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La Trame En Architecture

Note de Recherches : La Trame En Architecture. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2014  •  2 644 Mots (11 Pages)  •  1 557 Vues

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« La peinture, reflet de l’aspect universel de la réalité ». En 1920, Piet Mondrian crée sa première composition de lignes droites perpendiculaires enfermant dans une grille irrégulière des plans de couleurs primaire (rouge, jaune et bleu) et de non-couleur (blanc, gris et noir).

Ainsi, on voit dans cet exemple que la trame est une matrice sur lequel se fonde la réalisation verticale et horizontale. C’est la structure d’un réseau ; ce qui constitue le fond et la liaison d’une chose organisée.

Mais alors, comment la trame horizontale et verticale se représente-elle de l’antiquité jusqu’à aujourd’hui, en architecture ?

Dans la civilisation grecque, Hippodamos de Milet était un architecte grec du Vème siècle avant JC. On le connaît pour avoir été l’un des pères fondateurs de la planification urbaine. En effet, il a conçu le plan en damier, plan qui fait se croiser les rues à angle droit et qui crée des îlots carrés ou rectangulaires. On peut aussi dire qu’une ville à un plan quadrillé, orthonormé ou encore orthogonal appelé également technique du zonage en urbanisme. Hippodamos inventa la notion de bien rangé ou mieux d’ordre parfait : il s’agit en réalité de diviser et d’organiser rationnellement l’espace. En effet, selon Aristote, Hippodamos serait simplement l’auteur d’une théorie politique où la division de la cité s’adresserait à la classification des citoyens et non à la division de l’espace par des rues en damier. Le but étant de créer une société idéale divisée en trois classes de citoyens : les artisans, les agriculteurs et les soldats. Clairement, Hippodamos aurait été l’« inventeur de la division des États par ordres de citoyens » Aujourd’hui, on évoque le plan hippodamien en l’honneur d’Hippodamos lui-même. Avant, l’organisation des villes était anarchique, source de complexité et de confusion mais après guerres, ces villes ont été reconstruites d’après ce plan. Athènes, par exemple, était composée d’un entremêlement de rues, véritable labyrinthe qui avait vu le jour sans que personne ne tienne compte d’un plan d’ensemble. On pourrait ainsi dire qu’Hippodamos voulait construire des sociétés idylliques comme dans Utopia de Thomas More, qui décrit un monde libre et idéal : cent mille citoyens vivant sur une île et regroupés par familles où l’impôt, la misère et le vol n’existerait pas. Hippodamos de Milet est convaincu qu’en repensant la forme de la ville, on peut aussi repenser la vie sociale. Ainsi, toutes les maisons sont strictement identiques à Milet afin d’éviter toute jalousie entre les voisins.

Cependant, malgré sa simplicité apparente, ce type de plan présente des inconvénients. Il rallonge les temps de trajet (sauf lorsqu’il existe des diagonales traversant la ville comme à Barcelone). La ville de Milet est alors la première redessinée sur plan avec le plan hippodamien, mais sa construction réelle ne se fera qu’au IVème siècle avant JC seulement. Toutefois, c’est la ville d’Athènes qui fut la première ville à être reconstruite avec ce type de plan et notamment l’aménagement de son port : Le Pirée. Il a été réalisé sous Périclès au milieu du Vème siècle avant JC.

D’autres villes grecques comme Alexandrie reprennent le plan en damier dans l’Antiquité. Alexandrie est une ville qui a été reconstruite sous Alexandre Le Grand avec un plan orthonormé également. Tout va être démultiplié. Par exemple, à Alexandrie, il n’y a pas de rues mais uniquement des avenues. Ces villes s’opposent à celles de Delos par exemple car c’est une ville où chaque maison est particulière dans ses organisations.

Dans la civilisation grecque, nous pouvons également évoquer le site de Cnossos comme trame horizontale. En effet, d’un point de vu géométrie, la cour carrée (agora) est le véritable cœur de ce palais. De plus, Cnossos possède un labyrinthe tout autour de cette cour avec des pièces et des couloirs en plan centrifuge. Cependant, le palais de Cnossos ne possédait pas de forteresse, c’est l’eau qui était sa défense naturelle.

Les Romains étant d’affreux copieurs, ils reprennent le plan orthonormé des Grecs. Seulement, ils l’améliorent en créant deux termes d’orientation géographique : le cardo et le decumanus. Le cardo est l’axe nord-sud structurant ainsi la cité. Il est représenté par une des rues principales situées au cœur de la vie économique et politique de la ville. Le decumanus est l’axe est-ouest dans la Rome Antique. Le cardo decumanus est la fondation de toute ville romaine qui suit le plan hippodamien. On retrouve ces deux axes surtout dans les territoires conquis comme la Gaule par exemple. A l’intersection du cardo et du decumanus se trouve le centre de la cité avec le forum. Cependant, ces deux axes ne se coupent pas toujours à angle droit comme à Lyon par exemple.

Au Moyen Age, on va particulièrement s’intéresser à cette idée de plan urbain radioconcentrique. On dit d’une ville qu’elle a un plan radioconcentrique lorsque le plan, où les voies, rayonnant en étoile à partir d’un centre, sont reliées entre elles par des cercles concentriques. Ces cercles s’étendent du centre ville jusqu’à la périphérie, la ville circulant autour d’un centre commun. Les voies de communication circulaires sont appelées boulevards tandis que les axes qui relient le centre à l’extérieur, les rayons, sont appelés avenues. Grâce à ce type de plan, on peut voir la croissance d’une ville et bien souvent, le premier cercle, qui est au plus loin du centre, correspond aux anciens remparts détruit au XIXème siècle.

Contrairement au plan hippodamien, le plan radioconcentrique peut accroître les embouteillages, chacun voulant se diriger vers le centre. Au centre, se trouve, la plupart du temps, une église, une forteresse, un monastère et une place de marché. Les ressources symboliques sont concentrées et enfermées au centre afin d’être mieux conservées. Le plan radioconcentrique est une forme assez répandue de plan de ville. Plusieurs des grandes capitales européennes comme Paris, Londres, Berlin ou Moscou sont entièrement ou partiellement structurées par une convergence de rayons vers un lieu central.

Cependant, les avantages d’une telle disposition l’emportent sur les inconvénients, du moins au Moyen Age. En effet, les maisons qui enveloppent le centre servent de double protection à la ville avec les remparts.

Dans le même type de plan, on trouve également les tracés à l’italienne avec des fortifications bastionnées comme les fortifications à Rhodes et les villes fortifiées en étoile dont une des plus célèbres en France est Rocroi qui a été

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