L'art et la société

3/Le roman miroir de la société

Depuis la naissance de la littérature, un des principaux devoirs des écrivains est de corriger la nature humaine en la dépeignant avec réalisme, exagération ou parfois ironie. Montrer à l’Homme ses défauts, ses travers et ses vices est une manière formidable de les rectifier et d’amener à une prise de conscience certaine. Déjà dans l’antiquité avec le théâtre tragique on essayait d’enseigner une valeur morale au public en faisant appelle à la Catharsis grâce à laquelle l’âme du spectateur était purifiée de ses passions excessives. Depuis les choses on évoluer mais le principe n’a pas changer. Quelque soit le style ou le mouvement littéraire employé, les auteurs cherchent à créer un miroir sociale, un reflet plus ou moins caricatural de la société, qui permet de mieux la comprendre, et de mieux dénoncer ses failles.

A/Le roman naturaliste et réaliste

Le roman est un genre littéraire dominant au 19ème siècle. A cette époque son rôle est avant tout de dépeindre les abus de la société dans de nombreux domaines. La volonté affiché est d’observé le réel, et de donner dans le roman, l’illusion parfaite de la réalité. Il devient donc une sorte de laboratoire des sciences humaines. Camus disait dans L’Homme révolté : « Le monde romanesque n’est que la correction de ce monde ci, suivant le désir profond de l’homme ». Plusieurs types romanesques existent et ceux qui vont particulièrement nous intéresser sont les romans réalistes et naturalistes. Il faut distinguer ces deux mouvements littéraires pourtant si semblable car ils reflètent tout deux les préoccupations sociales et politiques de leur époque. Le réalisme apparait en premier en 1848 et est au sens propre un mouvement artistique dont le projet est de contraindre l’art à représenter la réalité. Ce mouvement puise ses thèmes dans le monde contemporain, social et historique. En effet, il s’intéresse à ce que nos sens perçoivent et décrète que tout évènement, objet, être, chose ou action sont dignes d’être des sujets littéraires et qu’ils doivent être rendus de manière véridique. Les écrivains réalistes se donnent donc pour but de représenter fidèlement la société de leurs temps, même dans ses détails les plus sordides. C’est ainsi qu’émergent les ouvriers, les artisans ou encore les prostituées dans le roman. Balzac est sans doute l’écrivain qui illustre le mieux ce genre romanesque avec notamment Le père Goriot.

Les origines de ce mouvement s’expliquent tout d’abord par la révolution de février 1848 qui inaugure l’âge d’or du socialisme utopique en France. On conçoit de nouvelles sociétés, fondées sur des principes de justice et d’égalité, et un certain nombre d’auteurs se lancent dans la politique à l’instar de Lamartine. Après les lois de 1850 qui restaurent la toute puissance des notables, la déception est grande. Désormais les artistes estiment devoir asseoir la littérature sur l’observation du réel. En 1849, l’après dinée à Ornans, (ci-dessous) tableau de Courbet dont le mot d’ordre est « Fais ce que tu vois, ce que tu sens, ce que tu voudras »,

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