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L'école révolutionnaire

Fiche de lecture : L'école révolutionnaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  25 Décembre 2018  •  Fiche de lecture  •  2 058 Mots (9 Pages)  •  550 Vues

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Benoit Baré                                                         Bruxelles le 15 Novembre 2018

                        Dissertation : l’École Révolutionnaire

En guise d’introduction à cette dissertation, j’aimerai tout d’abord préciser que n’étant ni historien, ni sociologue de formation, j’ai choisi le thème de cette dissertation, non sur base de connaissances académiques préalables, mais est bien le fruit d’un intérêt personnel d’analyse et de réflexion ayant émergé naturellement après le cours et la lecture du DTL sur « l’École Révolutionnaire »

En effet, bien que non érudit sur le sujet de la révolution française, j’ai été fortement étonné d’une part du paradoxe assez impressionnant entre un des actes les plus remarquables de cette période, à savoir le vote de « La Déclaration Des droits De l’homme » qui célèbre la liberté, l’égalité et l’émancipation des hommes avec le projet scolaire pensée par Le Pelletier. J’ai également été assez stupéfait de l’extrême contraste de ce même projet de Le Pelletier avec celui présenté par Condorcet et qui résonne bien plus en moi sur la finalité même de l’école ainsi que sa légitimé profonde. C’est pourquoi, j’ai décidé de pousser plus en profondeur la réflexion et d’analyser ces 2 projets totalement opposés à l’aide des grilles de lectures que sont le champ scolaire et la forme scolaire.  

La Révolution française pose les fondements d’un État républicain prenant en charge des responsabilités d’intérêt général comme l’éducation. Il est donc heureux de voir qu’un rôle éminent est donné à l’éducation pour permettre l’éclosion de véritables citoyens.  

Le projet d’instruction publique, universelle et gratuite porté initialement par Tayllerand et prolongé par Condorcet s’inscrit selon moi dans la lignée et la logique de la noble intention des Droits de l’Homme. A travers le DTL, on perçoit bien que Condorcet fut profondément marqué par certains aspects typiques de forme scolaire propres aux collèges (pensionnat) Jésuites de l’ancien régime qu’il a fréquenté, à savoir notamment les méthodes disciplinaires tels que la surveillance constante, le principe d’émulation poussé à son extrême avec son lot de compétition entre élèves, de délations et de violences physiques et/ou symboliques comme l’humiliation et les opprobres mentales. Il aborde également des aspects tabous liés à cette forme scolaire de confinement des élèves dans un espace hermétique, à savoir les sévices sexuels infligés aux élèves.  De par son projet d’instruction publique, il tient clairement à se distancier de toute forme de contrôle et de façonnement des âmes ayant pour but une créer une servitude totale à une idéologie qui serait imposée par un tiers. Il défend le principe d’une instruction pour tous, instrument ultime de libération et d’émulation des hommes et des femmes. Plus qu’une nécessité, elle est pour lui un devoir de justice sociale.

Cela me paraît en effet très révolutionnaire pour l’époque comme positionnement étant donné que depuis la naissance des écoles chrétienne primitive, le plus souvent, le but avoué ou inavoué de l’école n’était pas spécialement d’apporter une forme de liberté émancipatrice pour chaque être humain mais plutôt un endoctrinement à des fins idéologiques essentiellement religieuses à travers des formes scolaires très contraignantes et généralement cadenassées sur le thème des contenus scolaires et de la discipline.

Contrairement à beaucoup de formes scolaires vues auparavant où l’enfant, l’élève est considéré comme un être facilement corrompu et devant être guidé, contrôlé, dirigé, façonné, et l’accès au savoir apparaissait souvent inextricablement lié à l’idéologie mais aussi plutôt secondaire face à cet endoctrinement idéologique. Cet accès au savoir était également inégalitaire vu qu’essentiellement limité à des élites et en grosse partie excluait les filles.

Pour Condorcet, l’accès au savoir doit être universel et gratuit, ce qui garantirait l’inclusion de tous les enfants de la république, et ce inclus, les plus pauvres et les filles (voire même les adultes). A ce titre, on peut lire dans son projet que cette éducation se doit d’être la plus large et ouverte possible, notamment à travers les conférences publiques tenues par les instituteurs des écoles primaires. Rupture radicale de forme scolaire avec tout ce qui avait déjà été vu auparavant tant sur le public, les « maîtres », la finalité, le lien espace-temps de la scolarité. Le seul rapprochement qui me paraît un peu pertinent serait les universités médiévales qui diffusaient un savoir académique sans discipline stricte et sans une finalité nécessairement associée d’un endoctrinement idéologie. Lieux de savoirs cependant accessibles que pour un public limité d’élèves et qui n’avait pas une dimension aussi émancipatrice que le projet de Condorcet.

Révolution également au niveau du champs scolaire. En effet, on a eu l’habitude de voir principalement l’Église comme acteur principal cherchant à s’attribuer le monopole de l’enseignement, avec dans certaines périodes des concurrents plus coriaces tels que les universités médiévales. Bien que ces dernières se sont battues et organisées pour gagner en sécularité et autonomie au cours du temps, elles gardaient néanmoins leur « empreinte ADN » clérical originel. On voit dans le projet de Condorcet qu’il est clairement hostile à la main mise de l’église ou de tout contrôle et domination en tant que tel. Bien que ce projet totalement altruiste prenne naissance au sein des structures de la jeune république en plein bouleversement politique, il a pour vocation de rendre l’école la plus autonome et libre possible. Condorcet, via la décentralisation et le système pyramidal avec une forme de distribution des établissements au sein de la république sur des critères démographiques, veut rendre l’organisation de l’instruction publique la plus indépendante possible du pouvoir central.  Indépendance néanmoins pas totale vu le système de nomination des enseignants (on pourrait là aussi établir un parallèle lointain avec les universités médiévales et leur système de cooptation des maîtres).  Néanmoins l’idée de fonds me paraît bien présente : pour affranchir les hommes de la république de toute chaine qui pourrait entraver sa liberté (l’ignorance étant également identifiée comme une « chaîne » au même titre que le fanatisme) de penser en homme libre et éclairé, il faut évidemment affranchir l’école de toute autorité. A ce titre, le pouvoir religieux doit être proscrit de l’école et tout en reconnaissant la liberté de culte pour tout un chacun, l’idéologie religieuse n’a pas sa place au sein de l’école.

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