aimerait travailler dans le luxe en tant que directrice artistique, quelles ont été les influences qu’il a eues sur toi et ton travail ?
Le côté minimaliste et typographique de ses œuvres ont été des éléments graphiques qui m’ont marqué. Il avait une certaine manière de faire passer les messages ou de dénoncer des faits de société dans ses collections lors de ses défilés. C’est un événement qui est un peu exceptionnel et unique. Il a également dit une phrase qui vient de là « Tout ce qui fait ressentir ou imaginer est important ». Il a une vision très artistique et aime partager des émotions ou des questionnements aux personnes qui rencontrent son univers. C’est une quête perpétuelle pour étonner et marquer les esprits.

Virgil Abloh a révolutionné le luxe en y associant le streetwear. Quels choix l’ont poussé dans cette direction ?
Le streetwear est issu du hip-hop et du skate. V.Abloh est arrivé aux USA lorsqu’il était petit, habitant alors dans les quartiers pauvres de Chicago comme enfant d’immigré. Il a passé sa jeunesse dans les rues à côtoyer ces deux mondes. Il était passionné par les marques de haute-couture telles que Louis Vuitton ou Prada. Il passait des heures dans ces magasins qu’il qualifiait de musée. En grandissant, il avait pour ambition de marquer une marque qui s’inspire de l’origine du streetwear avec la qualité de la haute-couture.

D’une certaine manière, il a voulu brouiller les frontières entre le luxe et l’urbanité, ça a été une véritable révolution. Penses-tu que cet élan arrivera à durer ? Qui pourrait s’imposer à sa suite ? Comment durer dans une époque où les tendances et mouvements s’essoufflent vite ?
LILAM REPONSE A VENIR

Le rap a pris une place assez importante ces dernières années, c’est un style qui inonde tous les domaines artistiques. Virgil Abloh qui joue entre la frontière du luxe et du rap était-il précurseur de cette esthétique ?
C’est une esthétique qui vient de l’émergence de Kanye West dans le monde du rap. Avec l’aide de Virgil Abloh, ils ont initié cette mode décalée. D’ailleurs, Virgil Abloh a été primé pour la couverture de l’album de Kanye West ce qui montre que c’était le début d’un grand renouveau. Le streetwear, comme son nom l’indique vient de la rue, c’est là où le rap a lui aussi commencé, dans la grande mixité des banlieues aux US. Et Virgil Abloh voulait faire percevoir ces influences à travers sa marque, comme un signe d’appartenance.

La signification de la marque Off-White est définie comme une zone située entre le noir et le blanc ; comme s’il faisait référence à deux entités totalement opposées mais qui pourtant cohabite et communique ensemble ; un peu comme son ambition de mixité entre le luxe et l’urbanité. Pour toi, que représente cette signification ? Comment l’interprètes-tu ?
Off-White est une couleur qu’on pourrait de qualifier de beige très claire, cela fait écho au mélange qu’est Virgil Abloh. Un mélange de culture entre l’Afrique et les Etats-Unis, et oui, comme le luxe et le hip-hop/rap. Il l’exprime comme s’il s’agissait d’un spectre de diversités, comme si entre ces deux points s’étendaient toutes ses inspirations, toutes ses compétences artistiques (architecte/directeur artistique/ designer/ créateur/…) qui lui ont permis à créer une maque avec des valeurs encore inégalées et une histoire très personnelle à raconter. Les gens aiment les belles histoires.

Comment vois-tu Off-White continuer ?
J’espère qu’Off-White va continuer dans l’esprit dans lequel elle a été lancée, que la marque continuera à s’ancrer dans ses valeurs et ses partis pris, qu’elle reste différenciable et authentique. J’espère que les personnes qui le pré-décesseront continueront à raconter des histoires, dénoncer des faits, continuer de donner une vision plus accessible aux jeunes fans de streetwear.
Je pense que tout de même, la marque va perdre en valeur avec le temps car ça va être assez compliqué de reprendre la suite de Virgil Abloh. Peut-être assistera-t-on à une tournure totalement différente que la marque…

Tu parlais de partis pris de la marque, sur de nombreux produits on sent que le texte a une place importante dans sa DA. Quelle est sa fonction exactement ? Est-elle un signe pour pouvoir clamer haut et fort l’histoire ou les valeurs de ce mouvement ?
Pour moi, c’est une vraie manifestation, une envie de jouer et de ramener les objets à leur valeur, leur essence initiale. Chez Off-White, on retrouve par exemple la gamme « Out of the Office » qui sont des sneakers avec écrit dessus « for walking ». Comme avec la collaboration The Ten avec Nike, où l’on retrouve cette idée de déconstruction et un retour à l’utilisation initial de l’objet en question.

Ce n’est pas un peu ironique ces annotations ? Car les chaussures/objets sont tellement côtés que certaines personnes qui réussissent à se les procurer ne font rien d’autre que les exposer ?
La rue est donc le nouveau lui d’expression et pour défiler ?
Il l’est déjà depuis un moment. On le voit tout particulièrement lors des fashions à Paris, Londres, NY et Milan. Les « fashions » sont simplement photographiés dans les rues, et la mode ne se passe pas que dans les défiliés de hautes coutures. C’est aussi une période qui permet aux amoureux de la mode de sortir des tenues et de se montrer sous différentes facettes. La rue est donc une sorte de soft power mettant en scène cette accessibilité.

Comment penses-tu que la mode va évoluer ? Avec tes yeux de directrice artistique, comment aimerais-tu voir le monde de demain ?
J’aimerais que le monde soit plus libre, je trouve que plus les années passent plus la liberté de parler,
de montrer, d’exposer est contrainte et je trouve ça vraiment dommage et presque frustrant.

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