Le développement du théâtre en France et dans le monde
Analyse sectorielle : Le développement du théâtre en France et dans le monde. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar wynA • 20 Juin 2014 • Analyse sectorielle • 1 770 Mots (8 Pages) • 808 Vues
Le terme « théâtre » vient du grec theatron et signifie « le lieu où l'on regarde ». Le théâtre est ainsi avant tout un espace de spectacle. Né dans l'Antiquité grecque, il est devenu un genre littéraire qui s'est épanoui de manière diversifiée en fonction des époques.
1. Le théâtre antique
Le théâtre grec
Les tragédies et comédies grecques, dont la représentation remonte aux vie et ve siècles avant J.-C., ont une origine religieuse, liée au culte de Dionysos. Le théâtre est donc dans son origine lié au sacré.
Ces représentations ont lieu lors de fêtes organisées par l'État. Deux fois par an, elles réunissent les citoyens autour d'un concours entre trois auteurs sélectionnés à l'avance. Pendant les trois jours de cérémonies, ceux-ci font représenter plusieurs pièces chacun. Ainsi le public asiste-t-il à une quinzaine de représentations, depuis le matin jusqu'au crépuscule. Cette manière de voir du théâtre est assez éloignée de celle qui est la nôtre aujourd'hui, à part à l'occasion de certains festivals.
Le lieu de ces représentations est un édifice à ciel ouvert, pouvant accueillir un public très nombreux, occupant les gradins. Face à lui se trouve la scène, au-dessus de laquelle un balcon peut voir apparaître les dieux. Il y a également une fosse d'orchestre, un espace circulaire dans lequel se trouve un autel dédié à Dionysos et réservé au chœur (par conséquent situé à la fois « avec » les acteurs, et séparé d'eux).
Le chœur est composé d'un certain nombre de choreutes, qui prennent en charge la partie lyrique du spectacle (le chant). Il était accompagné au départ d'un acteur (le protagoniste) puis on en ajouta deux autres : le deutéragoniste et le tritagoniste. Avec l'évolution du théâtre, la part lyrique a diminué, au profit du dialogue.
À l'époque, tous les rôles sont tenus par des hommes, portant des masques : le visage de l'acteur n'exprime donc pas une psychologie nuancée et les nuances de l'émotion passent par le ton et les gestes. Les acteurs portent des tuniques colorées, la couleur permettant d'aider les spectateurs à distinguer les différents rôles.
Les pièces grecques se composent d'un certain nombre de « moments » définis : un prologue, puis l'entrée du chœur (« parodos »), puis des épisodes coupés par des chants du chœur, enfin la sortie du chœur (« exodos »).
Eschyle, Sophocle, Euripide sont les auteurs tragiques les plus célèbres. Leurs œuvres sont non seulement reprises encore aujourd'hui, mais sont aussi des sources d'inspiration pour certains dramaturges contemporains.
Le théâtre romain
Comme à Athènes, le théâtre romain a une dimension religieuse : les représentations sont liées au culte de Bacchus. Comme à Athènes également, la dimension politique est présente, puisque le théâtre se joue lors des Jeux, ou lors de cérémonies importantes réunissant le peuple. Le chant, la danse, la musique accompagnent encore le texte – le théâtre est un « spectacle total ».
Les accessoires sont plus nombreux que dans le théâtre grec : le rideau de scène apparaît, les costumes sont parfois somptueux, la machinerie se développe. Les masques sont toujours présents.
Sur la scène, pas de « décor » au sens moderne : quelques portes, signifiant une demeure ou un palais, et parfois une machinerie permettant de faire apparaître un dieu récitant une tirade – d'où l'expression « deus ex machina ».
Plaute et Térence ont écrit de nombreuses comédies, dont Molière a parfois pu s'inspirer.
2. Le Moyen Âge et la Renaissance en France
Au xiiie siècle, le théâtre se joue sur la place du village ou de la ville. Les spectateurs sont des « bourgeois » (habitants du bourg), tandis que les cours des seigneurs préfèrent les spectacles de tournois, de ballets, etc.
On peut alors répartir les pièces de théâtre en deux « genres » : les mystères, qui reprennent des épisodes bibliques ou des vies de saints, et les farces. Au cours des xive et xve siècles, les spectacles deviennent payants. De ce fait, le théâtre se joue de plus en plus souvent dans des lieux clos et non plus sur la grand-place.
Peu de décors sont utilisés au Moyen Âge : on se contente parfois d'écriteaux signalant les lieux. Mais les machineries se développent, afin de créer des « effets spéciaux ».
Au milieu du xvie siècle, les mystères (c'est-à-dire le genre théâtral le plus prestigieux) sont interdits. En effet, l'Église estime désormais que la foi doit être l'affaire des doctes, et non des acteurs. Ainsi, malgré quelques résistances, le théâtre sombre dans le déclin. Il faudra attendre une redéfinition de cet art pour qu'il reprenne consistance.
3. Le xviie siècle : siècle du théâtre
Le xviie siècle voit s'amorcer plusieurs nouveautés. Le métier de comédien, même s'il est méprisé par l'Église et une part de l'opinion, fascine de plus en plus. Les femmes peuvent quant à elles enfin monter sur scène. Enfin, en 1630, le théâtre est reconnu comme un art officiel par Richelieu. Plus tard, dans la dernière partie du siècle, Louis XIV agira en mécène : de nombreuses pièces seront créées à la Cour du Roi. Cependant, le clergé est dans sa majorité hostile au théâtre, et considère que les comédiens doivent être excommuniés.
Dans ce siècle dominé par le classicisme, la distinction entre les genres théâtraux est nette : la tragédie et la comédie ont des caractéristiques propres, qu'un auteur se doit de respecter (il existe cependant quelques formes « mêlées » : Le Cid, de Corneille, est ainsi une tragicomédie).
Même si la tragédie est le genre « noble » par excellence, Molière défendra avec beaucoup d'ardeur la comédie, et en exploitera toutes les ressources : de la farce à la « grande comédie », c'est-à-dire des comédies en vers, offrant des personnages nuancés, autour de sujets importants (cf. Tartuffe, Le Misanthrope).
Comédie
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